Photo d'illustration de quelques migrants. Photo d'illustration de quelques migrants.   (AFP or licensors)

L’Eglise au Burkina Faso prône une culture d’accueil des migrants

L’Eglise du Burkina Faso a célébré la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié dimanche 29 septembre 2024 à Diébougou. Dans un discours adressé à ceux qui étaient présents, Mgr Joachim Herménégilde Ouédraogo, évêque de Koudougou et président de la Commission Épiscopale de la pastorale des Migrants et des Réfugiés, a souligné que «l’Eglise se doit d’être la mère qui accueille et accompagne ses fils et filles migrants quelles que soient les raisons à l’origine».

Olivier Ndayisaba – Cité du Vatican

Exprimant sa gratitude envers la Conférence épiscopale, et particulièrement Mgr Der Raphaël Dabiré pour son accueil son hospitalité en accueillant la 110ème journée Mondiale du Migrant et du Réfugié dans son diocèse, Mgr Ouédraogo a précisé que c’est sous le thème «Dieu marche avec son peuple» que cette journée a été célébrée cette année. Ce thème, qui reprend l’invitation du Pape François, a pour but de nous faire «redécouvrir [la] nature itinérante du peuple de Dieu en marche dans l’histoire, en pèlerinage vers le Royaume des cieux. (…) Comme le peuple d’Israël au temps de Moïse, les migrants fuient souvent des situations d’oppression et d’abus, d’insécurité et de discrimination, d’absence de perspectives de développement». Dans son discours, l’évêque de Koudougou a mis en évidence «l’appel de chacun d’être un père, une mère, un frère ou une sœur pour celui qui est dans la détresse».

Accompagner les migrants dans leur souffrance

Mgr Ouédraogo a souligné que le Burkina Faso vit depuis une décennie une crise sécuritaire sans précédent. Il a précisé que «l’Église, nouveau peuple, se doit d’être la mère qui accueille, qui console, qui installe et accompagne ses fils et filles migrants quelles que soient les raisons à l’origine». C’est d’ailleurs dans cette optique, a souligné le prélat, que «la conférence des évêques du Burkina Faso, à travers la commission épiscopale pour la pastorale des migrants et des réfugiés, accompagne toute personne en situation de vulnérabilité pour qu’elle puisse recouvrer sa dignité».

Le prélat a poursuivi en mettant en exergue l’appel de chacun d’être un père, une mère, un frère ou une sœur pour celui qui est dans la détresse, «des fois malgré lui». Il a souligné l’importance de la commémoration de cette journée, «qui est un appel pour les chrétiens à vivre leur foi dans la charité et dans la solidarité car aimer Dieu c'est aimer son prochain en acte véritable». Et le rappel du Pape dans son message à l’occasion de la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié, a ajouté l’évêque de Koudougou, nous montre que «nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ» (Ph 3, 20).  


En outre, Mgr Ouédraogo a indiqué que «nous sommes tous des pèlerins, sinon des migrants sur cette terre», en reprenant une fois de plus le Saint-Père. De fait, a-t-il poursuivi, «soutenir nos frères et sœurs est un devoir pour tous les chrétiens. C’est un acte de charité et bien plus un devoir. C'est aussi un appel à tous les hommes et femmes de bonne volonté à ouvrir leur cœur, leur maison et même leur champ de culture à ceux qui ont abandonné leur maison, leur champ ou encore leur localité pour chercher un refuge plus sûr».  

Dieu n’abandonne jamais son peuple

Le président de la Commission épiscopale de la pastorale des Migrants et des Réfugiés a souligné qu’au cours de sa longue marche, le peuple d’Israël a connu des hauts et des bas et que bien des fois, il voulait capituler devant l’épreuve. Cependant, «Dieu, dans sa miséricorde, a toujours a été là pour porter secours à son peuple bien-aimé».

En rapport avec les nouvelles sombres et tristes provenant de différents canaux de communication, le prélat s’est interrogé sur un probable abandon de Dieu vis-à-vis de son peuple. La réponse est négative, «car Dieu nous aime et marche avec nous dans nos épreuves». Il a, par ailleurs, appelé à garder vive la foi à l’instar de sainte Thérèse d’Avila qui disait qu’il ne faut pas s’épouvanter, «car celui qui à Dieu a tout».


Appel aux migrants à s’adapter aux nouvelles conditions

L’évêque de Koudougou a profité de l’occasion pour lancer un appel aux frères et sœurs migrants, particulièrement les personnes déplacées internes. «Les conditions dans lesquelles vous êtes arrivés ici sont parfois dégradantes. Des hommes et des femmes vous ont accueillis à cœur ouvert. Adaptez-vous à vos nouvelles conditions dans le respect des us et coutumes de vos hôtes afin de renforcer la cohésion sociale», a-t-il lancé. Mgr Ouédraogo les a également assurés de sa proximité spirituelle afin qu’ils puissent retourner chez eux, pour ceux qui le veulent, et revivre sur la terre de leurs ancêtres, une nouvelle vie pleine d'espoir.

Au terme, le prélat a saisi l’occasion pour saluer et remercier toutes les structures qui œuvrent pour l’accueil et l’accompagnement des personnes déplacées internes dans cette partie du Burkina Faso. Il a aussi exprimé sa gratitude et invoqué la bénédiction de Dieu, notamment envers les acteurs étatiques et les responsables coutumiers qui les ont accueillis sur leur terre. Il a poursuivi, en citant dans ses remerciements, les structures ecclésiales comme l’OCADES Caritas, la commission diocésaine justice et paix, les moyens de communication diocésaine et la commission diocésaine, pour la pastorale des migrants et des réfugiés ainsi que leurs bienfaiteurs, en encourageant tout un chacun dans leurs missions respectives.

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04 octobre 2024, 15:28