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Les inondations suite aux pluies diluviennes dans la ville de Bongor, au sud-ouest du Tchad. Les inondations suite aux pluies diluviennes dans la ville de Bongor, au sud-ouest du Tchad. 

Tchad: Mgr Tinoudji au chevet des victimes des inondations

Les pluies diluviennes et inondations qui affectent beaucoup de pays africains ont fait 341 morts et 1,5 millions de sinistrés depuis le mois de juillet au Tchad, selon un bilan du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha). L’évêque de Pala, Mgr Dominique Tinodji, a séjourné auprès des victimes des inondations ces derniers jours. Il a célébré une eucharistie à Bongor pour réconforter les sinistrés, leur redonner l’espoir et appeler à plus de solidarité.

Vatican News, avec Edouard Takadji - Ndjamena

Les 23 provinces du Tchad sont actuellement touchées par ces inondations. Selon le rapport de l’Ocha, 164 000 maisons ont été détruites, 259 000 hectares de champs sont endommagés et 66 700 têtes de bétail ont été emportées. Dimanche 8 septembre 2024, Mgr Dominique Tinodji a célébré une eucharistie à la Paroisse Saint Joseph de Bongor, dans le sud-ouest du pays, pour réconforter les sinistrés et leur dire que Dieu ne les abandonne pas.

Ne pas céder au désespoir et passer à des actions concrètes

Dans son homélie, l’évêque de Pala a affirmé que la situation actuelle des inondations peut conduire à s’interroger sur la présence de Dieu, sur sa protection et sur son secours. Cette réaction, a-t-il fait remarquer, est normale, car la gravité de la situation est perceptible, mais elle ne doit pas conduire au désespoir. Face à ce drame, comme chrétien, que devons-nous faire, s’est interrogé le prélat, avant de relever que la question est subtile. Il a invité à passer aux actions concrètes pour soutenir les sinistrés. «Notre ville de Bongor n’est pas épargnée. Je ne dis pas que devons-nous dire? Mais plutôt que devons-nous faire? Il faut passer de ce qu’on peut dire à ce qu’on peut faire. Que devons-nous faire indique la piste d’action», a expliqué l’Evêque de Pala.

Veiller à l’hygiène et à la sécurité des sites d’accueil des sinistrés

«Depuis quelques semaines notre pays fait face aux fortes précipitions avec des dégâts humains et matériels: des personnes qui périssent, des champs envahis par l’eau, des ponts emportés, des maisons écroulées», a constaté Mgr Tinodji. En parlant des actions concrètes, il a appelé les personnes touchées à chercher d’abord à se mettre à l’abris, en trouvant notamment refuge dans des sites créés pour accueillir les sinistrés. Tout en appréciant cette initiative, l’évêque de Pala exhorte à prendre soin de ces lieux d’accueil pour qu’ils ne deviennent pas des «lieux de nouveaux soucis». Il a demandé de veiller à l’hygiène pour éviter des maladies, les moustiques qui peuvent apporter le paludisme et le froid. Le prélat a surtout invité à une attention particulière aux enfants et aux personnes âgées.

Les inondations suite pluies diluviennes dans la ville de Bongor, au Tchad
Les inondations suite pluies diluviennes dans la ville de Bongor, au Tchad

Des gestes de solidarité et de partage

Mgr Tinoudji a aussi exhorté à plus de solidarité et de partage avec les sinistrés. Il a rappelé les mots de saint Paul qui dit que «Nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part» (Rm 12,5), et que quand un membre souffre, c’est tout le corps qui souffre. Comme corps du Christ, «nous sommes invités à nous soutenir et à soutenir ceux qui souffrent par nos gestes de solidarité et de partage», a exhorté le prélat. Ouvrir sa main en donnant du savon, un kilo de riz, quelques épis de maïs, des habits, etc. serait d’une grande aide pour les sinistres démunis, a-t-il fait remarquer. L’évêque a remercié et encouragé la paroisse de Bongor qui, à travers le curé et les membres du conseil pastoral, ont mis en acte le mécanisme d’accueil, de proximité et de secours. C’est une très belle initiative que tous les membres de la communauté sont invités à soutenir, a-t-il déclaré.


La Caritas doit se mettre au travail

Face à ce drame, le prélat a appelé à créer ou à redynamiser les Caritas paroissiales, car il s’agit de la charité en action à partir de «ce qu’on a, ce qu’est, ce qu’on sait faire…». Caritas est un service qui intervient notamment en cas de catastrophes naturels, promeut le développement humain intégral et plaide contre la pauvreté et les conflits. «Malheureusement dans notre diocèse, je constate avec tristesse que beaucoup de paroisses n’ont pas de Caritas paroissiale ou de Caritas paroissiale moins dynamique. Et même la Caritas diocésaine est embryonnaire», a regretté l’évêque de Pala.

Au niveau de la société, cette situation invite à être attentifs à la manière dont sont construites ou organisées les villes qui sont proches des eaux ou exposées à des inondations, a déclaré Mgr Tinodji. «Pour la construction des villes, nos techniciens doivent nous aider avec un plan qui respecte les passages d’eaux, les lieux à risque d’inondation fréquente, le canal de drainage…Si les mesures sont prises les risques vont diminuer», a-t-il souligné.

Le prélat tchadien a conclu son homélie en invitant les sinistrés des inondations à ne pas avoir peur, à être fort et à garder confiance dans le Seigneur.

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11 septembre 2024, 14:02