Les évêques irlandais exhortent à l’accueil des migrants
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«Explorer ce que signifie l’hospitalité pour les personnes migrantes dans l’actuelle Irlande». Ce sous-titre de la longue lettre pastorale de la Conférence des évêques irlandais donne le ton. Publié ce samedi 12 octobre, ce document intitulé «Cent mille bienvenus?», une formule de salutation et d’accueil en gaélique, est un plaidoyer pour l’accueil des migrants dans le pays, s’appuyant sur le commandement de l’amour du prochain et la parabole du Bon Samaritain.
Cette lettre intervient dans un contexte particulièrement tendu sur la question migratoire. Depuis la violente émeute du 23 novembre dernier à Dublin après l’attaque au couteau d’un homme d’origine algérienne contre trois enfants à la sortie d’une école, l’accueil des immigrés est devenu une question politique essentielle. De plus, en janvier dernier, quelque 66 % des Irlandais estimaient que le pays avait accueilli trop d’immigrants.
D’abord, les évêques assurent que «les migrations ont joué un rôle central dans l'histoire de l'Irlande», comme lors de la Grande Famille au XIXe siècle. Le fondateur de l’Irlande catholique, saint Patrick, est lui-même un immigré puisqu’il serait né dans l’actuelle Grande Bretagne. «Le Pape François, fils d'immigrés, ne cesse de souligner le caractère sacré du parcours du migrant, rappelant qu'accueillir les migrants, c'est accueillir le Christ», souligne également la conférence des évêques irlandais.
Une culture de la rencontre
Ensuite, les gardiens de la foi catholique en Irlande prennent l’exemple de nombreux migrants irlandais partout dans le monde qui ont joué un rôle dans l’expansion de la foi catholique, à travers les paroisses et diverses communautés. L’Église catholique a ainsi, selon eux, un véritable rôle d’accueil et d’intégration à jouer.
Enfin, le document n’élude pas la question statistique et rappelle que 149 200 personnes sont venues vivre en Irlande l’année passée et 69 900 personnes ont quitté le pays au cours de la même période. «L'immigration vers l'Irlande est actuellement élevée, bien qu'elle n'atteigne pas les niveaux précédemment observés à l'apogée de l'ère du Tigre celtique (1990-2002)», relativisent ainsi les évêques.
En conclusion, les évêques forment le vœu de toujours «accueillir et défendre les migrants», afin de remplir le «rôle commun de “peuple de migrants pèlerins“, poursuivant la tradition irlandaise d'ouverture, de rencontre et d'hospitalité, et témoignant de l'amour éternel de Dieu».
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