Des vitraux derrière les échafaudages dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des vitraux derrière les échafaudages dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.  (AFP or licensors)

À Paris, le choix des futurs vitraux de Notre-Dame s'affine

Alors que la cathédrale Notre-Dame va rouvrir le 8 décembre prochain, six des sept chapelles latérales côté sud vont voir leurs vitraux originaux remplacés par des vitraux contemporains à l’horizon 2026. L’appel d’offre pour leur conception a été lancé et précise les critères qu’ils devront remplir.

Vianney Groussin – Cité du Vatican

En décembre 2023, l’annonce avait fait grand bruit. Le président français Emmanuel Macron s’était prononcé favorablement pour l’introduction de vitraux contemporains à la place des six vitraux qui n’avaient pas été endommagés par l’incendie, afin de laisser «la marque du XXIème siècle». Il donnait ainsi suite à la volonté exprimée par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, de «marquer dans le bâtiment restauré une trace de cet événement». Une pétition s'en était suivie, lancée par l’historien de l’art Didier Rykner qui avait recueilli près de 140 000 signatures. Le 8 mars 2024, la ministre de la Culture Rachida Dati a nommé un comité artistique présidé par Bernard Blistène, ancien directeur du musée national d'Art moderne au Centre Pompidou, pour étudier les propositions des artistes.


Une série de six vitraux figuratifs

La consultation lancée le 10 avril se terminera fin mai 2024, et les vitraux ne seront pas installés avant 2026, mais il est prévu qu’un prototype soit présenté pour la réouverture de Notre-Dame de Paris, le 8 décembre. Chaque projet peut être porté par un artiste et un maître-verrier, et doit répondre à des critères bien précis. Le cahier des charges précise ainsi que les nouveaux vitraux devront produire «une lumière neutre, de même nature, couleur et intensité, que celle aujourd’hui dispensée par les verrières actuelles». Toutefois contrairement à la disposition actuelle, où seule une des sept chapelles latérales du côté sud présente des vitraux «historiés» (il s’agit de la chapelle "Saint Thomas d'Aquin" abritant le vitrail de l’arbre de Jessé, non-concernée par l’appel d’offre), les six nouveaux vitraux devraient être figuratifs, là où ceux réalisés sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc ne représentaient que des motifs floraux et géométriques.

Plan de l'emplacement des futurs vitraux contemporains (source: marchés publics de l'État français).
Plan de l'emplacement des futurs vitraux contemporains (source: marchés publics de l'État français).

Des vitraux sous le signe de l’Esprit Saint

En effet, le programme iconographique, document rédigé par le diocèse de Paris associé à la procédure, place les vitraux «sous le signe de l’Esprit Saint» et précise que «doivent apparaître les corps, les visages, les réactions de la première assemblée chrétienne», pas forcément sur chacune des baies néanmoins. Les directives demandent aussi une cohérence d’ensemble des vitraux qui orneront «l’allée de la Pentecôte» formée par le collatéral sud, et qui devront «exposer, à travers une sobre figuration, la diffraction de l’événement de la Pentecôte». Il est également conseillé aux artistes de prendre en compte dans le choix des couleurs le vitrail de l’Arbre de Jessé, qui se trouvera au milieu des vitraux contemporains, ainsi que la «blondeur claire de la pierre de Notre-Dame».

Une première sélection aura lieu en juin 2024, avant le choix définitif en novembre 2024.


Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

12 avril 2024, 14:53