Burundi et Rwanda: les Églises cheminent ensemble malgré la fermeture des frontières

Vatican News avec Dieudonné Niyibizi, Bujumbura

Après avoir accusé le Rwanda de soutenir un groupe de rebelles qui a mené des attaques sur son sol, le Burundi avait annoncé, jeudi 11 janvier 2024, la fermeture des frontières terrestres avec son voisin, «qui avait rapidement regretté une décision unilatérale». Réunis pour leur session ordinaire, les évêques du Burundi et du Rwanda ont déploré les deux attaques perpétrées par les rebelles en décembre dernier et février à Gatumba et à Buringa, au Burundi, faisant plusieurs victimes surtout parmi les civils.

Condamnant ces crimes, ils ont réitéré leur solidarité et compassion à l’endroit des familles des victimes, tout en appelant à «un retour au dialogue et à trouver des solutions bénéfiques aux populations frontalières». En outre, revenant sur le forum de Kigali qui a rassemblé les jeunes du Rwanda, du Burundi et de la RD Congo, en juillet dernier, les prélats «souhaitent investir dans les rencontres des jeunes pour bâtir un avenir plus fraternel», tel qu’on peut le lire dans le communiqué de presse rendu public au terme leur session.

Des initiatives en faveur de la paix dans la région des Grands Lacs

Les évêques du Burundi et du Rwanda se sont engagés pour la restauration de la paix dans la sous-région des Grands Lacs, en particulier dans l’est de la RDC. Ils ont tenu, en effet, deux ateliers: l’un à Rome, du 15 au 19 septembre 2023; et l’autre du 29 au 31 janvier, à Goma. Ils en ont dégagé un plan opérationnel pour la recherche de la paix dans la sous-région.

En attendant de faire un plaidoyer pour la paix auprès des chefs d’États et des organisations internationales, les membres de l’ACOREB se sont engagés «à intensifier les journées de prières pour la paix dans toutes les paroisses; à visiter les camps des réfugiés burundais et congolais pour leur témoigner la proximité de l’Église; à jumeler les paroisses du Burundi, du Rwanda et de la RDC et à échanger des séminaristes en formation, des prêtres et des autres agents pastoraux entre les diocèses des trois pays».

Vivre en pèlerins d’espérance

Riche du processus synodal qui a déjà eu comme fruits le renforcement de la conversion pastorale valorisant davantage la dignité, la participation de tous les baptisés à la mission de l’Église, l’esprit d’écoute et de consultation chez les pasteurs ainsi que la pastorale de proximité, les évêques du Burundi et du Rwanda ont réfléchi sur la célébration en «pèlerins d’espérance», du jubilé de 2025, les 8 et 9 octobre de l’année prochaine à Rome.  

Au Rwanda, ce jubilé coïncide avec celui des 125 ans d’évangélisation du pays, sous le thème: «Contempler le Christ, source d’espérance, de fraternité et de paix». Ce jubilé devait permettre aux fidèles de tous les diocèses de ce pays de méditer différents aspects de la pastorale de l’Église, «à savoir le baptême, l’Eucharistie, le sacerdoce, la vie consacrée, la pastorale de la famille et la pastorale des laïcs, des jeunes et des enfants». En même temps, poursuit le communiqué, «chaque diocèse ouvrira au moins une porte sainte de la miséricorde. Quant au Burundi, la Conférence des évêques proposera bientôt des activités et initiatives qui scanderont le jubilé de l’Église universelle».