Décès du cardinal Dal Corso, missionnaire en Angola

Edoardo Giribaldi - Cité du Vatican

«Véritable homme de Dieu», il est resté «proche des derniers et des oubliés de la terre» même après avoir été créé cardinal par François en 2019, en continuant à «servir d'aumônier dans une paroisse éloignée de l'Angola, l'une des plus pauvres, où l'on avait besoin de prêtres pour mener à bien le travail pastoral». Tel est l'héritage laissé par le cardinal Eugenio Dal Corso, estime l'actuel supérieur général de sa congrégation, les Pauvres Serviteurs de la Divine Providence (Don Calabria). Le père Massimiliano Parrella évoque un «homme qui a vécu la pauvreté et le détachement total des biens matériels jusqu'à la fin».

Ses dernières années en Italie

L’évêque émérite de Benguela, sur la côte atlantique de l’Angola, est décédé le dimanche 20 octobre vers 21 heures, dans la maison des Pauvres Serviteurs de la Divine Providence à Negrar, près de Vérone où il a vécu ces dernières années. Les funérailles auront lieu le jeudi 24 octobre à 14h30 en la cathédrale de la ville du nord de l’Italie. Elles seront célébrées par Mgr Domenico Pompili.

La concomitance entre la date de la mort du cardinal Dal Corso et la Journée missionnaire mondiale représente l'héritage le plus explicite d'une vie consacrée à l'évangélisation des populations en Amérique latine, puis dans ce que le père Parrella appelle «son» Angola.

Premières années

Eugenio Dal Corso est né le 16 mai 1939 dans le nord de l’Italie, dans un petit quartier de Grezzana appelé Corso. De là il tire son nom, alors que son prénom est un hommage à Pie XII, Eugenio Pacelli, élu Pape deux mois et demi plus tôt. Deuxième de six frères, il montre une vocation précoce pour la mission qui le conduit, dès l'âge de 10 ans, à entrer comme aspirant à la prêtrise dans une maison de la congrégation des Pauvres Serviteurs de la Divine Providence, dont il sera le premier religieux à devenir cardinal.

Le cardinal Dal Corso.

Argentine et Angola

Après avoir prononcé ses premiers vœux le 8 septembre 1959, le travail missionnaire du cardinal Dal Corso commence seize ans plus tard, en 1975, alors que ses premières expériences de vie pastorale se déroulent à Rome, à Madonna di Campagna dans la province de Vérone et à Naples, à San Giacomo degli Italiani à Poggioreale, près de la prison. S’en suivirent onze ans de ministère en Argentine, dans la ville frontalière de Laferrere, où il a fondé la paroisse dédiée à Nuestra Senhora de la Paz. Puis départ pour l'Angola, en pleine guerre civile. D'abord dans le diocèse d'Uije, à la frontière avec la République démocratique du Congo, puis dans la capitale, Luanda, pour diriger une école primaire, un collège et un petit hôpital, ainsi que la nouvelle maison de la congrégation.

Au service des nécessiteux

Le 15 décembre 1995, Jean-Paul II l'a nommé coadjuteur du diocèse de Saurimo, dans le nord-est du pays, succédant à Mgr Ribeiro da Costa le 15 janvier 1997. Inspiré par la devise épiscopale Sapientia, son travail a duré douze ans. Puis, le 18 février 2008, Il est transferé au diocèse de Benguela. Il y reste dix ans avant de renoncer à sa charge pastorale pour cause de limite d'âge le 26 mars 2018. Néanmoins, le cardinal Dal Corso ne manque jamais d'être au premier plan de son engagement dans le diocèse de Menongue, l'un des diocèses les plus nécessiteux d'Angola, en continuant à travailler comme aumônier du centre pastoral Sainte Joséphine Bakhita à Caiundo, une petite communauté de la province de Kuando Kubango.