Guinée-Bissau: les responsables religieux appellent à la paix et à la tolérance religieuse
Casimiro Jorge Cajucam – Bissau
Cette initiative fait suite à plusieurs cas d'attaques contre des lieux de culte traditionnels et une église évangélique, associés à la prolifération de discours de haine et d'intolérance religieuse diffusés par différents acteurs nationaux.
Le document, signé par des représentants des communautés catholique, musulmane, évangélique et de la religion traditionnelle, rejette tous les actes d'intolérance religieuse enregistrés dans le pays et appelle à leur cessation immédiate.
S’abstenir des discours sectaires et radicaux
En plus d'exhorter les autorités judiciaires à enquêter et à traduire en justice les responsables d'actes d'intolérance religieuse qui tendent à mettre en péril la paix et la cohésion nationale, la déclaration commune appelle les Guinéens à s'abstenir de proférer, de publier et de diffuser des discours sectaires et radicaux susceptibles d'encourager la haine et l'intolérance dans le pays. Le document a été lu et présenté par le père Augusto Mutna Tambá ce jeudi 21 mars.
«Reconnaissant les risques que ces phénomènes font peser sur la paix, la stabilité et le développement, nous, chefs religieux, adoptons cette déclaration appelant à la paix», peut-on lire dans la communication présentée par le père Augusto Mutna Tambá.
Des lieux de culte vandalisés
Récemment, une campagne anonyme a été menée dans la capitale Bissau pour incendier les lieux sacrés des religions traditionnelles, ce qui a conduit au vol et à l'incendie d'une église évangélique à Mindará, l'un des quartiers du centre de Bissau.
L'année dernière, une église catholique de Gabu a été vandalisée, ainsi qu'une mosquée. Selon le père Augusto Mutna Tambá, une autre attaque contre une église catholique a eu lieu en octobre dernier lorsque la paroisse Beata Anuarite de cuntum Madina, à Bissau, a été la cible d'un vol et d'une profanation.
Les responsables religieux ont exhorté le peuple bissau-guinéen à s'engager à respecter les droits et libertés fondamentaux des citoyens ainsi que la liberté religieuse. «Nous exhortons le peuple guinéen à s'engager à préserver la paix et l'unité nationale et à respecter les droits et libertés fondamentaux», a conclu le père Mutna Tambá.
Cette déclaration commune s'inscrit dans le processus de mise en œuvre de l'Agenda commun pour la paix des leaders religieux, adopté en 2022, dans le cadre du projet Observatoire de la paix Nô Cudji Paz, une initiative développée par l'Institut Marquês Valle Flôr et la Ligue guinéenne des droits de l'homme, financée par l'Union européenne et cofinancée par Camões, l’Institut pour la coopération et la langue.
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