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Des membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et de l'Eglise du Christ du Congo (ECC). Des membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et de l'Eglise du Christ du Congo (ECC).  (ANSA)

RDC: publication du Rapport Final du cycle électoral 2019-2023

La Mission d’observation électorale de la Conférence épiscopale Nationale du Congo et de l’Eglise du Christ au Congo, la MOE CENCO-ECC, a rendu public lundi le tant attendu Rapport Final du cycle électoral 2019-2023 en RDC, six mois après l’organisation des élections qui a connu quelques irrégularités. Dans ce document dense de 116 pages, ladite Mission a émis un plaidoyer auprès des acteurs clés visant à renforcer le processus démocratique dans ce grand pays d’Afrique centrale.

Vatican News

La présentation du rapport a eu lieu dans la Salle des Conférences du Centre Interdiocésain de Kinshasa, siège de la CENCO, en présence du deuxième Vice-Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Didi Manara.  Le secrétaire général de la Conférence épiscopale Nationale du Congo, Mgr Donatien Nshole, et le porte-parole de l’Eglise du Christ au Congo, le pasteur Eric Senga, ont relevé les défis et difficultés ainsi que les irrégularités qui ont entamé la confiance du public dans le processus électoral et la crédibilité des opérations électorales.

Un climat électoral tendu

Le rapport de la MOE CENCO-ECC constate que la campagne électorale s’est déroulée dans un climat tendu pour le scrutin direct du Président de la République et des députés nationaux et provinciaux, et des pratiques antidémocratiques telles que l’achat des consciences, la corruption ont caractérisé le vote des grands électeurs pour les gouverneurs des provinces et les sénateurs.


Dans les détails, la Mission d'Observation Electorale a examiné le processus d'identification et d'enrôlement des électeurs, de livraison des kits électoraux, du déploiement du personnel et des ressources nécessaires dans tous les centres d'inscription. Parlant de la campagne électorale, la MOE CENCO-ECC a constaté une «précampagne» de certains candidats, ainsi que la persistance des affiches de propagande au-delà de la période légale, sans que le Conseil supérieur de l'sudiovisuel et de la communication (CSAC) n'intervienne pour sanctionner les contrevenants. Le rapport souligne également des irrégularités constatées lors des scrutins directs et indirects, ainsi que l'absence de recours possibles contre les arrêts de la Cour Constitutionnelle en matière électorale.

Le plaidoyer de la MOE CENCO-ECC

Partant de son constat, la MOE CENCO-ECC fait un plaidoyer auprès des acteurs clés, visant à renforcer le processus démocratique en République Démocratique du Congo. Elle propose des améliorations attendues notamment du Président de la République en vertu de ses attributions constitutionnelles comme symbole de l’unité et garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions. Les Eglises catholique et protestantes recommandent au Président de la République d’organiser des états généraux des élections en vue d’évaluer les trois cycles électoraux passés et de renouveler le pacte républicain et de consolider le vivre-ensemble autour de l’accès au pouvoir pour la paix et la stabilité du pays.


Les recommandations pour l’avenir

Les Eglises catholique et protestantes proposent également que le Parlement légifère pour une nouvelle loi électorale concernant notamment l’enregistrement des électeurs compte tenu du fait que l’Office National d’identification de la population (ONIP) est en train de doter le pays d’un registre d’état civil. La mission d’observation électorale des Eglises catholique et protestantes recommandent au gouvernement de planifier le financement des opérations électorales et d’assurer à temps la sécurité du processus. Pour garantir l'équité entre tous les candidats et prévenir l'utilisation abusive des ressources de l'État à des fins électorales, la MOE CENCO-ECC recommande en outre au parlement congolais de légiférer sur des mesures contraignantes concernant la démission des fonctionnaires occupant des postes incompatibles avec des mandats électoraux, ainsi que sur l'interdiction de se présenter à plus d'un poste lors d'un même processus électoral.


La réaction de la CENI

A noter que le deuxième vice-président de la centrale électorale, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Didi Manara, a estimé que le rapport de la mission d’observation des Eglises catholique et protestantes est partiel voire partial. Il a souhaité que soient prises en compte les innovations telles que l’implication des jeunes par des outils numériques et en particulier la création d’un centre qui a été le point de référence pour la transparence dans la publication des résultats électoraux.

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19 juin 2024, 14:53