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Statue de Notre-Dame de Lourdes. Statue de Notre-Dame de Lourdes.  

Rassemblement des aumôniers de prison à Lourdes: «Apprendre à se taire»

Ce dimanche 13 octobre se conclut dans le sanctuaire marial en France le rassemblement national des aumôniers de prison sur le thème «Rejoins par le Christ, cheminer ensemble au pas de l’autre». Bruno Lachnitt, aumônier national des prisons, explique de quelle manière la vocation de l’aumônier de prison s'incarne dans l’écoute, l’humilité et la conversion intérieure.

Vianney Gilliot – Cité du Vatican

«Le premier acte de foi que nous faisons comme aumônier est de croire en ce qu’il y a de meilleur en celles et ceux que nous visitons en prison», commence par expliquer Bruno Lachnitt lorsqu’on lui demande de présenter la mission de l’Église en prison. Cette mission d’aumônerie, avant d’être un droit constitutionnel pour la liberté du culte, s’inscrit surtout dans l’héritage biblique et historique de l’Église. Si l’Évangile porte une attention aux prisonniers, «J’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi» (Matthieu 25,36), cet enseignement spirituel s’est rendu concret au long de l’histoire de l’Église et, d’un point de vue institutionnel, en France par la création de l’aumônerie des prisons par saint Vincent de Paul au XVIIe.

«La première conversion de l’aumônier est une conversion au silence»

Dans sa mission auprès des prisonniers, l’aumônier doit «apprendre à se taire», assure l’aumônier national des prisons. Par cette formule, Bruno Lachnitt entend bien montrer que la personne qui accompagne les prisonniers doit montrer que «Jésus nous précède» et qu'il faut simplement aider les personnes disposées à «entendre les écritures résonner dans leur vie». Il s’agit d’une démarche d’humilité aussi pour l’aumônier qui se rend compte que tout ne passe pas par lui. Le thème des rencontres nationales du 10 au 13 octobre, «Rejoints par le Christ, cheminer ensemble au pas de l’autre», invite les aumôniers à accompagner spirituellement les personnes à leur rythme. «C’est pour nous, aumôniers catholiques, quelque chose d’essentiel justement, se mettre au pas de l’autre», ajoute-t-il. Cette adaptation aux détenus permet d’entrer en relation avec eux «de telle sorte qu’ils sentent qu’il y a en eux quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’ils pensent révéler».

«On n’est pas imperméables à ceux que l’on rencontre»

Pour Bruno Lachnitt, la frontière entre le bien et le mal n’est pas entre soi et l’autre. L’écoute qui précède la parole est bien un moyen de rejoindre l’autre dans ce qu’il vit et il s’agit de voir où le Christ a agi dans la vie du détenu. La lecture de l'Évangile avec les prisonniers permet notamment ce temps d'écoute. C’est cela se «mettre au pas de l’autre», poursuit l'aumônier: «si on ne lisait qu’entre gens qui se croient convenables, on en perdrait toute la substantifique moelle, toute la sève, tout le sens». Le regard porté sur le détenu ne doit pas être «réductible aux actes qui l’ont conduit en prison, on est tous capable du meilleur et du pire».

La rencontre des aumôniers de prison prend fin ce dimanche par la messe d’envoi, et aura été l’occasion pour chacun de partager son expérience spirituelle dans le milieu carcéral. Le prochain rendez-vous est fixé dans six ans. 

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12 octobre 2024, 14:53