Cameroun: Pour Mgr Avelino Bettencourt, pour servir il faut aimer
Xaverine Mukansinga – Cité du Vatican, avec Paule Valérie Mendogo - Edea
Deux articulations ont meublé cette visite de Mgr Bettencourt dans le diocèse de Sangmelima: la messe d’ordination de cinq diacres et deux prêtres en la cathédrale Saint-Joseph, et la visite de la paroisse centenaire Saint-Michel de Nden qui le conduira également dans les locaux du Séminaire Propédeutique Saint-François d’Assise situé dans cette paroisse. Au cours de son homélie, le Nonce apostolique au Cameroun et en Guinée Equatoriale a exhorté les prêtres et les diacres à redécouvrir le sens, la beauté et la grandeur du service dans l’obéissance.
Fraternité, amour, service sans frontières
Mgr Bettencourt, dans son homélie, a souligné le sens du service en rappelant que «la prière d’ouverture nous rappelle qu’on est là pour servir et pas pour se servir». Il a affirmé que «servir c’est beau mais ça coûte, parce que pour servir il faut aimer». En se basant sur le slogan de la cathédrale: «Fraternité sans frontières», il a exhorté les fidèles du diocèse de Sangmelima à «l’amitié sans frontière, amour sans frontière, service sans frontière». «Et nous sommes choisis par Dieu pour servir et pas pour se servir», a -t-il ajouté.
Le Nonce apostolique a fait le lien entre le service, l’obéissance et l’amour en soulignant que pour servir dans l’Eglise, «il faut l’obéissance», parce que «l’obéissance est l’amour et l’amour se vit dans l’obéissance». L’obéissance aux commandements de Dieu, c’est de l’aimer et d’aimer son prochain, a-t-il déclaré. En soulignant le service du prochain, il a rappelé que Dieu est amour et nous suivons le Seigneur Jésus parce qu’il est amour. «Le Seigneur Jésus est ressuscité avec les cicatrices, les cicatrices de son amour, les cicatrices du service du prochain», a-t-il conclu.
Le sens de l’ordination
Mgr José Avelino Bettencourt a fait remarquer que «le sens de l’ordination est dans le service et l’obéissance». Pour lui, l’obéissance donne le poids au service. «C’est la chose la plus belle qu’on peut donner à nous-même et à l’Eglise si on le vit bien, comme il faut». Pour le Nonce apostolique, cela n’est pas évident, «c’est avec la grâce de Dieu et le soutien de la prière de la communauté du diocèse, des frères dans le sacerdoce, religieux et religieuses, qu’on peut cheminer ensemble et servir ensemble». Avant de conclure son homélie, il a aussi invité les fidèles à entrer pleinement dans la célébration des rites des ordinations et d’être conscients de la grandeur de l’amour de Dieu pour son Eglise.
Le diocèse de Sangmelima a un nouvel exorciste
Au cours de la même eucharistie, l’évêque du diocèse de Sangmelima, Mgr Christophe Zoa, a procédé à la nomination de l’Abbé Tobi Sylvain Minlo, comme Exorciste du diocèse. Il l’a institué et envoyé solennellement en mission afin que tous les fidèles sachent vers qui se diriger en cas de besoin. Lors de l’explication de service de l’exorcisme, il a affirmé que «c’est un rituel, une célébration en elle-même qui obéit aux règles liturgiques, une réponse à un besoin de l’Eglise». L’exorcisme consiste à soutenir une personne qui souffre d’une présence en lui d’un esprit maléfique. «Alors l’Eglise est vouée, destinée et engagée à sauver l’homme tout entier». L’évêque a souligné que pour éviter le désordre, la gestion de ce ministère est entre les mains de l’évêque «qui est responsable de la communauté et qui devrait donc le faire exercer avec prudence».
Il a invité à la conscience publique et nationale au Cameroun à savoir se référer à l’évêque pour s’assurer si la personne qui la pratique a l’autorisation de le faire. «Sinon, on continuera à nous faire détruire par ces exorcismes qui pullulent nos cités, nos villes et nos villages», a-t-il indiqué. Mgr Zoa a insisté que l’abbé Tobi Sylvain a reçu cette autorisation pour encadrer ce ministère «si utile et important qui est inhérent au sacerdoce du prêtre». «L’exorciste s’occupera de tout homme, catholique ou non, qui a foi et confiance en Christ», a-t-il conclu.
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