10ème conférence des prêtres diocésains de l’Afrique de l’Ouest
Stanislas Kambashi, SJ et Xavérine Mukansinga – Cité du Vatican
La conférence des prêtres de l'Afrique de l'Ouest (URPAO) se réuni chaque année pour promouvoir leur fraternité, coopération et solidarité dans leur ministère sacerdotal. Les échanges tournent autour d’un thème «édifiant» qui les interpelle face aux défis actuels du monde et surtout dans la sous-région ouest-africaine. «Nous partageons ce que nous vivons en paroisse, ce que nous vivons dans nos structures diocésaines et des pays», a déclaré l’abbé Aloyse Sene, prêtre du diocèse de Kaolack, au Sénégal où il enseigne le Droit canonique.
Les échanges qui enrichissent les prêtres dans leur mission
Le but de la rencontre, explique le président de l’URPAO, est de renforcer la fraternité, la solidarité et le partage d’expériences qui peuvent intéresser tous. L’un des objectifs est aussi de réfléchir sur les moyens à adopter pour parvenir à cette synergie. «Ça serait l’échange par exemple de personnel au service des populations». Pour le prêtre sénégalais, cette rencontre d’échanges les enrichit dans la réalisation de la mission grâce à la coopération entre diocèses. Les prêtres peuvent quitter leurs pays pour aller servir dans un autre. «Aujourd’hui des prêtres pourraient quitter le Sénégal pour aller servir en Guinée», a-t-il indiqué. L’abbé Sene a par ailleurs souligné la coopération des pays dans la formation des futures prêtres: «Des séminaristes pourraient quitter le Sénégal pour aller faire la formation au Nigeria». En renforçant cette coopération, les prêtres développent davantage l’attitude d’ouverture pour mieux servir leurs populations.
Combattre les formes d’intolérance et d’instrumentalisation
Revenant sur le thème de leur 10ème conférence, «Le rôle prophétique du prêtre catholique face à l’intolérance et à l’instrumentalisation ethnico-religieuse en Afrique subsaharienne», le président de l’URPAO a estimé qu’il s’agit d’un sujet très «interpellateur». Dans plusieurs pays, «dans nos différentes régions, dans cette sous-région subsaharienne, il y a toujours un problème encore assez récurrent de l'intolérance,… liée soit à la région, soit à l'origine, soit à l'ethnie, à la religion, mais aussi liée à la personne en tant que n'habitant pas là, en tant qu'étranger, en tant que migrant». Plus grave, remarque l’abbé Sene, cette instrumentalisation se fait au profit de quelques groupes socio-politiques. L’une des périodes durant lesquelles ce problème est remarquable est la période électorale, certains acteurs politiques opposent certains groupes ethniques dans le but de se faire élire, regrette-t-il.
Les espoirs pour les années à avenir
Pour la dixième édition de leur conférence, les prêtres de l’espace Cerao-Recowa (Conférence épiscopale réunie de l’Afrique de l’Ouest) ont été représentés par des délégués provenant de chaque pays. Le président de l’URPAO espère que la rencontre de l'année prochaine et les autres à venir enregistreront beaucoup plus de participation. Il exprime l’espoir de maintenir toujours cette fraternité en intégrant la Mauritanie qui ne participe pas encore.
En évaluant les neuf premières conférences, l’abbé Sene estime que le chemin vers la réalisation de leurs objectifs se poursuit, même s’il reste beaucoup à faire pour les concrétiser. «C’est l’occasion de rendre grâce au Seigneur pour ce qui a été fait», déclare-t-il, tout en restant convaincu que «cette fraternité, elle est là. Ce partage d’expérience, il est là».
Pour l’avenir, le président de l’URPAO estime qu’il ne faut pas désespérer. «Le Seigneur est là, Nous ne devons jamais baisser les bras, la paix est possible dans les cœurs», a-t-il exhorté. Le prêtre sénégalais a conclu en lançant un message de paix aux chrétiens de l’Afrique de l’Ouest, «un message qui tourne autour de la vérité et de l'amour de Jésus».
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