Élections au Mexique: l’Église souhaite une fête civique, sans violence ni fraudes
Marie Duhamel - Cité du Vatican
Ce n’est pas le premier message des évêques mexicains mais probablement le dernier avant les élections générales du 2 juin. Il n’y est pas question des trois candidats en lice pour la présidentielle à un tour, ni de leurs programmes pour mettre fin à la pauvreté qui touche un tiers de la population ou à la violence dans ce pays aux 30 000 homicides annuels. Les évêques ont pris la plume pour appeler chacun à son devoir civique afin de faire vivre et de protéger la démocratie.
L'importance de savoir perdre
Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux le 22 mai, les évêques appellent les politiques en lice à résister à la tentation que représentent les pratiques illégales pour ne pas ternir le processus. Il leur fait renoncer à la tricherie et à la fraude pour l’emporter. «En démocratie, écrivent-ils, il est important de savoir comment gagner et comment perdre».
Honnêteté requise pour les équipes en charge du scrutin
Les autorités électorales sont également interpellées. Les évêques savent que leur action est «limitée par le harcèlement d’autres pouvoirs» mais «il est temps de faire preuve d’impartialité», jugent-ils. Il leur faudra agir avec professionnalisme, dans le respect des lois, de manière éthique… comme d’ailleurs les assesseurs présents dans les bureaux de vote. Leur «dévouement impartial à la cause démocratique» est salué par avance par l’Église.
Les évêques témoignent d’une certaine inquiétude concernant les risques de fraudes mais aussi de violences qui seraient susceptibles de fragiliser la démocratie mexicaine. Ils interpellent les autorités compétentes afin que les candidats soient protégés. Une trentaine d’entre eux a été assassinée depuis le début de la campagne. Il faut aussi assurer la sécurité des citoyens appelés à se rendre aux urnes dans ce pays qui compte 129 millions d’habitants répartis dans 32 États, dont six rongés par la violence des cartels.
Voter sans peur
L’Église souhaite que le 2 juin soit une «fête civique de grande ampleur» où chacun puisse voter librement et sans peur. «Ne nous laissons pas contraindre par qui que ce soit, ni pour voter, ni pour ne pas aller voter». Les évêques encouragent les électeurs à résister aux cadeaux, aux menaces ou pressions de la part de qui que ce soit. «Nous avons tous le droit de voter librement; notre vote est secret et, en tant que tel, il doit être pleinement respecté», écrivent-ils.
Et s’ils reconnaissent le droit des citoyens à évaluer leurs différentes options et à défendre leur choix électoral, les prélats les exhortent dans le même temps à agir selon les valeurs du respect de la vie, de la justice et du bien commun.
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