Recherche

Le Sénat a voté la réforme constitutionnelle protégeant la liberté de recourir à l'IVG ce mercredi 28 février au soir. Le Sénat a voté la réforme constitutionnelle protégeant la liberté de recourir à l'IVG ce mercredi 28 février au soir.   (ANSA)

Les évêques de France attristés par le vote au Sénat sur l’IVG

En France, la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) devrait être inscrite dans la Constitution ce lundi. Le Sénat français a voté en ce sens mercredi 28 février. Dans un communiqué, les évêques français regrettent que le débat se soit réduit au seul angle du droit des femmes et n’ait pas évoqué les dispositifs «d’aide à celles et ceux qui voudraient garder leur enfant» .

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

«L’avortement demeure une atteinte à la vie» rappelle la Conférence des évêques de France (CEF) dans un court communiqué publié après le vote du Sénat ouvrant la voie à l’inscription dans la Constitution de la liberté de recourir à l’IVG. Ce mercredi 28 février, 267 sénateurs sur 317 ont voté le projet de réforme constitutionnelle dans les mêmes termes qu’à l’Assemblée nationale. 50 sénateurs se sont opposés au texte, qui sera définitivement adopté le lundi 4 mars lors d’un congrès convoqué à Versailles.

Ce texte propose d’ajouter un 17e alinéa à l’article 34 de la Constitution du 4 octobre 1958, qui disposera: «la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse».

Respect de la liberté de choix 

Les évêques français ont appris «avec tristesse le vote par les sénateurs du texte de révision constitutionnelle». Ils réaffirment que l’avortement est une atteinte à la vie et «ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes».

La CEF «regrette que le débat engagé n’ait pas évoqué les dispositifs d’aide à celles et ceux qui voudraient garder leur enfant» et assurent qu’elle sera attentive au respect de «la liberté de choix des parents décidant, même en des situations difficiles, de garder leur enfant». Les évêques concluent en saluant «le courage et l’engagement» des personnels soignants, en insistant sur l’importance de la clause de conscience. Une clause visant à protéger la liberté du personnel médical, que certains sénateurs ont échoué à sanctuariser dans la Constitution.

Des manifestants s'opposant à la réforme constitutionnelle se sont rassemblés devant le Sénat à l'heure du vote.
Des manifestants s'opposant à la réforme constitutionnelle se sont rassemblés devant le Sénat à l'heure du vote.

Vers une culture de mort

Plusieurs évêques ont en outre pris position publiquement sur l’issue de ce vote sur l'avortement. L’archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay a dénoncé «le déni de démocratie» soulignant la difficulté «de s'exprimer sur ce sujet sans prendre le risque de devenir une cible médiatique». Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, a lui déploré dans La Croix que «la mort semble plus protégée que la vie n’est encouragée».

Les évêques de France avaient déjà fait part de leur opposition au texte lors de leur assemblée de novembre 2023, dans une déclaration intitulée «Toute vie est un don». Ils avaient alors cité l’exhortation apostolique du Pape François Evangelii gaudium: «la défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains».

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

29 février 2024, 16:22