Nigeria-Maiduguri: situation dramatique laissée par le barrage d'Alau

Dulce Araújo – Cité du Vatican

«Nous avons été frappés par la pire inondation depuis 30 ans», a annoncé le diocèse de Maiduguri, capitale de l'État de Borno, dans le nord-est du Nigeria. «Il n'y a ni nourriture, ni abri, ni installations sanitaires pour les personnes déplacées. Le gouvernement a rouvert les camps de déplacés, mais ils sont surpeuplés en raison du grand nombre de personnes cherchant refuge», a déclaré le diocèse. Même le cimetière islamique a été inondé, a-t-il ajouté. Le zoo a également été touché et des animaux dangereux errent dans la ville. Des évasions de prison ont également été signalées. En outre, le système d'égouts est défaillant, ce qui augmente le risque d'épidémies, d'autant plus que l'eau a également envahi les installations hospitalières, telles que la clinique universitaire.

La cathédrale Saint Patrick touchée

La cathédrale de Maiduguri, dédiée à saint Patrick, fait également partie des structures touchées par les inondations. Celles-ci ont également envahi les principaux marchés, y compris les magasins de céréales, de fruits et de légumes, tandis que de nombreux centres commerciaux restent fermés, ce qui entraîne une grave pénurie de produits alimentaires; les rares produits disponibles sont vendus à des prix très élevés.

Cette situation aggrave encore les conditions des classes sociales les plus pauvres, qui sont déjà en difficulté en raison de la forte augmentation des prix des denrées alimentaires due à l'inflation. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), avant même les inondations, plus de 4 millions de personnes dans l'État de Borno se trouvaient dans une situation d'urgence alimentaire grave.

Environ un million de personnes ont été touchées

C'est à Maiduguri et dans ses environs qu'est né en 2009 le mouvement djihadiste Boko Haram, dont les actions au fil des ans ont conduit à la fuite de centaines de milliers d'habitants vers les villages voisins. Parmi les personnes les plus touchées par les inondations, il y a celles qui vivent encore dans les camps de déplacés installés à Maiduguri et qui n'ont pas pu rentrer chez elles. Et c'est à ces structures que la note du diocèse fait référence. Ces camps sont maintenant utilisés pour loger les citoyens de Maiduguri qui ont perdu leur maison à cause des inondations.

Selon les premiers chiffres officiels, les victimes des inondations s'élèvent à environ 30 000 personnes et environ 400 000 autres ont été déplacées, mais le nombre de personnes touchées plus ou moins gravement par la catastrophe s'élève à environ un million. Le message du diocèse se termine par un appel à la prière et aux dons en faveur des victimes: «Veuillez prier pour nous. Le diocèse de Maiduguri vous contactera pour vous demander de l'aide afin de venir en aide aux personnes touchées», indique le message, cité par l'agence de presse Fides.