À Hong Kong, le cardinal Chow espère une surprise pour le triomphe du bien
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«La confusion, la déception profonde et le désespoir sont facilement identifiables dans les récits originaux de Pâques» assure le cardinal Stephen Chow Sau-yan dans le début de son message pour la fête de Pâques. Loin d'une ambiance de fête, la déception et la désillusion règnent parmi les disciples du Seigneur avant l’annonce de la Résurrection assure-t-il, prenant à témoin l’épisode des disciples d’Emmaüs (Luc 24, 13).
Le choc de la surprise
Quittant Jérusalem, les deux disciples fuient la communauté, pensant que Jésus avait perdu en se laissant tuer par les Romains. Mais le Seigneur ressuscité leur apparait sur le chemin de leur ville natale sans se faire reconnaître. L’évêque de Hong Kong y voit un message d’espérance car «qui aurait cru à ce résultat, totalement illogique et au-delà de toute attente?» s’interroge-t-il. Pour lui, cette surprise «est l’expérience de la Résurrection».
Cette surprise, le cardinal Stephen Chow Sau-yan la réactualise et assure que «Dieu nous dit, comme il l'a fait il y a plus de 2000 ans devant Jérusalem, qu'aucune puissance maléfique ne peut l'empêcher de faire renaître la vie de la mort, l'espoir du désespoir et la justice de l'injustice».
Le courage de revenir
Poursuivant sur l’exemple des disciples d’Emmaüs, il encourage les fidèles à soutenir «ceux qui sont découragés ou qui doutent de la bonté de leur vie ou du monde qu’ils perçoivent». Les deux disciples de l’Évangile de Luc retournent à Jérusalem auprès de la communauté, malgré les menaces qui pèsent sur eux.
Le cardinal utilise ensuite une deuxième image tirée d’un proverbe chinois qui raconte l'histoire de deux poissons luttant dans une flaque d'eau asséchée, essayant de rester en vie et humides en se crachant l'un sur l'autre. La pluie serait alors tombée et les deux poissons auraient ainsi survécu. Pour l’évêque hongkongais, le partage des quelques ressources et l’entraide sont un pouvoir puissant, dans un contexte d’un «monde profondément blessé par des idéologies arrogantes et des guerres dont les effets se font de plus en plus sentir, ou par une économie locale affaiblie qui peine à se redresser, ou encore par des récits sociopolitiques dominants qui semblent n'offrir aucun espoir».
Être l’étranger qui apporte l’espérance
Encore une fois, le cardinal Chow Sau-yan incite à l’espérance: «notre foi nous dit que Dieu est toujours avec nous, nous bénissant à travers différentes personnes et différents moyens, en particulier ceux que nous attendons le moins».
L’évêque invite chacun à imiter Jésus dans cet évangile d’Emmaüs, c’est-à-dire «être cet "étranger" pour les autres, en partageant avec eux nos raisons de rester dans l'espérance et nos quelques ressources». En conclusion, l’évêque d’Hong Kong assure que «la paix et le dialogue inconditionnel ouvrent la voie à la guérison et au rétablissement».
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