Méditation du dimanche de la sainte Trinité: «un mystère de la foi»
Textes: Dt 4, 32- 40; Ps 32; Rm 8, 14-17; Mt 28, 16-20.
Il faut toujours parler de la très sainte Trinité avec un profond respect, car c’est du Mystère de Dieu même dont il s’agit, «mystère» non pas dans le sens «énigmatique», mais dans le sens chrétien du terme: ce dont on n’a jamais fini de comprendre et qui peut être saisi, de façon ultime, seulement dans la foi. En fait, plutôt que de parler de la très sainte Trinité, il vaudrait mieux se mettre à genoux et prier. Car aucune connaissance de Dieu ne nous saura donner sans beaucoup d’humilité. D’ailleurs, que souhaiterions-nous connaître de plus que ce qui nous a déjà été largement donné le jour de notre baptême et de notre confirmation: l’adoption filiale par le Père (nous ne sommes plus seuls!), la présence du Christ («Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde»), l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs (cet Esprit qui nous porte et nous lance dans la vie, quels que soient les obstacles)?
Certains ont essayé toutefois de donner des éléments de ce si grand Mystère pour satisfaire quelque peu l’intelligence humaine. Les Pères de l’Église, comme Tertullien autour de l’an 200 ou saint Ephrem de Nisibe au IVe siècle, et ce jusqu’aux apologètes chrétiens arabes des VIIIe-Xe siècles, recourraient souvent à l’image du soleil pour parler de Dieu Trinité: Dieu est comme un soleil, et c’est d’ailleurs ce que dit un Psaume: «Le Seigneur Dieu est un soleil, il est un bouclier; le Seigneur donne la grâce, il donne la gloire. Jamais il ne refuse le bonheur à ceux qui vont sans reproche» (Ps 84). Il est comme un soleil pour ces théologiens, car qui peut fixer du regard le soleil? Personne, tout comme Dieu le Père que personne ne peut voir sur cette terre sans être aveuglé. En revanche, nous pouvons percevoir les rayons du soleil, à travers un nuage, les feuilles d’un arbre ou à travers des vitraux. Ces rayons proviennent bien du soleil, ils sont de la même nature que lui, et ils rejoignent la terre, tout comme le Fils de Dieu, que nous pouvons voir et qui nous a rejoints par son Incarnation. Et qu’en est-il de l’Esprit dans cette image du soleil? L’Esprit est invisible, mais on peut sentir et percevoir sa présence, tout comme la chaleur que dégagent les rayons: par cette chaleur, nous savons que la lumière est là et qu’elle provient du soleil, tout comme par l’Esprit Saint, nous savons que le Christ est là et qu’il est toujours uni au Père céleste.
Mais ce que nous apprenons intimement lorsque nous prions Dieu, c’est qu’Il est le Dieu de nos Pères: le Dieu de Moïse, le Dieu de Jésus-Christ, le Dieu des Apôtres. Il est aussi notre Dieu aujourd’hui, Celui qui nous établit fermement dans notre dignité de personne, qui nous met en relation immédiate et profonde avec lui à tout instant de notre vie, et qui nous fait entrer dans cette grande famille des baptisés, nous donnant un nombre incalculable de frères et de sœurs. C’est ce même Dieu qui nous envoie avec confiance, de par le monde, annoncer à la création la Bonne Nouvelle de son amour qui réconcilie toute chose en Lui, par son Fils Jésus Christ, et qui nous rend libres.
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