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Le cardinal Stephen Ameyu, archêveque de Juba au Soudan du Sud Le cardinal Stephen Ameyu, archêveque de Juba au Soudan du Sud 

Le cardinal Ameyu espère une paix durable au Soudan du Sud

Prévues en décembre 2024, le cardinal Stephen Ameyu Martin Mulla, archevêque de Juba, affirme que les autorités ecclésiales de l'Église locale ne voient pas d'inconvénient à ce que les élections générales soient reportées en décembre 2026, à condition que les hommes politiques profitent de cette prolongation de deux ans pour préparer des conditions propices à des élections pacifiques.

Paul Samasumo - Cité du Vatican

«Si le peuple sud-soudanais a accepté le report des élections pour deux années supplémentaires et que les partis politiques, par le biais du dialogue entre les partis, sont également d'accord, nous n'avons aucun problème avec le statu quo. La seule chose que nous pouvons faire en tant qu'Église est d'exhorter les partis politiques du Soudan du Sud à bien se préparer pour les élections. Lorsque le moment des élections sera venu, tous les habitants du Sud-Soudan devraient pouvoir exercer leur droit de vote et le faire librement et en paix», a déclaré l’archevêque de Juba, le cardinal Ameyu.

Nécessité d'un recensement national

Le mois dernier, le 13 septembre, le bureau du président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a annoncé une prolongation de la période de transition de deux ans. Les élections nationales, qui devaient avoir lieu en décembre 2024, ont ainsi été reportées. Le gouvernement a invoqué la nécessité de disposer de plus de temps pour mener et achever un recensement national, rédiger une Constitution permanente et créer un registre des électeurs. Le samedi 21 septembre 2024, la Constitution de transition a été dûment amendée afin de prolonger de deux ans les dispositions de gouvernance transitoire en place depuis la signature de l'accord de 2018 sur la résolution du conflit au Soudan du Sud.

L'accord de paix de 2018 a mis fin à un conflit de cinq ans. Selon les estimations officielles, la guerre a fait plus de 400 000 morts entre 2013 et 2018. Néanmoins, la violence intercommunautaire généralisée et la présence d'armes légères et de petit calibre dans tout le pays suscitent toujours des inquiétudes. La guerre a également déclenché une importante crise des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays. 


Difficultés économiques et sociales

Le report des élections au Soudan du Sud intervient dans un contexte de graves difficultés économiques et sociales. Selon les Nations unies, près de neuf millions de personnes, soit près de 76 % de la population du pays, ont besoin d'une aide humanitaire. Certains jeunes Sud-Soudanais ont depuis lors recours à la criminalité.

«Je sais qu'il y a encore des groupes armés au Soudan du Sud, et c'est un problème. Nos hommes politiques doivent travailler durement pour relever de multiples défis: quelle est la voie à suivre pour surmonter les difficultés qui nous ont conduits à ce stade? Par ailleurs, les problèmes du Soudan du Sud sont couplés à des problèmes économiques. Une partie de la violence que nous connaissons actuellement est liée aux problèmes économiques dévastateurs auxquels les gens sont confrontés quotidiennement. Certains groupes armés n'ont pas de programme politique. Ce sont simplement des groupes criminels qui agresse les populations sur nos routes parce qu'ils ont faim», a expliqué le cardinal sud soudanais.

L'initiative de paix de Tumaini 2024

Le cardinal a toutefois salué les progrès réalisés dans le cadre de la récente initiative de paix de Tumaini. «Si nous avons des bandes criminelles, cela ne veut pas dire que nous n'avons pas de groupes armés affiliés à des rebelles. Grâce à l'initiative de ‘’paix Tumaini’’, on peut espérer que la plupart de ces groupes armés sont maintenant convaincus de rejoindre l'accord de paix global», a fait remarquer l’archevêque de Juba.

L'initiative de paix Tumaini a été lancée en mai 2024 dans la capitale kenyane, Nairobi. Il s'agit d'une médiation de haut niveau visant à trouver une solution durable et globale au conflit au Soudan du Sud. L'idée est d'intégrer tous les groupes restants qui n'ont pas signé l'accord R-ARCSS (Revitalised Agreement on Resolution of the Conflict in South Sudan, Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud) de 2018.

Visite du Pape François au Soudan du Sud

À la question de savoir si la visite du Saint-Père au Soudan du Sud a eu un impact sur la paix dans le pays, le cardinal Ameyu a déclaré à Vatican News qu'il voyait les fruits de cette visite. Entre le 3 et le 5 février 2023, le Pape François a effectué un pèlerinage de paix de trois jours dans ce pays africain. Il était accompagné de l'archevêque Justin Welby, chef de la Communion anglicane et archevêque de Canterbury. Le Pape était également accompagné du modérateur général de l'Église presbytérienne d'Écosse, le révérend Iain Greenshields. Les trois hommes se sont rendus dans le pays pour soutenir le processus de paix.

«Il est certain que la visite du Saint-Père en février de l'année dernière a eu un impact considérable sur la vie des habitants du Soudan du Sud. Selon moi, beaucoup de choses ont changé dans la vie des gens. D'un point de vue spirituel, nos églises sont de plus en plus fréquentées et les gens cherchent à recevoir les sacrements. Récemment, dans le comté de Terekeka, j'ai confirmé près de 3 000 enfants. Les chiffres étaient déjà élevés, mais nous avons commencé à voir ce genre de chiffres après la visite du Saint-Père dans notre pays», a affirmé le cardinal Ameyu.

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09 octobre 2024, 12:30