En Corée, la foi en la Résurrection, espoir pour une nation divisée

Xavier Sartre – Cité du Vatican

60 ans, 70 ans, et maintenant 80 ans: les Coréens ont l’habitude de célébrer en grand l’anniversaire qui marque l’aboutissement de leur vie. Avec l’allongement de l’espérance de vie, cet anniversaire est toujours plus repoussé. Mais Mgr Chung se demande «quel sens cela ajoute-t-il à l'histoire de cette terre et de cet univers si nos vies individuelles restent déconnectées de l'éternel?».

Or, «la résurrection de Jésus-Christ est un témoignage profond du fait que notre existence mortelle transcende les limites temporelles de ce monde et qu'elle est liée à la vie éternelle», explique l’archevêque de Séoul dans son message de Pâques. Cette foi en la résurrection n’est pas un «opium» comme le présentait Karl Marx, c’est au contraire la «prise de conscience» de notre responsabilité à faire de ce monde «un lieu harmonieux», d’où la nécessité de s’engager pleinement au milieu «des épreuves de l’adversité, de l'échec, de la maladie, de la séparation et de l'érosion de l'amour».

Le message de la Résurrection du Christ a une résonnance particulière dans le contexte de la péninsule coréenne, toujours divisée. Il donne, selon Mgr Chung, l’espoir en «un avenir d'existence unifiée», «en une renaissance de cohabitation harmonieuse et de prospérité partagée».

Pour cela, l’archevêque de Séoul propose «un dialogue authentique» en mesure de «transcender les conflits et les dissensions, en favorisant l'empathie et la compréhension à l'égard des autres». Mgr Chung interpelle alors les politiques de son pays, les invitant à «donner la priorité au bien-être de la population plutôt qu'aux agendas partisans». Il s’adresse aussi à ses concitoyens, leur conseillant de faire preuve «d'un discernement judicieux lors du prochain processus électoral, en élisant des dirigeants qui s'engagent sans équivoque à servir les intérêts du peuple». Le 10 avril, les Sud-Coréens éliront leurs députés lors des législatives.

Mgr Chung invite donc les fidèles à s’accrocher fermement à l’espoir, «inébranlable même face aux défis les plus redoutables de la vie».