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Le cardinal Fridolin Ambongo, le samedi 24 février 2024, lors de la messe pour la paix à l'Est de la RDC, célébrée dans la Cathédrale Notre Dame du Congo. Le cardinal Fridolin Ambongo, le samedi 24 février 2024, lors de la messe pour la paix à l'Est de la RDC, célébrée dans la Cathédrale Notre Dame du Congo. 

Poursuites contre le cardinal Ambongo: l’Église du Congo s’exprime

Suite à l’ordre de la justice congolaise d’ouvrir un dossier judiciaire contre le cardinal Fridolin Ambongo, la Conférence épiscopale nationale du Congo appelle au calme, car le dossier est traité avec responsabilité et dans le respect des textes légaux. Le clergé de Kinshasa souligne que les propos de l'archevêque visent à éveiller les consciences des fidèles, «pour l’amour du Congo».

Vatican News

Dans une correspondance datée du 27 avril 2024, partagée sur les réseaux sociaux et portant la signature du procureur général près la Cour de cassation de la République démocratique du Congo (RDC), il est ordonné au procureur général près la Cour d’appel de Matete, à Kinshasa, d’ouvrir un dossier judiciaire à l’encontre du Cardinal Fridolin Ambongo Besungu. La même lettre précisait que l’archevêque de Kinshasa n’avait pas répondu à une invitation précédente du 25 avril. Suite aux nombreuses réactions provoquées par cette missive, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a été amenée à faire une mise au point. L’assemblée du clergé kinois a aussi écrit un message de clarification et de soutien à son pasteur.

Les faits reprochés au cardinal

La lettre signée par Firmin Mvonde Mambu, procureur général près la Cour de cassation reproche à l’archevêque de Kinshasa un «comportement séditieux entraînant des faits infractionnels». Les prises de parole du prélat sont considérées comme de nature à ne pas encourager les forces armées du pays, qui combattent dans sa partie orientale. C’est ainsi que le procureur général ordonne l’ouverture d’une information judiciaire à charge du cardinal Ambongo.

La CENCO appelle au calme

Dans son communiqué publié lundi 30 avril 2024, la CENCO a fait une mise au point de la situation. Elle reconnait que la Chancellerie de l’archidiocèse de Kinshasa avait reçu une lettre du procureur général près la Cour de cassation, avec une invitation au cardinal Ambongo à se présenter à son office. Cependant, poursuit l’épiscopat congolais, la correspondance est parvenue au moment où l’archevêque de Kinshasa était absent et se trouvait à l’étranger, dans le cadre de sa mission de président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM), entre le 23 et le 26 avril. Avec ces détails, le communiqué de la CENCO conclut que l'archevêque n’a donc pas refusé de répondre à l’invitation et n’a pas non plus manqué de considération à l’égard de la justice. L’épiscopat congolais appelle au calme, «car le dossier est traité de manière responsable avec les autorités compétentes, dans le respect des textes légaux du Pays, y compris l’Accord-cadre entre la RD Congo et le Saint-Siège».

«Pour l’amour du Congo, je ne me tairai point»

Les prêtres de Kinshasa ont également adressé un message lundi 30 avril 2024, soulignant que les interventions de leur archevêque sont de nature à affermir les fidèles dans la foi et à éveiller les consciences et non pas à les violenter. Tout en rappelant combien les messages du cardinal Ambongo sont salués par toute personne éprise de justice, de vérité et de paix, ils mettent en garde contre «la diversion», au moment où «la Nation est en danger». L’Assemblée du clergé kinois conclut son message en appelant également au calme et en priant pour «le Cardinal», «afin que ce temps d’épreuve se transforme en semence de justice, de paix, de réconciliation et de développement durable».

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02 mai 2024, 15:40