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Congo-Brazzaville, des évêques et prêtres au terme de la messe de clôture des États généraux de l'archidiocèse de Pointe-Noire Congo-Brazzaville, des évêques et prêtres au terme de la messe de clôture des États généraux de l'archidiocèse de Pointe-Noire  

Congo-Brazzaville: à Pointe-Noire, des états généraux pour redynamiser l’archidiocèse

L’initiative voulue par Mgr Abel Liluala, l’ordinaire du lieu, a réuni toutes les entités diocésaines du 4 au 15 juin 2024 en la cathédrale Saint-Pierre Apôtre de Pointe-Noire. Ces États généraux ont constitué un véritable diagnostic des structures diocésaines en vue de déceler leurs insuffisances à corriger, mais aussi leurs nombreuses potentialités à fructifier pour une véritable redynamisation de cet archidiocèse.

Entretien réalisé par Françoise Niamien-Cité du Vatican

Les premiers États généraux de l’archidiocèse de Pointe-Noire en République du Congo (Congo Brazzaville) se sont clôturé après dix jours de travaux par une messe présidée Mgr Abel Liluala, l’archevêque de Pointe-Noire. Environ trois cents personnes, prêtres, religieux, religieuses et laïcs ont pris part à ces assises. Constitués en différentes commissions, les participants ont analysé minutieusement les forces et faiblesses de leur archidiocèse.
Dans un entretien accordé à Radio Vatican, le père Jean-Gilbert Mavoungou, premier secrétaire général des États généraux de l’archidiocèse de Pointe-Noire a fait le point de ces assises qu’il a qualifié d’autopsie pour leur circonscription ecclésiastique.

Entretien avec le père Jean-Gilbert Mavoungou, premier secrétaire général des États généraux de l’archidiocèse de Pointe-Noire

Quelles ont été les motivations qui vous ont amené à organiser des États généraux?

En amont de tout, Mgr Abel Liluala, archevêque métropolitain de Pointe-Noire venait d’être installé dans sa charge. Il était convenable, qu’il fasse l’état des lieux des structures et autres réalités soumises à sa juridiction et à son administration, avec tout le personnel ecclésiastique, les communautés religieuses en mission dans sa circonscription, ainsi que les représentants des fidèles laïcs et des Groupements d’apostolat, Mouvements et Services.
Ensuite, comme ancien Vicaire judiciaire, ayant vécu régulièrement dans le Diocèse, même après ses études en droit canonique, il avait connaissance des atouts et failles de cet archidiocèse. C’est tout cela qu’il voulait mettre autour d'une «table ronde» en guise de «Famille-Église», dans les «États Généraux»; afin que, tous ensemble, sans ambages, nous prenions courageusement de bonnes décisions, dans un esprit de «synodalité», qui est d’actualité dans l’Église.

Quelle a été l’organisation mise en place?

C’est à partir de certaines structures déjà existantes et des réalités ou phénomènes nouveaux qui interpellent l’Église et/ou attirent son attention, que nous avons mis sur pied dix-huit (18) commissions ad hoc.
Ces différentes commissions ont réfléchi sur une grille de thèmes et/ou un questionnaire en lien avec tous les aspects de chaque commission concernée.
Elles ont travaillé, réfléchi et diligenté des enquêtes, pendant un mois, c’était la première phase des États généraux avant la phase des plénières, où chaque secrétaire de Commission a présenté le fruit de son travail qui partait généralement des constats, pour aboutir aux propositions ou suggestions par rapport aux constats négatifs et positifs, mais en tenant aussi compte des atouts de l’objet d’étude.

Dix-huit commissions au total, entre autres, celles chargées du patrimoine diocésain, de la liturgie et la catéchèse, de la jeunesse, des lieux de détention et les personnes vivant avec un handicap.
Que pouvons-nous savoir des exposées de ces commissions citées?

Pour ce qui est du Patrimoine diocésain, il fallait inventorier ce qui est de cet ordre et l’identifier. Après inventaire de l’ensemble des biens immobiliers et mobiliers, propriétés, ou sous la responsabilité de l’Archidiocèse, et après avoir répertorié des contrats portant sur ces mêmes biens. La Commission a fait également le point des litiges en instance et relatifs à ces biens impliquant l’archidiocèse, ainsi que les paroisses et instituts. On a noté des contrats qui vont à contre-courant de nos avantages, et donc préjudiciables.
Quant à la commission liturgie et catéchèse, de manière générale il a été décelé des dissemblances d’une paroisse à une autre.
Pour ce qui est de la liturgie singulièrement, c’est notamment dans les gestes, attitudes. Au titre de la catéchèse, la dissemblance se situe au niveau des critères de recrutement des catéchistes, le contenu des manuels, et la durée de formation qui débouche sur les sacrements. C’est bien évident qu’il faut que dans un même archidiocèse donc dans l'Église, on puisse avoir les mêmes pratiques, les mêmes habitudes.

