Méditation du mercredi des Cendres: «à travers le désert, Dieu nous guide vers la liberté»
Textes: Jl 2, 12-18; Ps 50, 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17; 2 Co 5, 20 – 6, 2; Mt 6,1-6.16-18
Chers Frères et Sœurs, avec ce mercredi des Cendres, s’ouvre pour nous le temps de Carême, qui nous prépare à la célébration de la solennité de Pâques. Le Carême est un moment de grâce, durant lequel nous sommes invités à ouvrir notre cœur, et à recevoir de nouveau l’invitation de Dieu à la liberté. Comme nous le dit le Pape François, dans son message pour le Carême de cette année, «à travers le désert (du Carême), Dieu nous guide vers la liberté». Oui, le Carême nous permet de nous arrêter un instant pour nous rendre compte de l’esclavage dans lequel nous vivons, parfois sans même plus s’en rendre compte. Le Carême nous aide à découvrir, dans nos vies, «l’inexplicable nostalgie de l’esclavage», comme ce fut le cas pour les Israélites après la sortie de l’Égypte.
En effet, nous le savons, «celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu» (2 Cor. 5, 21). Et pourtant, combien de fois ne préférons-nous pas l’esclavage déshumanisant de l’égoïsme, du gain facile, de la culture de la mort. L’esclavage du péché, c’est cette tentation à nous faire sans Dieu; à nous mettre sous le joug des idoles que nous nous fabriquons nous-mêmes.
C’est pourquoi, il est important d’entendre cet appel qui nous est lancé dans la première lecture de ce jour, tirée du livre du prophète Joël: «Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux». Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous supplie même: «Nous vous le demandons au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu» (2 Cor. 5, 20). Ces cris sont autant de preuves que Dieu ne se lasse jamais de nous, et qu’il est toujours prêt à nous redonner vie et liberté. Ces cris donnent tout son sens au temps de Carême, où l’homme engage sa liberté pour répondre à ces cris de l’Esprit en lui, et retrouver la joie de vivre, en se tournant de nouveau vers son Dieu.
Cet engagement nous amène à vivre le Carême comme un temps de conversion, de retournement, pour reconquérir notre liberté des enfants de Dieu. La prière, l’aumône et le jeûne – que nous propose l’évangile de ce jour – nous aideront à exprimer cette conversion. Ces trois piliers du Carême nous demandent de sortir de notre égoïsme, pour trouver le sens de notre vie en Dieu, en étant attentifs à nos frères. Ils nous aident à abandonner tout ce qui alourdit notre marche des enfants de Dieu, pour être tout à Lui. C’est pourquoi Jésus nous rappelle que ces trois piliers ne doivent pas se vivre comme une recherche de soi-même, mais comme un moment d’intériorité et de profondeur, par lequel nous manifestons notre désir de libération.
Comme nous le suggère le Saint-Père, prions donc le Seigneur pour que le Carême de cette année soit, pour chacun, «l’espace dans lequel notre liberté peut mûrir en une décision personnelle de ne pas retomber dans l’esclavage». Que ce temps, à travers la prière, l’aumône et le jeûne, soit pour nous un moment favorable, où nous sommes recréés à l’image de Dieu. Qu’il nous prépare à célébrer, dans la joie et l’espérance, la solennité prochaine de la mort et de la résurrection du Christ, par lesquelles Dieu nous manifeste son amour infini, en nous libérant de l’impossibilité à vaincre le mal. AMEN!
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