Cameroun: 38 ans des apparitions de la Vierge Marie à Nsimalen
Paule Valérie Mendogo - Edea
Les activités marquant le 38ème anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Nsimalen ont connu leur pic le 13 mai 2024 avec une messe solennelle et une grande veillée de prières. Les milliers de pèlerins qui ont convergé au Sanctuaire Marie Reine de la Paix ont revisité l’histoire de ces apparitions qui ont duré 9 jours, dès le 13 mai 1986, selon une voyante, et ils ont écouté des témoignages de multiples guérisons et conversions opérées à Nsimalen depuis lors, par l’intercession de la Vierge Marie.
Les défis auxquels le Sanctuaire Marie Reine de la Paix fait face
Le recteur du sanctuaire de Nsimalen, l’Abbé Antoine Evouna, en fin de mission, a évoqué les défis qui se présentent aujourd’hui sur le site, notamment le «dossier d’authentification des apparitions de la Vierge Marie à Nsimalen», ouvert à Rome il y a plusieurs années. Pour le prêtre camerounais, plusieurs documents sont prêts et certains ont déjà été fournis à Rome, mais pour la poursuite du travail, le sanctuaire attend la publication d’un document sur les normes procédurales pour le discernement des apparitions par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi. Au niveau du Cameroun, l’Archevêque métropolitain de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, a recommandé de poursuivre la rédaction de la thèse des apparitions, car l’endroit continue à drainer des grandes foules de pèlerins, dont certains témoignent des bienfaits miraculeux qui leur arrivent en fréquentant le sanctuaire.
Une apparition mariale d’il y a 38 ans
Pour l’abbé Evouna, «ayant vécu cet évènement il y a 38 ans, nous ne pouvons pas douter de ce que nous avons vu ici, depuis que la fillette sourde-muette, Jacqueline Ndoumou Atangana, a parlé pour la première fois de sa vie, s’écriant «Maria! Maria! Maria!, révélant par-là l’identité de l’apparition». Le désormais ex-recteur de ce sanctuaire indique que l’Église de Yaoundé continue à prier et à travailler en synergie, de manière synodale, à tous les niveaux de la société et de l’Église, en vue de la reconnaissance de ce qui s’est passé à Nsimalen. «La reconnaissance d’une apparition est toujours un chemin non seulement de sanctification mais aussi de synodalité et de participation», déclare-t-il, tout en restant confiant d’un accomplissement futur du travail déjà en cours.
L’Abbé Antoine Evouna rend grâce à Dieu et à la Vierge Marie après huit ans comme recteur du Sanctuaire marial de Nsimalen et dit sa reconnaissance à Mgr Jean Mbarga. L’abbé Joseph Bikoula Ateba qui prend les rênes de ce sanctuaire fera face à quelques défis parmi lesquels: la sécurisation, l’authentification et la discipline et l’ordre.
Arrimer le sanctuaire marial de Nsimalen aux normes internationales
L’archevêque de Yaoundé avait classé le sanctuaire marial de Nsimalen, parmi tous les autres sanctuaires, au rang de Sanctuaire à vocation universelle. L’abbé Evouna a indiqué qu’un travail se fait pour arrimer ce lieu de prière aux normes internationales d’un sanctuaire comme Lourdes, Fatima et bien d’autres. Les aspects concernés sont, entre autres, la liturgie, l’esprit de synodalité, l’effort d’amener les prêtres à comprendre que le sanctuaire est un lieu de sanctification pour soi et pour tous, un lieu pareil à un monastère où l’on vit le don total de soi et le service permanent. «Il ne s’agit donc pas d’une pastorale ordinaire telle qu’elle se vit dans une paroisse, mais c’est vraiment la pastorale de la compassion, telle que le Pape l’avait souligné, lorsqu’il disait qu’en cette année dédiée à la prière, et en préparant le jubilé 2025 de l’Église, les sanctuaires devront être des lieux de consolation, d’espérance, d’accompagnement», déclare le prêtre camerounais.
En parlant des fidèles, l’ancien recteur du sanctuaire de Nsimalen témoigne que beaucoup de pèlerins visitent ce lieu. Il encourage à y aller non seulement pour soi-même, mais aussi pour prier pour l’Église et ses besoins, «car l’Église est communion, elle a besoin de tous ses membres».
Quelques témoignages des pèlerins
Plusieurs pèlerins ont fait part de leurs témoignages à cette occasion. Nfegue Pascal, un employé de l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen et président des fidèles du Sanctuaire depuis janvier 2023, a témoigné d’une guérison qui lui est arrivée. En 2008 rapporte-t-il, il était très malade et découragé après la mort d’un collègue de service. À l’hôpital, les médecins ne trouvaient pas la cause de sa maladie. Un collègue lui a suggéré de se rendre au Sanctuaire de Nsimalen. C’est ainsi qu’il arrive dans un monde peu habituel et inconnu pour lui. Il a participé à la prière, au chemin de croix et à sa première célébration eucharistique. «Grâce à l’accompagnement spirituel par le recteur du sanctuaire, les prières, les chemins de croix, le rosaire, les bains à la piscine, j’ai totalement trouvé la guérison», déclare-t-il. Nguefe Pascal souligne qu’il est désormais un habitué de ce lieu et qu’il vit au quotidien la véracité des messages de la Vierge. Il témoigne aussi avoir vu «des mourants recouvrer la santé» à Nsimalen.
Stéphanie Meyongo, une femme qui fréquente ce lieu de prière depuis 2020, allait auparavant puiser l’eau de la source en ce lieu. Un jour, elle était habitée par un sentiment de culpabilité, une voix intérieure qui lui disait: «Tu viens ici prendre de l’eau et le plus important qui est la messe, tu passes?». Elle a alors commencé à participer à la messe. «J’avais beaucoup de problèmes que je suis venue soumettre à Marie. Certains, très difficiles, ont été résolus, et d’autres, pas. Mais tout est grâce», raconte-t-elle. Stéphanie Meyongo déclare: «la Vierge Marie m’a obtenu beaucoup de grâces et je lui ai promis en retour d’être fidèle à son sanctuaire». Comme beaucoup d’autres fidèles et pèlerins, elle espère voir l’authentification de cette apparition.
Un récit des apparitions aux enfants de Nsimalen
Selon le témoignage des enfants, le mardi 13 mai 1986, la Vierge Marie est apparue entourée d’êtres ailés, aux environs de midi, alors que les enfants observaient une pause. Trois d’entre eux la verront d’abord. Il s’agit de fillettes qui jouaient dans la cour de l’Église à côté de l’école catholique de Nsimalen qui jouxte la paroisse. Les fillettes prirent peur à cause des rumeurs persistantes au sujet d’une fée maléfique qui sillonnait le village. Elles furent rejointes par les autres enfants qui se mirent à jeter des cailloux à l’apparition qui alla se tenir dans l’espace entre deux branches d’un grand arbre où elle y demeura 9 jours consécutifs et donna des messages de paix. À cet endroit, la terre se mit à briller et le soleil à bouger. Un jeune filmant ce soleil et implorant la Vierge d’obtenir un souvenir d’elle, eut l’insigne grâce d’obtenir une photo de l’apparition, à la toute dernière prise de sa pellicule, et son appareil s’endommagea définitivement.
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