Me Eulalie Kolyardo, responsable de la commission patrimoine
Me Eulalie Kolyardo, responsable de la commission patrimoine

Que pouvons-nous savoir de l’exposé qui a porté sur la jeunesse diocésaine de Pointe-Noire?

Le compte rendu de la commission chargée de la jeunesse nous a permis de noter que notre jeunesse diocésaine, à l’image de la jeunesse au niveau national est sujette à la violence juvénile et au manque d’emploi.
Durant l’exposé du représentant de cette commission, il a nous fait comprendre que les jeunes ont plus besoin d’attention de la part du clergé. Et nous en avons pris acte.

Que savoir des travaux de la commission chargée du milieu carcéral et des personnes les personnes vivant avec handicap?

En milieu carcéral, on a relevé le manque d’assistance juridique des détenus, pour la «Commission Justice et Paix». Cela est dû au déficit des moyens financiers et techniques, et du manque des partenaires.
On n’arrive pas à leur prodiguer des conseils juridiques. En outre, il y a difficulté à nourrir 930 détenus, dans un espace prévu pour 80.
Enfin, les personnes vivant avec handicap n’ont ni une pastorale ni une catéchèse adaptée.

Peut-on dire que ces états généraux ont été une véritable une autopsie de la vie de l’archidiocèse de Pointe-Noire?

Nous pouvons le dire ainsi. Ces travaux ont été une autopsie pour notre archidiocèse en vue d’une thérapie de profondeur.
On va s’y atteler; nous allons réfléchir à tous ces résultats avec une nouvelle cervelle, pour que tout aille de l'avant. On a scruté les maux, on les a pointés du doigt, et on va s'y atteler pour que nous puissions vivre une réalité nouvelle à tous points de vue dans l'archidiocèse de Pointe-Noire.


Quelles sont les dispositions qui pourraient être adoptées en réponses à ces différents points évoqués?

Pour le Patrimoine, un comité de suivi est créé pour réviser les contrats et exiger une administration économique efficace, saine, transparente des biens; d’abord, pour renforcer la confiance, la mobilisation et la générosité du peuple de Dieu, des bienfaiteurs et des personnes de bonne volonté; ensuite, pour assurer la protection juridique, la mise en valeur et la protection du patrimoine; et enfin, pour garantir sa bonne santé financière.

Pour la liturgie et la catéchèse, nous avons un travail d’harmonisation et d’uniformisation à faire, aussi bien au niveau des critères de recrutement des catéchistes, l’organisation des programmes, la durée de catéchèse que des pratiques liturgiques.

Au niveau de la jeunesse, nous pourrions décider des programmes multiformes d'accompagnement de notre jeunesse. Nous allons nous attabler sur l'essentiel, voire les priorités avec plus d’attention.

Pour les personnes vivant avec quelque handicap et les détenus, nous avons des projets à exécuter avec l’aide de tous les diocésains et des personnes de bonne volonté. Nous prévoyons en outre, la création d’un Centre Médico-psycho-pédagogique et un partenariat avec des écoles qualifiantes existantes sur le territoire diocésain.
Le but consiste à la réinsertion des détenus et ex-détenus; aussi bien qu’une aumônerie pour redynamiser des comités paroissiaux de «Justice et paix», tout en revoyant la méthode de la pastorale en milieu carcéral, avec catéchèse, «écoute ou suivi spirituel»; et des messes dominicales, sur la base d’un calendrier mensuel des paroisses.

Père Chris Hermin Diella, commission catéchèse et pastorale liturgique
Père Chris Hermin Diella, commission catéchèse et pastorale liturgique

Quel est votre mot de fin

De part ces états généraux toutes les entités des diocèses ont compris que nous sommes appelés à bâtir ensemble notre archidiocèse de Pointe-Noire. Ce qui nous inscrit dans la dynamique de la synodalité. Désormais, nos fidèles n’hésiteront pas à répondre à l’appel de notre archevêque au regard de ce que nous venons de vivre ensemble au cours de ces état généraux.

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22 juin 2024, 12:54