Cameroun: mieux communiquer pour contribuer à la paix et au développement
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican, avec Paule Valérie Mendogo - Yaoundé
Développer une communication beaucoup plus centrée sur l’humain face aux défis que pose l’intelligence artificielle, saisir les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), renforcer les capacités des communicateurs catholiques sur l’usage de ces nouveaux outils et contribuer ainsi à la paix sociale, face aux nombreux foyers tensions au Cameroun; tels étaient, entre autres, les objectifs du 7ème Conseil national de la communication catholique. La rencontre s’est tenue au Cameroun du 20 au 24 février 2024, présidée par Mgr Sosthène Léopold Bayemi, président de la Commission épiscopale pour la communication catholique. Les professionnels venant des 26 diocèses de ce pays d’Afrique centrale y ont pris part.
Placer l’homme au cœur de toute entreprise de communication
À l’issue de ces travaux, qui ont eu pour thème: «Communicateurs catholiques et promotion de la paix sociale». Mgr Bayemi a souligné trois points concernant la pertinence de cette thématique. Il a tout d’abord tenu à rappeler l’invitation du Pape François de parvenir à une communication basée sur l’écoute, le respect de l’autre, la promotion de la dignité humaine et l’usage des NTIC, pour une meilleure communication de l’Évangile dans notre temps. «Donc le plus important, à mon avis, est de placer l’homme au cœur de toute entreprise de communication», a déclaré l’évêque d’Obala. Le monde étant devenu un village planétaire, a-t-il ensuite constaté, «les effets de la mondialisation, des médias et des technologies de l’information et de la communication nous atteignent aussi bien négativement que positivement». Face à ses défis, l’Afrique, plus que tout autre continent, doit saisir l’opportunité que lui offrent les NTIC et d’autres moyens de communication sociale «pour rassembler ses fils et ses filles autour des idéaux de paix, de cohabitation pacifique, de réconciliation, de promotion de la dignité humaine et de développement durable», a soutenu le prélat camerounais. Ceci est d’une importance et d’une urgence capitales, a-t-il souligné. Mgr Bayemi a enfin relevé la pertinence du thème, en évoquant le désir que l’Église catholique du Cameroun contribue davantage à la promotion de la paix sociale. «Nous avons des foyers de tensions qui persistent, dans les régions de l’Extrême-Nord avec Boko Haram, et Nord-Ouest/Sud-Ouest avec la Crise anglophone». L’Église a un rôle important à jouer pour que les camerounais puissent progressivement dépasser ces crises, afin que le Cameroun redevienne l’oasis de paix qu’il a toujours été, a-t-il déclaré.
Renforcer les capacités des communicateurs et promouvoir l’«Effort Camerounais»
Le 7ème Conseil de la communication catholique au Cameroun a été notamment meublé d’ateliers pratiques en techniques audiovisuelles. Il était question «d’outiller les journalistes, communicateurs et techniciens en capacité de montage des éléments audiovisuels, de prise de vue, de son et de traitement de ces éléments pour promouvoir l’annonce de l’Évangile en général et en particulier dans le cadre de la paix sociale et de la cohabitation pacifique», a relevé l’évêque d’Obala. Les participants ont également saisi cette opportunité pour échanger sur les stratégies qui peuvent leur permettre de promouvoir davantage le journal catholique “L’effort Camerounais”, d’améliorer son réseau de distribution, afin d’en faire un instrument qui touche toutes les couches sociales. Par le moyen de ce journal bilingue, l’Église du Cameroun veut en effet continuer à rejoindre toute personne, indépendamment de sa religion, afin de poursuivre l’effort de bâtir un Cameroun où règne la paix sociale, a souligné Mgr Bayemi.
Renforcer le réseau des communicateurs catholiques camerounais et lutter contre les Fake News
Parmi les résolutions prises au cours de ce Conseil, le président de la Commission épiscopale pour la communication catholique, a notamment mentionné le renforcement du réseau des communicateurs camerounais, afin de le rendre plus efficace comme instrument de la nouvelle évangélisation. Les participants ont également résolu d’améliorer le marketing du journal l’«l’Effort Camerounais». Au cours de la rencontre, les organisateurs ont également exhorté les communicateurs pour qu’ils suivent l’enseignement de l’Église, notamment les exhortations du Saint-Père, et qu’ils les vulgarisent à travers les nouveaux moyens et techniques de communication. Il a aussi été souligné «l’importance d’être une Église en sortie qui va vers! Aller vers ces aéropages que nous ne pouvons atteindre en utilisant les moyens classiques de la communication», a confié Mgr Bayemi. Les participants ont aussi été appelés à faire la différence, pour que la communication catholique, mettant l’homme au cœur de toute communication, puisse lutter vigoureusement contre les Deep fake, les Fake news. «Ceci, évidemment, rendra l’annonce de l’Évangile plus crédible, ainsi que toute valeur humaine que le chrétien est d’ailleurs appelé à promouvoir», a souligné l’évêque d’Obala.
Bien communiquer, pour contribuer au développement
Mgr Bayemi a, en outre, relevé le rôle que peuvent jouer les communicateurs dans des contextes pleins de défis comme ceux du continent africain. «L’Afrique en général et le Cameroun en particulier ont, plus que par le passé, de grands défis à relever dans le domaine de la préservation de la paix sociale, de la sécurité, du développement durable, de la protection de l’environnement, sans oublier les domaines tels que la santé, l’intégration régionale, etc.» Dans ces situations, le souhait est que les journalistes et communicateurs catholiques du continent et surtout ceux du Cameroun puissent jouer leurs rôles, afin que les populations soient «protégées» et bien informées, a-t-il déclaré. «Que chacun ait le nécessaire pour se bâtir une vie digne et un avenir paisible et prospère…et que les idéaux de paix, de stabilité, de développement, d’unité et d’intégration, que l’Église promeut, ne soient pas uniquement des concepts, mais des valeurs vécues au quotidien. Et je sais que tout est possible en Jésus Christ», a conclu l’évêque d’Obala.
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