Côte d’Ivoire: les évêques à Orbaff pour leur 125e assemblée plenière

Vatican News avec Marcel Ariston Blé

Réunis depuis le lundi 27 mai dans la région du Leboutou (sud du pays) pour leur session du mois de mai, les évêques ivoiriens vont procéder à l’analyse des rapports des secrétariats exécutifs nationaux, des aumôneries nationales, des commissions épiscopales pour le clergé, des séminaires et de la pastorale des vocations, entres autres.

Ils porteront également, leur regard sur la situation des déguerpis du district d’Abidjan, ainsi que la situation politique et sociale avec les prochaines élections de 2025, a indiqué Mgr Marcellin Yao Kouadio, évêque de Daloa et président de la Conférence épiscopale de le CECCI, lors de son mot d’ouverture.

Une «météo politique» préoccupante

Dans son homélie lors de la messe d’ouverture solennelle de ces assises à la paroisse saint Jean-Baptiste d’Orbaff, Mgr Yao Kouadio a porté son regard sur la situation socio-politique ivoirienne, une «météo politique» caractérisée par «un ciel peu ensoleillé des élections» qui «commence à s’assombrir comme pour annoncer l’année 2025, une année électorale».

Ainsi, s’inquiétant de «la recrudescence des menaces, des injures, des intimidations et autres entre adversaires politiques», Mgr Yao Kouadio a implicitement exhorté les acteurs de la scène politique ivoirienne à tirer les leçons du passé, pour à éviter à la Côte d’Ivoire de sombrer dans de nouvelles crises électorales.

Dans la suite de son homélie, l’évêque de Daloa a dénoncé toutes ces crises qu’ont connues la Côte d’Ivoire et d'autres pays africains et qui maintiennent leurs populations dans la pauvreté. Selon le prélat, ces crises sont dues en partie aux «grandes puissances et aux multinationales avec leurs alliés locaux sans foi, ni loi qui financent et alimentent les guerres économiques».

La paix en Côte d’Ivoire

Mgr Yao Kouadio s’est également attardé sur le devenir de la paix en Côte d’Ivoire. «Notre pays disait avoir fait de la paix, et ce des années durant, sa deuxième religion. Aujourd’hui, où en sommes-nous? Le rideau du temple de la paix, chanté en cœur du bout des lèvres, n’a-t-il pas fini pas se déchirer de fond en comble?» s’est interrogé l’évêque de Daloa, exhortant les ivoiriens à continuer à travailler inlassablement, dans la vérité et le sacrifice pour parvenir à une paix durable dans le pays.

S’inspirant des textes liturgiques du mardi 28 mai, le célébrant a ainsi exhorté les fidèles à être des témoins du Christ dans la sobriété et vers la sainteté.

«Découvrir et sauvegarder l'esprit d'unité» 

Dans la matinée du mardi 28 mai, lors de la cérémonie d’ouverture, Mgr Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique en Côte d’Ivoire, a transmis aux évêques ivoiriens, les salutations du Pape François par le biais du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège.

Dans le message qui leur est adressé, le Saint Père se réjouit de tous les efforts accomplis au cours de ces dernières années durant lesquelles, les évêques ont œuvré avec leurs prêtres pour remplir d’espérance le quotidien des fidèles. De ce fait, le Saint-Père les a exhortés à découvrir et à sauvegarder cet esprit d’unité qui fait d'eux «des disciples authentiques du Christ en évitant les intérêts partisans».

C’est à ce prix, selon le Pape, qu’ils seront crédibles, insistant pour que leur «action ne détruise pas ce que d’autres ont déjà construit». Le peuple de Dieu, poursuit François, a aujourd’hui grand besoin des témoins et des modèles de vie chrétienne: «Puissiez-vous répondre à ses attentes à continuer à œuvrer ensemble et en vous efforçant de renforcer la communion».