Côte d’Ivoire: ouverture de l’année académique à l’Ucao-uua
Marcel Ariston Blé - Abidjan
Par la providence, a noté Mgr Rueda Beltz, cette messe de la rentrée académique a eu lieu le jour où l’église célébrait Notre dame du Rosaire, Marie Mater et Magistra, mais aussi servante du Seigneur. Il a invité les acteurs de cette université, à prendre Marie pour modèle et rendre grâce à Dieu, comme elle qui, dans le Magnificat célèbre les merveilles réalisées en elle et pour l’humanité.
Le prélat appelle tous les acteurs de l’éducation de cette université à reconnaître la grandeur de Dieu, «qui bien des fois dépassant nos attentes et nos espérances, nous comble bien au-delà avec un travail et l’opportunité de l’étude, quand on sait qu’ailleurs dans le monde les guerres et leurs corollaires de pauvreté et de migrations rendent cela impossible pour d’autres. Avec Marie, nous apprenons à avoir le regard tourné vers Dieu», a-t-il exhorté.
Implorer toujours l’assistance de l’Esprit Saint
Conscient des obstacles qui pourraient se dresser sur leur chemin, le nonce apostolique, leur a demandé de recourir à l’assistance de l’Esprit Saint, à reconnaître sa présence dans leur vie, à écouter ses inspirations et à le suivre docilement. L’Esprit, leur a-t-il expliqué, aide pour qu’il y ait un bon discernement, il nous fait comprendre ce que nous avons reçu et ce que nous sommes. «L’apprentissage se fait d’abord avec la tête qui nous sert à réfléchir et s’accomplie avec le cœur. Autant que nous pensons, autant nous devons ressentir». Apprendre, a poursuivi le prélat, «c’est aussi avec les mains pour construire un monde meilleur, enseigner la convivialité, la solidarité fraternelle et la paix», a-t-il déclaré.
Marcher dans les pas de Marie
A l’instar de Marie qui fait communauté avec les apôtres, Mgr Rueda Beltz, a invité l’Ucao à être une véritable famille de Dieu. «L’Église est famille de Dieu et l’Ucao est une belle expression de cette famille de Dieu qu’est l’Église ouverte à tous». La famille que forme la communauté éducative est fondamentale dans le processus de formation. «En faire un Village de l’éducation est aujourd’hui un impératif, car comme le dit un proverbe, ‘’il faut tout un village pour élever un enfant’’». Reprenant à son propre compte les paroles du Pape François, il a invité cette communauté éducative à avoir le courage de placer la personne humaine au centre, «de former des personnes disponibles au service de la communauté, c’est à tout cela que nous sommes appelés», a-t-il souligné.
Repousser les ténèbres de l’ignorance
Au terme de l’eucharistie, Mgr Alexis Touabli Youlo, évêque d’Agboville et président des Conférences épiscopales réunies de l’Afrique de l’ouest (Cerao-Recowa), a exhorté, les universités catholiques de l’Afrique de l’ouest à relever le défi de la lutte contre l’ignorance. «Que la lumière du savoir repousse les ténèbres de l’ignorance, voilà pourquoi, nous devons mettre tout en œuvre, pour que l’enseignement donné dans nos universités soit de très haute qualité car l’avenir de l’Afrique est lié à cela», a-t-il fait remarquer. Le deuxième défi, a indiqué le grand chancelier de l’Ucao, c’est l’amour de la patrie, l’amour du continent. «Ceux que nous formons ici, qui sont appelés à être l’élite, il faut qu’ils aiment leurs pays, le continent africain, parce que pour servir un peuple, il faut l’aimer. Et s’il n’y a pas cela, ils seront là pour leurs intérêts personnels», a déclaré Mgr Touabli.
Former des intellectuels au service de la communauté
Pour l’évêque d’Agboville, l’intellectuel doit être au service du peuple, car «un intellectuel qui n’est pas en phase avec son peuple est dangereux». «Nous avons dans nos pays des gens compétents dans tous les domaines de la connaissance et pourtant l’Afrique est comme dans une aventure ambigüe, un brouillard». Mais pourquoi tout cela, s'est-il demandé. «Parce qu’il manque quelque chose. Nous avons dans nos pays des docteurs dans toutes les disciplines. Ce qui manque à l’Afrique, c’est des docteurs en amour, des gens qui ne sont pas aliénés», a regretté le président de la Cerao-recowa. «Si nous avons une élite aliénée, c’est-à-dire qui appartient à autrui, qui est au service des intérêts des gens d’ailleurs, nous serons toujours en train de croupir dans ce que nous connaissons maintenant», a fait observer le grand chancelier de l’Ucao.
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