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Bible: Ruth, l'indéfectible compagne auprès de sa belle-mère âgée

Dans son message à l’occasion de la IVe Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, ce dimanche 28 juillet, le Pape François a longuement cité le personnage biblique de Ruth. Refusant d’abandonner sa belle-mère Noémi, Ruth reçoit de nombreuses grâces par les suites de sa fidélité.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

«Ne me force pas à t’abandonner» (Rt 1, 16). Cette première parole de Ruth dans le livre de la Bible qui porte son nom montre sa volonté de rester auprès de sa belle-mère, malgré les épreuves qui se succèdent pour ces deux femmes. Le Pape François a insisté sur le dévouement de Ruth envers celle qui est devenue membre de sa famille par le mariage, dans son message pour la IVe Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées.

L’acte de liberté de Ruth

Dans la tradition hébraïque, le livre de Ruth se situe juste après celui des Juges dans la Bible. «C'est l'époque noire d'Israël où il n'y a plus de dirigeants et la formule de gouvernement des Juges, qui a remplacé celle de Moïse et de Josué, dégénère progressivement. C'est l'époque où chacun faisait ce qui lui semblait bon à ses yeux», contextualise le père Jean-Pierre Sonnet, professeur d’exégèse de l’Ancien Testament à l’Université Grégorienne de Rome.

Au début du livre de Ruth, Noémi, son mari Elimélech et ses deux fils fuient leur ville de Bethléem pour se rendre dans un pays étranger, celui de Moab, situé à l’est de la mer Morte. Dans cet exil, les deux fils de Noémi épousent deux femmes mohabites, Orpa et Ruth, «ce qui est un peu surprenant étant donné l'inimitié qui existe entre Moab et Israël», remarque le père jésuite.

Or, les trois hommes, le mari de Noémi et ses deux fils, décèdent. Noémi décide alors de retourner dans son pays, Bethléem, qui signifie en hébreu «la maison du Pain». Mais, elle veut y retourner seule, sans ses belles-filles, qu’elle entend libérer des liens familiaux que le mariage a noué.

Le pari de Ruth

Aux demandes de Noémi de rentrer dans leur pays, Orpa obéit mais Ruth refuse et assure qu’elle sera toujours aux côtés de Noémi, jusqu’à ce que la mort les sépare. «Ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu», poursuit celle qui a quitté sa famille mohabite pour vivre selon les règles israélites.

Fidèle au Dieu des juifs qu’elle a découvert et à sa belle-mère, Ruth émet pourtant un véritable pari. «Elle pressent que son avenir sera de ce côté-là, et non pas dans un retour à Moab. Elle quitte Moab comme une “nouvelle Abraham“. Mais alors qu'Abraham était fort de la promesse de Dieu, Ruth est toute entière remise à Noémi et à ce qui va se passer», souligne le père Jean-Pierre Sonnet.

L’exil des deux femmes

Figure de l’exil, Ruth décide de suivre sa belle-mère et de refaire sa vie en terre étrangère. Mais c’est surtout pour son affection indéfectible envers sa belle-mère que le Pape François a voulu la citer pour prendre un exemple du lien intergénérationnel.

Lors du retour de Noémi à Bethléem, Ruth s’attache à prendre soin de sa belle-mère. Pour assurer leur subsistance, Ruth glane dans les champs, c’est-à-dire qu'elle ramasse les épis d’orge et de blé qui sont oubliés par les moissonneurs. Or, «par bonheur» rapporte la Bible, elle glane dans un champ appartenant à un riche propriétaire nommé Booz, lointain parent de Noémi. Ce dernier, impressionné par la fidélité de Ruth, finit par la demander en mariage.

Une bible.
Une bible.

«Le lien de Ruth avec sa belle-mère devient le lieu d’une relation profonde, d'une amitié. C'est d’ailleurs un des sens possibles du nom de Ruth, qui signifie la compagne, l'amie. Elle se fait la compagne de sa belle mère» souligne le professeur d’exégèse.

Journée des personnes âgées

Le Pape François a souligné les fruits qu’a reçu Ruth à travers sa fidélité à sa belle-mère. «Ruth a choisi de rester près de Noémi et a été bénie: par un mariage heureux, une descendance, une terre», a écrit le Saint-Père, encourageant chacun à l’imiter.

«En étant proches des personnes âgées, en reconnaissant le rôle irremplaçable qu’elles ont dans la famille, dans la société et dans l’Église, nous recevrons nous aussi de nombreux dons, de nombreuses grâces, de nombreuses bénédictions!», a ainsi assuré le Souverain pontife.

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27 juillet 2024, 17:07