Afrique: l’abbé Léonard Santedi, nouveau président de l’ASSUNICAM

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

Les recteurs, présidents, chanceliers et d’autres représentants des universités des cinq continents, se sont retrouvés mi-janvier 2024, à Rome, pour la célébration du centenaire de la Fédération des internationales des Universités catholiques. Sur les 197 participants, une dizaine ont fait le déplacement de Rome pour représenter le continent africain. Ils provenaient des trois zones géolinguistiques du SCEAM: francophone, anglophone et lusophone. Parmi les pays africains représentés il y avait notamment la République Démocratique du Congo, Madagascar, la Côte d’Ivoire, le Rwanda, le Nigeria, la Tanzanie, l’Angola.

Au cours des travaux de trois jours, ces représentants d’Afrique ont choisi un nouveau président ad interim de ASSUNICAM, un organe du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM) et membre de la FIUC. Il s’agit du professeur abbé Léonard Santedi Kinkupu, actuel recteur de l’Université catholique du Congo (UCC). Il sera secondé par le secrétaire général, docteur Georges, de la Tanzanie.

Redynamiser l’ASSUNICAM

Depuis la dernière rencontre de cette association continentale tenue à Nairobi, au Kenya, en 2017, l’ASSUNICAM «est en léthargie»: aucune réunion ne s’est plus organisée. La fin du mandat de l’équipe dirigeante précédente n’a pas été suivie par des élections et d’autres activités. La nouvelle équipe dirigeante a ainsi pour tâche de redynamiser cette structure. Elle va tout d’abord préparer une grande assemblée de l’association, a indiqué le président a.i, soulignant que les africains ne doivent pas rester sur le quai de l’histoire. «Nous devons être acteurs de notre futur, de notre avenir. On ne regarde pas le futur comme on regarde passer les véhicules. Le futur, on le bâti. Nous devons en être des bâtisseurs, des tricoteurs. Et alors, nous devons mutualiser nos forces et travailler, comme d’autres continents, afin de remettre sur pied cette institution si importante». L’ASSUNICAM compte aussi travailler avec la FIUC et le SCEAM, pour la redynamisation et la «renaissance» de cette structure.

Des conditions pour être membre de l’ASSUNICAM: non multa, sed multum

L’ASSUNICAM compte actuellement une trentaine d’universités catholiques membres, à travers le continent africain. Pour être membre, une institution doit remplir quelques conditions, dont: être une université fondée par les évêques ou la conférence épiscopale de son pays, adhérer aux objectifs de cette association, qui sont ceux de toute université catholique, c’est-à-dire former, avec la force de l’évangile, une élite intellectuelle capable de transformer la société avec les valeurs apprises; honorer sa contribution annuelle, et être recommandée par une autre université membre. Tout en soulignant la rigueur et la qualité qui doit continuer à caractériser l’ASSUNICAM, l’abbé Santedi lance un appel aux universités catholiques à adhérer à l’association, qui est organisée en plusieurs secteurs. Le secteur de l’assurance-qualité par exemple est tenue par un professeur de l’université Sant Augustine de la Tanzanie, il y a celui de la recherche financière pour des projets de développement, il y a aussi le partage d’expérience et l’enrichissement mutuel, ect.

Rencontre de la FIUC en Afrique

Une grande opportunité pour cette redynamisation de l’ASSUNICAM est la rencontre de la FIUC qui doit se tenir sur le continent africain du 18 au 20 mars 2024, à Madona University, au Nigeria. Cette assemblée s’inscrit dans le cadre de la célébration du centenaire de cette fédération internationale. Une autre rencontre de la structure continentale est prévue à Kinshasa (RDC), au mois de mai. Il est aussi prévu un colloque à Yaoundé (Cameroun) sur «le Pape Benoit XVI et l’Afrique» et une autre assemblée en Tanzanie.

Contribuer à la construction d’une culture de la paix, de la réconciliation et de la fraternité

En reprenant les mots que le Saint-Père a adressé aux représentants des universités catholiques réunis à Rome pour le centenaire de la FIUC, l’abbé Santedi insiste sur le rôle de premier plan que les universités doivent jouer dans la construction d’une culture de la paix, de la réconciliation et de la fraternité. Cela, spécialement «dans une Afrique qui se disloque par des conflits, des crises, des guerres, comme c’est le cas en RDC, au Soudan, au Sahel et d’autres zones. En voyant les jeunes migrants qui vont ailleurs, nos universités doivent être le fleuron de cette culture de la paix et elles ont la capacité d’apporter cette contribution», a déclaré le président a.i. de l’ASSUNICAM.