Cameroun: noces et vœux perpétuels chez les Sœurs Servantes de Marie de Douala
Paule Valérie Mendogo - Edea
La célébration des jubilés et des vœux perpétuels dans la Congrégation des Sœurs Servantes de Marie de Douala a eu une coloration particulière cette année, du fait de la première sortie officielle de la nouvelle équipe dirigeante de cet ordre religieux féminin diocésain. 8 religieuses ont confirmé leur «Oui» au Seigneur au cours d’une célébration eucharistique présidée par l’archevêque émérite de Yaoundé, Mgr Simon Victor Tonyè Bakot, en la cathédrale Saints-Pierre et Paul de Douala samedi 17 août 2024. Par la même occasion, la nouvelle Supérieure Générale, Mère Salomé Ngo Moussi, a pris l’engagement solennel de veiller à ce que les œuvres d’évangélisation de la Congrégation soient toujours le signe visible de la sollicitude de Dieu qui recherche et privilégie le développement intégral de la personne humaine.
Les œuvres des Sœurs Servantes de Marie de Douala, signes de la sollicitude de Dieu
Dans son discours de remerciement, Mère Salomé Ngo Moussi a tenu à rassurer le peuple de Dieu quant à la poursuite effective des missions de la Congrégation. Rappelant l’histoire de l’évangélisation de l’archidiocèse de Douala, elle a souligné que «notre Congrégation est une œuvre de l’Esprit Saint et un véritable don précieux fait par Dieu à son Église qui est à Douala». La Supérieure générale a remercié les bienfaiteurs, tous ceux qui les soutiennent «parfois au prix d’énormes sacrifices et même des persécutions, pour que notre mission soit toujours celle voulue par notre Père Fondateur, Mgr Mathurin Marie Le Mailloux, et à l’exemple de Marie». Elle a promis de veiller à ce que les œuvres d’évangélisation des Sœurs de Sainte Marie de Douala et leur engagement prophétique dans l’éducation et la formation de la jeunesse, ainsi que la prise en charge des malades dans leurs formations sanitaires soient toujours le signe visible de la sollicitude de Dieu qui, en son Fils Jésus Christ, recherche et privilégie le développement intégral de l’Homme. Pour la religieuse camerounaise, «cette manière de se présenter au monde dans le service humble s’inspire de notre modèle, Mère et Patronne, la Très Sainte Vierge Marie dans son itinéraire spirituel».
Vivre les vœux en imitant le Père tendre et miséricordieux
Dans son homélie, Mgr Tonyè Bakot a exhorté les religieuses à vivre les vœux en s’exerçant quotidiennement à la tendresse, à l’imitation du Père miséricordieux de la parabole de l’enfant prodigue et à l’exemple du Christ qui n’a pas repoussé les gestes de tendresse de la pécheresse. Le Père du fils retrouvé est d’une tendresse incomparable, a-t-il déclaré. D’homme fort qu’il était, il a ouvert ses bras, et s’est mis, pour ainsi dire, au niveau de son fils, devenant vulnérable, sensible, spontané. Avec un tel cœur tendre et attendri, il illumine le regard et devient capable de rencontrer le prochain, a relevé le prélat camerounais, qui a appelé les religieuses à ne pas avoir peur d’aimer. «Chères sœurs, il ne faut pas avoir peur d’aimer, mais d’un amour pur, et c’est la tendresse qui exprime cet amour sans hypocrisie et dans la confiance», car «notre vie n’a de sens que lorsqu’elle se déploie pour aimer, pour rejoindre l’autre dans son altérité». «Laissons-nous habiter par cette belle vertu de la tendresse pour que notre vie soit ancrée pleinement dans la réalité de notre chair et pour que fleurissent les conseils évangéliques qui auront trouvé en nous, à travers cet amour, un terreau fertile pour faire prospérer et enrichir notre consécration à Dieu», a exhorté l’archevêque émérite de Yaoundé.
Des félicitations pour une bonne gestion depuis 60 ans
Mgr Tonyè Bakot a ensuite félicité la Congrégation d’avoir pu parvenir à relever les trois défis majeurs qui se sont imposés à elle depuis son accession à l’autonomie il y a 60 ans (1964-2024): le maintien, la croissance grâce à la prière, au travail acharné et au soutien de la Vierge Marie, et le développement qui conduit à la maturité. «Oui, le problème des diocèses et des congrégations religieuses établies en Afrique est celui du développement. Tandis que leur plus gros handicap est l’intendance et les moyens financiers pour que l’autonomie soit efficace et effective et produise les fruits de la croissance», a relevé le prélat. Il a reconnu que «ces dernières années, on a observé un sursaut spectaculaire dans ce sens dans la Congrégation des Sœurs Servantes de Marie de Douala. Oui l’intendance y est désormais assurée et l’autonomie confirmée. Duc in Altum, mes chères sœurs!», a-t-il conclu en félicitant et en encourageant les religieuses.
Le passage du «flambeau de la relève»
Au terme de cette célébration, la jubilaire de 60 ans de vie religieuse, sœur Thérèse Emmanuel Awanda, qui a dédié sa vie à l’encadrement des enfants vulnérables et ceux malades et affectés par la pandémie du Sida, a passé le flambeau de la relève aux autres élues du jour, les sœurs Marie Calixte Obama, Pulchérie Omossola, Viviane Bissa, qui fêtaient 25 ans de vie religieuse; et les sœurs Emma Sandrine Bissai Ntamack, Annie de la Grâce Yongo, Mary Ebirilem et Patrice Djessi qui célébraient leurs vœux perpétuels. Le flambeau de la relève est «une cérémonie résultant de l’inculturation qui consiste à choisir une sœur aînée pour remettre solennellement un plant de palmier à chacune des élues du jour, le plant de palmier symbolisant ici la fécondité spirituelle et la beauté de la vie consacrée».
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