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Venezuela: prière pour la paix et espoir d’une participation massive aux élections

À l'approche de la présidentielle fixée le 28 juillet, la Conférence épiscopale vénézuélienne exhorte les fidèles, à l’issue de sa 122ème Assemblée plénière, à exercer leur droit de vote, «une obligation morale pour apporter des changements dans un avenir proche».

Vatican News

«Le vote revêt une importance vitale dans la réalité actuelle que nous vivons ; ce n'est qu'en surmontant l'abstentionnisme et l'apathie politique que nous pourrons avancer dans la reconstruction du pays», écrivent les évêques vénézuéliens dans une exhortation pastorale publiée à l’issue de leur 122e Assemblée plénière, qui s'est tenue du 7 au 12 juillet 2024.

Dans ce texte intitulé "Cheminer ensemble avec espérance", les évêques partagent quelques réflexions sur le fait politique, l'approfondissement de la démocratie et la participation du peuple au processus électoral.

La démocratie, l’espoir de construire le bien commun

La démocratie, estiment-ils, ne recouvre pas qu’un «système politique», il s’agit selon eux «principalement» d’un mode de vie, de compréhension, d'opportunités de développement, de construction du bien commun, «qui établit le peuple souverain et promeut la nécessaire séparation des pouvoirs et une saine alternance du pouvoir».

Ils notent avec regret qu’existe toujours «un risque d'indifférence et d'apathie vis-à-vis des responsabilités politiques du peuple». Or rappellent-ils après François à Trieste, «l'indifférence est un cancer de la démocratie» ; «le cœur blessé d'une société est guéri par la participation». Celle-ci est donc essentielle. Les évêques vénézuéliens parlent d’une «une obligation morale si nous voulons apporter des changements favorables dans un avenir proche».

122e Assemblée plénière de la Conférence épiscopale vénézuélienne. Photo de la CEV.
122e Assemblée plénière de la Conférence épiscopale vénézuélienne. Photo de la CEV.

Une participation massive pour pouvoir rebondir

À deux semaines du scrutin, les évêques appellent le peuple à être «le véritable protagoniste de la démocratie». Chaque Vénézuélien – y compris les plus jeunes qui ont encore le temps de s’inscrire sur les listes- doit exercer son droit de vote en prenant part au scrutin de manière libre, consciente et responsable. Ces élections sont d'une grande importance, poursuivent les évêques, si ont veut «dessiner un avenir plein d'espoir et construire un pays de progrès, de paix, de justice et de liberté» d’autant qu’il faut aujourd’hui «surmonter l'inertie politique à laquelle des années de désaccords et de confrontations stériles et négatives nous ont conduits».

Au Venezuela ou ailleurs, personne ne doit être exempté

La journée du 28 juillet, poursuit la réflexion, doit être un jour de fête démocratique non seulement sur le territoire national, mais aussi «là où se trouvent nos frères et sœurs migrants, qui exerceront leur droit de vote dans l'espoir de retrouver leurs proches dans une patrie qui leur ouvre les portes du développement et du bonheur. Personne ne doit être exempté ou se sentir exclu de cette expérience démocratique». Chacun est appelé à y participer de diverses manières. Selon les chiffres officiels et les estimations rapportées par les pays d'accueil et recueillis par la Plateforme R4V, l’OIM (l'Organisation Internationale pour les Migrations) dénombrait plus de 7,7 millions de réfugiés et de migrants vénézuéliens dans le monde en août 2023. Plus de 6,5 millions d'entre eux sont accueillis dans 17 pays d'Amérique latine et des Caraïbes. À la même date, plus de 60 % des personnes ayant quitté le Venezuela avait régularisé leur situation. 

Des migrants vénézuéliens à Tulcan, en juin 2019. Ils traversaient l'Equateur dans l'espoirt de rejoindre le Pérou.
Des migrants vénézuéliens à Tulcan, en juin 2019. Ils traversaient l'Equateur dans l'espoirt de rejoindre le Pérou.

Non au harcèlement des candidats

Les évêques soulignent que, pour construire la paix civique, il est nécessaire «que cessent la persécution et le harcèlement de ceux qui facilitent les instruments nécessaires aux rassemblements et à la liberté de mouvement des candidats ayant des options différentes de l'option gouvernementale. Ce qui s'est passé jusqu'à présent est déloyal et politiquement contraire à l'éthique».

La Conférence épiscopale souligne dans sa déclaration «le rôle crucial» des médias dans la sauvegarde de la dignité de l'électeur – un passage y est dédié. Les évêques soulignent aussi que la vérité est «un pilier essentiel de la paix, de la coexistence, de la démocratie et de la vie institutionnelle» et que «tous les médias et les réseaux numériques ont un rôle particulier à jouer dans la fourniture d'informations véridiques et objectives». Ils expriment dès maintenant leur gratitude pour «leur dévouement et l'utilisation de leurs talents en faveur de la démocratie et du respect des institutions».

Intensifier la prière pour la paix

Enfin, la conférence épiscopale invite le peuple de Dieu au Venezuela «à intensifier les espaces de prière pour la paix et le bien-être de notre pays» dans chaque paroisse et communauté, «pour que le processus électoral se déroule dans un climat de respect». La prière pour le Venezuela, si connue de tous, précisent les évêques, peut être récitée dans les actes liturgiques, ainsi que dans la prière personnelle et familiale.

La campagne électorale pour la présidentielle a débuté le 5 juillet dernier. Dix candidats sont en lice, mais deux personnalités font figure de favoris: le président sortant, Nicolas Maduro, qui brigue un troisième mandat, et Edmundo Gonzalez Urrutia, qui représente les principaux partis d'opposition. Dans un pays où 50% de la population vit dans une extrême pauvreté, le pouvoir d'achat reste l'enjeu majeur de ce scrutin.

 

 

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13 juillet 2024, 15:41