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Le père Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte. Le père Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte.  

A Gaza, les enfants sont affamés et effrayés, dénonce le père Faltas

Le vicaire de la Custodie de Terre Sainte, actuellement en Italie, a raconté à l'agence de presse SIR les conditions dans lesquelles les gens vivent et meurent aujourd'hui dans la bande de Gaza: «Comment pouvons-nous fermer les yeux sur les milliers d'enfants et de femmes tués par la guerre, sur les orphelins, sur la douleur des mères qui ont perdu leurs enfants, sur la faim à laquelle la population est réduite?»

Vatican News

«Ce vendredi 8 mars, nous avons célébré la Journée de la femme, mais à Gaza, 9 000 femmes ont été tuées depuis le début de la guerre». C'est ce qu'a rappelé le père Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte dans une interview accordée à l'agence de presse catholique italienne SIR. «Nous ne pouvons pas fermer nos yeux et nos cœurs devant les enfants affamés et effrayés», déclare le franciscain. «Nous ne pouvons pas rester indifférents en sachant que 60 000 femmes enceintes à Gaza souffrent de la faim et de la malnutrition dans leur condition délicate et importante: donner la vie».

Les enfants meurent de faim

Le père Faltas est actuellement en Italie pour rendre visite aux enfants malades de la bande de Gaza, qui sont arrivés grâce aux canaux humanitaires activés par les ministères italiens de la défense et des affaires étrangères et d'autres associations humanitaires, et soignés actuellement dans différents hôpitaux italiens. «Dans cette guerre qui ravage la Terre Sainte, explique-t-il, tant d'enfants et de femmes sont morts. Tant d'enfants sont orphelins, tant de mères ont perdu leurs enfants. Nous ne pouvons pas faire de distinction ni de classification entre les nombreux maux de la guerre».

Le père Faltas décrit la situation actuelle à Gaza: «Les enfants manquent de nourriture et, comme tant d'autres enfants dans le monde, ils meurent de faim. Beaucoup sont devenus orphelins et beaucoup sont devenus adultes rapidement. Les femmes qui risquent leur vie pour donner la vie ont le droit d'être protégées et sauvegardées».

Le père Faltas devant l'hôpital du Bambino Gesu à Rome.
Le père Faltas devant l'hôpital du Bambino Gesu à Rome.

Césariennes sans anesthésie

À cet égard, le vicaire de la Custodie de Terre Sainte dénonce fermement le fait que «les femmes de Gaza accouchent dans de très mauvaises conditions d'hygiène et avec peu de force. Elles subissent des césariennes sans anesthésie dans des hôpitaux dépourvus d'électricité, d'eau et de médicaments». Il est donc urgent de donner des réponses concrètes «aux enfants qui demandent de l'aide pour vivre, aux petits qui affrontent déjà la vie avec tant de difficultés» et non pas de leur dire que «leur faim doit attendre que les puissants du monde aient donné leur autorisation de les nourrir ou leur consentement indifférent et silencieux de les laisser mourir de faim».

“Prions pour que la lumière de la vérité qui vainc l'hypocrisie pénètre dans les consciences. Défendons ceux qui souffrent des maux de la guerre, soyons la voix de ceux qui n'ont plus de voix pour exiger la vérité, la justice, la paix.”

Un traumatisme pour les enfants

Le père Ibrahim Faltas souligne que de nombreux enfants victimes de la guerre «agissent comme des adultes pour aider ceux qui ont le plus besoin d'eux».

«J'écoute leurs histoires et j'essaie de comprendre comment certains adultes ne ressentent pas le besoin, ni la nécessité d'arrêter, d'aider, de cesser de commettre des injustices» s’indigne-t-il.

Il s'interroge enfin sur la manière «d'effacer le traumatisme de quelqu'un qui était sous les décombres et s'est sauvé alors que d'autres membres de sa famille sont morts à ses côtés» ou «de consoler cet enfant de quelques années qui essaie de consoler sa mère ayant perdu un autre enfant».

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09 mars 2024, 18:14