Le Père Jean Claude Mij Riy, Secrétaire Chancelier du Vicariat apostolique des Comores. Le Père Jean Claude Mij Riy, Secrétaire Chancelier du Vicariat apostolique des Comores. 

Aux Comores, une pastorale dans un dynamisme synodal et œcuménique

La pastorale des jeunes dans le Vicariat apostolique des Comores, tout comme la vie des chrétiens dans ce pays à plus de 99% musulman, se vit dans un «dynamisme synodal et œcuménique». Toutes les activités et célébrations tournent autour de l’Église catholique, la seule autorisée dans l’archipel. Une dynamique que ce vicariat entend redynamiser, notamment en vue du Jubilé 2025 et des JMJ 2027. C’est ce qu’a déclaré le père Jean Claude Mij Riy, secrétaire-chancelier de l’évêque des Comores.

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

Chargé notamment de la pastorale des jeunes, le père Jean-Claude Mij Riy est vicaire paroissial et secrétaire-chancelier du seul évêque du Vicariat apostolique des Comores, Mgr Charles Mahuza Yava. Religieux salvatorien d’origine congolaise, il a représenté l’Église de ce pays au Congrès international sur la pastorale des jeunes, qui a réuni du 23 au 25 mai 300 délégués des Conférences épiscopales de 110 pays. Organisé par le dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie, la rencontre avait pour thème «Vers une pastorale synodale des jeunes: nouveaux styles et stratégies de leadership». Dans une interview accordée à Vatican News, le missionnaire aux Comores est revenu sur cette rencontre et sur la vie de cette Église locale.

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«Une rencontre de formation, d'information et d'évaluation»

Pour le père Mij Riy, c’était «une rencontre de formation, d'information et d'évaluation». Les participants ont été appelés à un leadership dynamique qui met au centre les jeunes, et qui invite à l'écoute, au dialogue, à l'accompagnement et au partage. En guise d’information, il leur a été demandé de se préparer pour le Jubilé des jeunes de l'année 2025, à Rome; ainsi que pour la Journée mondiale de la Jeunesse (JMJ) de Séoul 2027. L’évaluation a consisté à un retour sur les JMJ de Lisbonne 2023, a-t-il poursuivi, reconnaissant que le congrès a été d’une importance majeure, car il se situe entre deux événements majeurs, les dernières JMJ et les prochaines en 2027. L’Église appelle les agents impliqués dans la pastorale de la jeunesse à devenir des leaders des jeunes qui ouvrent d'autres horizons, a-t-il indiqué.


Redynamiser la pastorale des jeunes aux Comores

En parlant des stratégies de la pastorale des jeunes aux Comores, le secrétaire-chancelier a mentionné les activités organisées, telles que les récollections, la célébration de Noël et Pâques des jeunes. À la fin de l'année pastorale, une journée récréative permet aux jeunes de se détendre dans un esprit de fête. «Le Pape parle de la joie qui doit caractériser la jeunesse et donc nous avons toujours créé ces temps de joie, de partage de notre fraternité». Après ce congrès, le père Mij Riy pense que l’Église des Comores va davantage redynamiser la pastorale de la jeunesse sur les îles de cette archipel, et surtout celles «qui ne connaissent pas encore les dynamiques qui se vivent déjà à Moroni».

Synodalité et Œcuménisme

En parlant du Vicariat apostolique des Comores, le secrétaire-chancelier a souligné que cette Église vit la synodalité dans l’articulation de ses axes majeurs –communion, participation et mission– «non pas seulement au sein d'elle-même, avec ses propres membres, mais avec d'autres confessions religieuses». Il a cité en exemple une commission des jeunes pour le sport dénommée «Association sportive chrétienne», qui réunit les jeunes de toutes les confessions chrétiennes, dans un esprit œcuménique, «pour l’évangélisation». Dans ce pays à 99 % musulman où le prosélytisme est interdit, les chrétiens catholiques, luthériens, calvinistes, évangéliques et d’autres parviennent à s’organiser pour certaines activités. Outre le sport, un «gala évangélique» rassemble toutes les chorales «qui chantent ensemble pour louer le Seigneur et pour renforcer surtout notre fraternité». Des enseignements avec des thèmes qui intéressent tous sont aussi animés, avec le même objectif de renforcer les liens fraternels.

Un «œcuménisme sans nom»

Pour le missionnaire salvatorien, aux Comores, «nous sommes en train de vivre un œcuménisme sans nom», comparé à d’autres pays où des divisions sont présentes parmi les chrétiens. Dans ce pays insulaire où ils ne sont qu’une toute petite minorité, les chrétiens «ne se gênent pas» d’être ensemble, comme dans l'île d'Anjouan où il n'y a qu'une seule église, catholique, «tout celui qui s'appelle chrétien» s’y rend pour prier sans tenir compte de sa confession. Les festivités, célébrations et d’autres rencontres s’organisent aussi ensemble, «dans ce dynamisme-là de la rencontre entre chrétiens», a indiqué le prêtre congolais.

Priorités et défis de l’Église aux Comores

S’exprimant sur les priorités de l’Église locale des Comores, le père Mij Riy a notamment indiqué la redynamisation de la pastorale des jeunes. Le vicariat apostolique pense à une rencontre des jeunes de toutes les îles de l’archipel pour dialoguer, partager et s’écouter mutuellement. Pour cela, «nous aurons le temps d'écouter aussi l'Esprit, [d’être], dociles à l'Espritpour qu'il nous ouvre les horizons, [afin de savoir] ce que nous devons pratiquer dans notre pastorale».

Quant aux défis, le secrétaire-chancelier a d’abord relevé le problème de transport, l’archipel étant formé de quatre îles distantes les unes des autres. À cela s’ajoutent les difficultés d’obtention de visa pour l’île de Mayotte qui est un département français.

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30 mai 2024, 16:44