En Guadeloupe, une hausse de la dégradation des églises
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Les cambriolages dans les églises et les presbytères, les pillages, les dégradations, les profanations… «Ça ne peut plus durer, il faut que ça cesse» estime Mgr Philippe Guiougou, jeune évêque du diocèse de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre. Sa colère survient après une «accélération depuis trois ou quatre mois de faits contre les églises».
Des chiffres en augmentation
Car si des dégradations ont toujours eu lieu dans le diocèse, l’évêque les chiffre à une dizaine depuis son arrivée en juillet 2023, soit environ deux par mois. «C’est trop dans un contexte d’une église très fréquentée» assure-t-il. Pourtant, il explique n’avoir jamais reçu de menace ou ressenti une quelconque hostilité envers les catholiques de Guadeloupe, qui forment la communauté religieuse majoritaire sur l’île.
Le contexte de l’augmentation de la violence en Guadeloupe joue-t-il? «Certainement, répond Mgr Giougou, et on peut lier ça à un contexte global d'une société un peu plus en difficulté et avec des personnes qui sont aussi en rupture de ban de la société».
Assurer une présence missionnaire
Toutefois, le jeune évêque ne souhaite pas fermer les églises. Bien au contraire explique-t-il: «mon message, c'est: ouvrons nos églises. Parce qu’on sait qu'elles sont un lieu à la fois de silence et un lieu d'intériorité. On a souvent des témoignages de gens qui entrent dans une église et qui font une expérience forte».
Ainsi, Mgr Giougou encourage ses prêtres à faire en sorte «qu’il y ait des personnes qui soient capables de maintenir une présence, car nos églises sont des lieux importants, des lieux qui jouent un rôle à la fois spirituel et même social». Par exemple, en raison des embouteillages, les Guadeloupéens vont souvent très tôt au travail et profitent de ce temps pour participer à la messe ou simplement entrer dans une église.
«On a besoin d’un élan et d'un dynamisme au niveau du diocèse sur la mission» conclut l’évêque ilien.
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