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Mgr François-Xavier Maroyi, archevêque de Bukavu, déposant des couronnes sur les tombes de ses prédécesseurs, les trois évêque martyrs, dont Mgr Munzihirwa Mgr François-Xavier Maroyi, archevêque de Bukavu, déposant des couronnes sur les tombes de ses prédécesseurs, les trois évêque martyrs, dont Mgr Munzihirwa 

Mgr Christophe Munzihirwa, une mémoire toujours renouvelée à Bukavu

29 octobre 1996 - 29 octobre 2029 octobre 2024, cela fait exactement 28 ans depuis l’assassinat de Mgr Christophe Munzihirhwa Mwenengabo, archevêque de Bukavu de 1994 à 1996. Des milliers de fidèles se sont rassemblés pour l’habituelle procession du 29 octobre en mémoire de celui qui représente aujourd’hui le symbole d’une foi incarnée et d’un modèle de religieux libéré de toute ambition, un pasteur totalement dévoué pour la cause de ses fidèles et un africain qui a su vaincre la peur.

Vatican News

Les rues de la ville de Bukavu, en République Démocratique du Congo, ont été décorées de rouge des milliers des fidèles venus honorer la mémoire de celui qui incarne aujourd’hui l’icône de la foi, du courage et de la vérité dans cette contrée longuement meurtrie par des guerres injustes et multiples.  Mgr Christophe Munzihirhwa Mwenengabo, jésuite, archevêque de Bukavu de 1994 à 1996, fut assassiné le 29 octobre 1996 en pleine guerre menée par l’AFDL (l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération). Cet homme d’Eglise, resté seule référence pour un peuple qui avait été abandonné par toutes ses autorités civiles devant la menace qui les guettait, fit preuve d’un courage prophétique. En sa mémoire, une messe solennelle a été célébrée en la Cathédrale de Bukavu par l’archevêque, Mgr François-Xavier Maroy.


Par de là d’un chef, un pasteur totalement offert

Dans son homélie, l’archevêque de Bukavu a rappelé aux chrétiens les signes distinctifs de ce Pasteur qui est allé jusqu’au bout du sacrifice de soi, risquant sa vie pour les habitants totalement désorientés par la terreur semée par la guerre et les exactions des conquérants établis sur la ville. L’ordinaire de Bukavu s’est aussi inspiré du témoignage quotidien de Mgr Munzihirwa pour interpeler ses concitoyens sur la tendance à rechercher le pouvoir à tout prix.  «L’esprit de domination et de supériorité nous domine. Tout le monde veut être “Chef”. Un jour, je célébrais une messe et j’ai demandé à tout celui qui détient le titre du Chef de se lever et curieusement toute l’assemblée s’est levée. Cela prouve suffisamment combien, tous nous voulons être toujours des autorités et personne ne veut être dirigé. Même dans nos Églises, ça devient une habitude. L’exemple de Mgr Christophe Munzihirhwa devrait susciter nôtre conscience. Car, pour construire notre Pays et notre Église, il nous faut être humble», a-t-il déclaré. «Si vous voulez servir le Seigneur, soyez humble et sage», a marqué d’insistance Mgr Maroy.

Mgr Christophe Munzihirwa mwene Ngabo, SJ
Mgr Christophe Munzihirwa mwene Ngabo, SJ

Laisser à Rome le temps de faire son discernement

L’archidiocèse de Bukavu, en collaboration avec la Province d’Afrique Centrale de la Compagnie de Jésus dont Mgr Munzihirwa a été membre, et même supérieur majeur, a introduit la cause de sa béatification il y a maintenant une dizaine d’années. En tant qu’ordinaire de cette Eglise attendant impatiemment que son prédécesseur martyr soit porté sur les autels, Mgr Maroyi a tenu à rassurer les milliers des fidèles réunis en la cathédrale de l’avènement imminent de cet heureux événement. Ainsi a-t-il demandé de continuer à prier pour un aboutissement heureux de ce processus, en renouvelant sa foi en la sainteté et l’héroïsme de Mzee, comme il est communément appelé par les habitants de Bukavu. Prenant la parole lors de cette cérémonie, l’abbé Boniface Kanozire, président du Tribunal Ecclésiastique interdiocésain de Bukavu et vice-postulateur de la cause Mgr Christophe Munzihirhwa, a informé les fidèles que le processus était à l’étape de la reconnaissance et du discernement théologique. Il a alors demandé aux chrétiens de se tranquilliser car «Rome veut qu’on lui laisse le temps nécessaire pour le discernement». L’abbé Kanozire déclare que rien n’est à craindre, expliquant que le processus était en progression. «Le postulateur de la cause auprès du Dicastère à Rome continue son travail et les attentes, c’est que les fidèles continuent de prier pour la cause», a-t-il affirmé. Il a aussi rappelé qu’il n’était pas jusque-là permis de rendre un culte public à Munzihirhwa lors des célébrations liturgiques.


Participer à la vulgarisation de l’esprit Munzihirwa

S’il n’est pas permis de rendre un culte de dulie à une personne avant sa canonisation, c’est néanmoins la mobilisation et la dévotion autour de sa personne qui soutiennent sa cause auprès du tribunal constitué par la congrégation des saints. Ainsi, l’abbé Kanozire a invité les fidèles à continuer à organiser des prières en famille, participer à la vulgarisation des messages et des témoignages sur la vie de Mzee Munzihirhwa au près des générations qui ne l’ont pas connu. Il a aussi demandé aux différentes organisations inspirées par le charisme de ce prélat de multiplier activités culturelles, émissions, conférences et chants pour garder vivant l’esprit de ce «vrai chrétien, vrai africain». Il sied de noter que la figure de Mzee est entourée de deux autres profils avec qui il repose dans le mausolée érigé en leur honneur devant la cathédrale Notre-Dame de la Paix de Bukavu. Il s’agit Mgr Emmanuel Kataliko et Mgr Charles Mbogha Kambale, successivement archevêques de Bukavu après Munzihirwa.

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30 octobre 2024, 13:24