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Célébration des 180 ans d'évangélisation du Gabon Célébration des 180 ans d'évangélisation du Gabon 

L’Église du Gabon célèbre 180 ans d’évangélisation

L’Église du Gabon célèbre les 180 ans de son évangélisation. Dimanche 29 septembre 2024, les différents diocèses ont rendu grâce pour tous les missionnaires et pour la participation de l’Église à la Nation gabonaise. L’évêque d’Oyem et président de la Conférence épiscopale, Mgr Jean Vincent Ondo Eyene, a souligné que tout s’est passé dans un climat de prière. Il a aussi relevé que l’église de ce pays avance vers la célébration des 200 ans de son évangélisation.

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

Dimanche 29 septembre 2024, ont été célébrés les 180 ans de présence missionnaire au Gabon. En plus d’une neuvaine dédiée aux Saints Archanges, vécue en préparation de ce jour, un rituel précis a été proposé pour la célébration eucharistique du dimanche dans toutes les paroisses du Gabon.

Suivre Mgr Jean Vincent Ondo Eyene, évêque d’Oyem et président de la Conférence épiscopale du Gabon

Action de grâce et reconnaissance pour les pionniers de l’évangélisation du Gabon

C'est dans un esprit de recueillement que les fidèles ont vécu et célébré ce jubilé des 180, dans l’action de grâce au Seigneur et une reconnaissance aux pionniers de l'évangélisation du Gabon, à savoir Mgr Bessieux et le frère Grégoire Saye, pour les grains de l'Évangile semés dans la terre gabonaise. Ils ont aussi pensé à tous les agents pastoraux: évêques, prêtres, religieux, religieuses et catéchistes des premières heures de l’évangélisation dans ce pays d’Afrique centrale qui ont continué et continuent à tracer la route de l’Évangile, non plus pour le Gabon seul, mais pour tous les autres pays de l’Afrique subsaharienne. Le Gabon était le point de départ de l'évangélisation en Afrique Sub-saharienne, comme l’avait rappelé le saint Pape Jean-Paul II, lors de sa visite en 1982. «Du Gabon, nous le savons, a brillé la lumière de l'Évangile sur les pays africains», a rappelé Mgr Ondo Eyene.


Le Gabon a été consacré aux saints Archanges Michel, Gabriel et Raphaël

«Église famille de Dieu au Gabon, célèbre ton jubilé, proclame Jésus-Christ, ton Sauveur». Tel est le thème qui a accompagné réflexions et prières lors cet anniversaire missionnaire. Il avait été retenu lors du jubilé des 175 ans, pour orienter la marche vers la célébration des 200 ans d’évangélisation qui arrive bientôt. Dans le contexte socio-politique actuel du pays, l’Église n’a pas opté pour une mobilisation nationale ou diocésaine. Elle a voulu célébrer cet anniversaire dans les paroisses, en mettant l'accent sur la prière, et les chrétiens ont consacré leur pays aux archanges, en ce jour où l’Église célébrait les saints Michel, Gabriel et Raphaël.

Une Église présente et active dans la vie sociopolitique de la Nation

Pour le président de la Conférence épiscopale du Gabon, en 180 ans, l’Église a toujours pris une part active à la vie sociopolitique du pays. «Les joies, les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes, des pauvres et des plus petits surtouts, ont toujours été les joies, les espoirs, les tristesses et les angoisses de l’Église». Ainsi, l’Église ne ménage aucun effort pour répondre aux urgences du temps. Sa contribution à la vie sociale est d’une remarquabilité indéniable. Les premières écoles, les premières structures sanitaires ont été l'œuvre des missionnaires. Toute l’élite gabonaise a été formée dans les écoles catholiques. Cette participation continue jusqu’à aujourd’hui, chaque jour et davantage. On peut comptabiliser à ce jour plus de 285 établissements catholiques, dont 251 établissements pré-primaires et primaires, 26 établissements secondaires et quatre établissements de formation professionnelle. Tant d'autres projets sont en cours, notamment la construction d'une université catholique et la construction d’hôpitaux catholiques, a indiqué Mgr Ondo Eyene.


La participation de l’Église au Dialogue national et inclusif

Sur le plan politique, l'Église catholique a joué des rôles importants dans l’histoire du pays. En 1990, l'archevêque émérite métropolitain de Libreville, Mgr Basile Mve Engone, alors évêque d'Oyem, avait présidé la Conférence nationale, dont l'objectif principal était la refondation des bases démocratiques pour un mieux vivre ensemble au Gabon. En avril dernier, Mgr Jean-Patrick Iba-Ba, archevêque métropolitain de Libreville, a présidé le Dialogue national inclusif organisé par les autorités de la transition. Aujourd’hui encore, à la demande du Comité de Transition et de la Restauration des Institutions (CTRI), des prêtres sont présents dans les sphères décisionnelles du pays. Des prêtres ont été nommés aumônier à la présidence de la République, au Sénat, un autre encore au Conseil économique, social et environnemental. En ceci se manifeste la volonté du pouvoir en place de continuer à collaborer et à compter sur l'Église, a indiqué l’évêque d’Oyem.

Défis et perspectives pour les années à venir

Autant la mission évangélique au Gabon est «toujours en mouvement», autant le besoin en ouvriers se fait ressentir, à côté d’autres nombreux défis. De tous, a déclaré le prélat, «Le plus urgent est l’autonomie financière de notre Église, comme nous le rappelle effectivement le Saint-Père pour notre petite Église d'Afrique. Il faut qu'on en arrive là, plutôt que d'être continuellement une Église mendiante. Il faut que nous arrivions à une certaine autonomie financière de nos églises».

Un autre défi majeur qui s'impose à l’Église gabonaise, a souligné Mgr Ondo Eyene, est de type pastoral. Il s'agit de trouver des méthodes originales pour favoriser l'inculturation, évitant tout risque de syncrétisme. Ceci, a-t-il dit, en réponse aux vagues de revendications et d’appels incessants de retour aux sources et donc aux religions traditionnelles africaines depuis un certain temps. À ceci, a déclaré l’ordinaire d’Oyem, «s’ajoute l'arrivée de ces nouveaux courants spirituels qui, loin d'apporter un réel épanouissement spirituel de l'homme, sont là pour l’exploiter. C'est donc un besoin réel qui doit interpeller l'Église à revoir et adapter sa pastorale sans pour autant l'édulcorer», a-t-il conclu.

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05 octobre 2024, 14:00