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Madame Martine Kouadio au cours de son intervention lors d'une conférence organisée dans le cadre des activités de l'Ecole de synodalité. Madame Martine Kouadio au cours de son intervention lors d'une conférence organisée dans le cadre des activités de l'Ecole de synodalité. 

La Synodalité, un style de vie qui implique responsabilité et volonté

La seconde phase du Synode sur la synodalité s’est ouverte mercredi 2 octobre 2024. L’École de synodalité, initiée par la sœur Béatrice Faye, religieuse sénégalaise, a été parmi les grandes initiatives qui ont aidé les laïcs à approfondir la démarche synodale dans la période qui s’est écoulée entre les deux sessions. Pour Martine Kouadio, chrétienne ivoirienne qui a participé aux activités organisées par cette école, «ce processus représente une nouvelle manière d'être Église».

Entretien réalisé par Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican

Depuis la fin de la première session de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, plusieurs séminaires et séances de formation ont été organisées dans les différents diocèses du monde pour aider les fidèles à mieux appréhender le concept de «synodalité» et à en faire un style de vie qui, selon la responsable de la Communauté ecclésiale de base (CEB) de la paroisse Sainte-Bernadette de Bingerville, Martine Kouadio, «implique courage, responsabilité et volonté». C’est ce qu’elle a souligné au cours d’un entretien accordé à Radio Vatican-Vatican News, dont nous vous proposons l’intégralité.

Suivre madame Martine Kouadio, responsable de la CEB de la paroisse Sainte Bernadette de Bingerville, en Côte d'Ivoire.

Pour vous, que représente ce chemin synodal que l’Église est en train de parcourir?

Je dirais que ce chemin représente pour moi une nouvelle manière d'être Église, un renouveau, un désir profond de voir d'autres choses, un changement. Cette nouvelle manière d'être Église ou de penser Église, suppose trois thèmes que je trouve importants: le courage, la responsabilité et la volonté. Tout d’abord, il faut du courage pour remettre sur la place publique cette pratique, se dépouiller soi-même et se dire voici ce que l’on a constaté. Deuxièmement, il faudrait de la responsabilité pour assumer tous ses manquements et vouloir se réconcilier avec soi-même d'abord, et ensuite avec la communauté tout entière. C'est ce chemin personnel que nous prenons, ce chemin personnel que nous faisons, ce retour à soi-même, pour que cette responsabilité soit communautaire.

Et enfin, ce chemin synodal implique la volonté, ce désir personnel du vrai changement, ce que je souhaiterais que mon Église, ma famille et ma communauté deviennent, puisque la synodalité ne concerne pas que l'Église, mais tout le monde, même dans le milieu professionnel et autres.

Comment avez-vous vécu la première phase de ce synode jusqu'à présent dans votre communauté ecclésiale de base, et même dans votre paroisse?

Je dirais que nous l'avons vécu avec assez de joie, en ce sens que les pratiques synodales, il y en a et il y en aura toujours. Mais comment ces pratiques se sont-elles matérialisées? Est-ce qu'on le faisait bien ou pas? C’est plutôt en se posant ces questions qu’au niveau de la CEB, nous avons tenté de renforcer nos relations interpersonnelles à travers des visites, des prières ou même par la participation à la messe au niveau communautaire.

Au début, il était un peu compliqué de vivre cette expérience synodale parce que nous ne savions pas bien de quoi il s’agissait concrètement. Tout était nouveau. C’est dans cette optique que nous avons eu beaucoup de formations en ligne comme en présentiel, qui ont été vraiment bénéfiques. Un questionnaire a été élaboré en communauté ecclésiale de base avec beaucoup d'intérêt grâce aux divers échanges organisés. Grâce à ces informations, l’on comprend mieux qu’il y a une responsabilité du laïc au sein de l’Église.


Et je tiens à saluer la sœur Anne Béatrice Faye qui a initié cette Ecole de synodalité à laquelle j'ai participé et où l’on a appris quelque chose de fondamental: la conversation dans l'Esprit. Et cette conversation dans l'Esprit te recentre sur toi-même avant de te recentrer sur ta communauté. Et quand c'est vécu ainsi, c'est sûr que ça nous donne une autre façon de voir, une autre façon de penser, une autre façon d'être Eglise et de vouloir partager ce style de vie avec toutes ces personnes qui vivent autour de nous. C'est vraiment une très belle initiative, cette Ecole de synodalité, et je pense que nous devons tous nous mettre à cette école pour apprendre.

Un dernier mot en lien avec cette seconde phase du synode sur la synodalité qui vient de s'ouvrir: quelles sont vos attentes et celles des fidèles laïcs avec qui vous avez cheminé jusqu'à présent?

Je dirais tout simplement que nous devons tous nous laisser conduire par le Saint-Esprit. A l’approche de la seconde phase de ce synode, je n’ai qu’une seule attente: vivre la synodalité. J'ai pour habitude de dire que nous devons tous chercher à acquérir une nature synodale, et cela à tous les niveaux.  Et ce style doit être vécu en termes de co-responsabilité et de construction de l'être humain puisque, lorsque j'écoute, je me construis et je construis l'autre.

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01 octobre 2024, 15:32