Mgr Robert Cissé, archevêque de Bamako au Mali. Mgr Robert Cissé, archevêque de Bamako au Mali. 

Mgr Robert Cissé exhorte ses compatriotes à construire un «Mali nouveau»

Nommé archevêque de Bamako le 25 juillet dernier, Mgr Robert Cissé a pris possession canonique de son siège, le samedi 5 octobre. Au cours de la célébration de la messe au palais des sports Salamatou Maiga de Bamako, il a appelé ses diocésains à se projeter avec lui, dans l’avenir, avec une confiance infinie dans le Seigneur, et à œuvrer à l’avènement «d’un Mali nouveau» fruit «d’une véritable révolution morale et spirituelle».

Françoise Niamien - Cité du Vatican

«Le "Mali nouveau" ne naîtra pas dans la guerre, devant les forces du mal, comme cette bête prête à avaler le nouveau-né dès qu’il apparaîtra. Le nouveau Mali naîtra, j’en suis convaincu, d’une véritable révolution morale et spirituelle», a soutenu Mgr Robert Cissé, l’archevêque de Bamako, samedi 5 octobre lors de sa messe d’installation.

Le nouvel archevêque a été installé sur sa cathèdre par Mgr Jean Sylvain Emien, nonce apostolique au Mali et en Guinée, en présence de l’épiscopat malien, d’évêques de pays voisins, de nombreux prêtres, religieux et religieuses et des fidèles laïcs. En prenant officiellement possession de sa fonction d'archevêque de Bamako, Mgr Cissé a renouvelé sa confiance totale au Seigneur pour cette nouvelle mission: «Je voudrais obéir à Dieu, pour affronter les multiples défis de la mission devant l’immense attente du peuple de Dieu. Qu’il m’en donne la force, la sagesse et le courage dans le meilleur comme devant les adversités» a-t-il souhaité.


Pour une mission de proximité

Autorités politiques et administratives, civiles et coutumières, étaient présentes lors de cette messe, au palais des sports Maiga de Bamako; ainsi que des responsables d’autres confessions religieuses maliennes. Face à ces personnalités et de nombreux fidèles, l’archevêque de Bamako a exprimé sa volonté d’accomplir une mission de proximité: «Je commence mon ministère dans l’archidiocèse de Bamako et je voudrais être un pasteur proche du troupeau pour sentir l’odeur du troupeau: ses joies et ses peines, ses espérances et ses soucis, ses lumières et ses angoisses. J’accepte de m’offrir et de souffrir pour le troupeau, car je sais que mon espérance ne sera pas déçue».

Poursuivant, l’archevêque a exhorté tous les diocésains à se projeter avec lui, dans l’avenir avec une confiance infinie dans le Seigneur, et à «lutter contre le mal et contre les poisons de notre monde». Ces «poisons» qui, à ses yeux, ont contaminé tout le monde, sont entre-autres «l’opacité à la vérité, le manque de considération, la corruption, le manque de respect du bien public, la loi du plus fort, la haine, la méchanceté, les préjugés, l’alcoolisme, la vengeance, la drogue, l’égoïsme, la médisance, la calomnie, la jalousie, la violence, etc.». 
Face à un monde de plus en plus exigeant, Mgr Cissé a appelé ses agents pastoraux à un plus grand sens du don et à vivre «dans la permanence de fidélité à (leur) engagement et éviter la médiocrité».


Construire une société d’amour et de paix

L’archevêque a notamment rappelé à ses diocésains la mission qui est la leur pour le Mali, en quête de paix et en proie à l’insécurité, cause du terrorisme. «Tous, nous sommes appelés à la paix. C’est nous tous qui devons convertir notre état d’esprit en faveur de cette préoccupation nationale», a-t-il rappelé. «Seuls, la vérité, la justice, l’amour et la liberté, piliers de la véritable Paix feront naître le "Malien nouveau" dans un Mali nouveau», a-t-il ajouté. Toutefois, a ainsi prévenu Mgr Cissé, «il sera impossible de faire la paix tant que les sentiments de peur, voire d’hostilité, de mépris et de défiance réciproque, tant que les préjugés et les partis pris resteront ancrés dans nos cœurs. Tant que certaines traditions de rapports sociaux, entre groupes ethniques comme à l’intérieur des groupes eux-mêmes n’auront pas évolué».

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11 octobre 2024, 11:07