Poursuivre ensemble le chemin synodal dans une Église ouverte à tous
Entretien réalisé par Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican
Le document de synthèse des travaux de la première phase de ce synode a proposé aux chrétiens des réflexions et des propositions sur des sujets tels que le rôle des femmes et des laïcs, le ministère des évêques, le sacerdoce et le diaconat, l’importance des pauvres et des migrants, etc. Des thèmes que le prêtre jésuite congolais, Martin Bahati, SJ, a parcouru toute l’année 2024 à l’intention des auditeurs et auditrices de la section africaine francophone de Radio Vatican – Vatican News.
Au cours d’une interview, il nous propose une relecture de ce chemin parcouru alors que la seconde phase de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques s’est ouverte mercredi 2 octobre avec une Eucharistie présidée par le Pape François, jour où l’Église fait mémoire des saints Anges Gardiens.
Quels sentiments vous ont habits au cours de ce parcours réalisé avec nos auditeurs? Une expérience qui a aidé le peuple de Dieu en Afrique à entretenir un contact permanent avec le Synode sur la synodalité
Ce document lu est un rapport de synthèse de la première session de la 16e Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques. Et comme rapport donc, il donne une synthèse de grands thèmes ou sujets abordés ou de sujets traités pendant les Assises. Je brûle vraiment d'envie de lire et connaître les conclusions de ce synode sur la synodalité.
Je suis habité par des sentiments mitigés. D'abord, une satisfaction, car l'Église hiérarchique s'ouvre et se rend accessible dans la manière de concevoir la synodalité. Mais aussi un sentiment d'insatisfaction, car je doute que certaines perspectives rencontrent l'assentiment de tous.
Quels ont été les parties de ce rapport de synthèse intitulé «Une Église Synodale en Mission» qui ont retenu le plus votre attention?
Pour mieux répondre à cette question, il serait peut-être intéressant de revenir sur le rapport lui-même qui comprend d'abord les thèmes à traiter, ensuite le point de convergence et les questions à traiter, et enfin des propositions. Le rapport est tissé en trois parties à longueur différente, savoir «Les visages de l'église synodale», «Tous disciples, tous missionnaires», et enfin «Tisser des liens, construire une communauté». Et certains thèmes, évidemment, sont plus parlants que d'autres, selon les contextes, les personnes, l'église particulière.
Personnellement, j’ai été touché par certains sujets. Par exemple, quand les synodaux parlent des pauvres, d'une Église de toutes les tribus, langues, peuples et nations, des femmes dans la vie et la mission de l'Église... Tous ces thèmes qui rencontrent le concret de notre vie actuelle, m’ont personnellement touché ainsi que la manière de les présenter.
Quelle pourrait être votre lecture de ce processus synodal, particulièrement son application, à quelques jours du début de sa seconde phase?
Pour être honnête, cela ne m'étonnerait pas qu'il y ait des résistances, des méfiances et des suspicions dans l'Église par rapport aux conclusions du synode sur la synodalité. Eh bien, tout simplement parce que la synodalité, bien que l'Église ait toujours vécu dans une certaine synodalité, le présent document touche à des points et des pratiques concrets.
Il propose, en effet, ce qu'il faut faire ici et maintenant, en mettant la hiérarchie de l'Église, au même niveau que les «chrétiens». Le document de synthèse évoque, par exemple, des thèmes comme «comment l'Église peut-elle inclure davantage les femmes dans les rôles et ministères existants», afin de mieux exprimer le charisme de chacun et de mieux répondre aux besoins pastoraux. Il s’agit là des thèmes intéressants, mais qui demandent aussi que, d'un côté ou de l'autre, les gens acceptent et soient sincères de faire «synodalité», d’entreprendre ce chemin et cette réflexion ensemble.
Selon vous, que pourrait faire l'Église pour davantage aider les chrétiens à mieux approfondir la grande richesse que nous offre ce processus synodal?
Je pense qu'il faudrait d'abord vulgariser le document, le rendre accessible à tous. Et ensuite, en discuter aussi bien dans de petites que de grandes communautés ecclésiales.
Il serait intéressant également d'avoir de nouveaux paradigmes dans nos engagements pastoraux, dans les divers ministères, dans la manière d’aborder certains thèmes. Enfin, je pense que ce sont les pasteurs doivent s’invsti davantage pour mettre pratique le concept de «synodalité» puisqu’à mon avis, les laïcs sont disposés à entrer dans ce dynamisme synodal. Ils ne demandent peut-être que cela: être associés à la gestion, aux activités, pour se sentir en Église.
Un message aux auditeurs qui vous ont suivi fidèlement au cours de ces mois alors que nous sommes à quelques jours de la seconde phase de la 16e Assemblée Générale Ordinaire du Synode des évêques?
Aux aimables auditeurs qui nous ont suivi et avec qui nous avons parcouru le document de synthèse, je ne peux que les remercier tout d’abord, et les encourager à continuer à nous écouter, car le meilleur reste à venir. Ensuite, je leur demanderais de prier afin que l'Esprit Saint inspire les participants, pour que ce qui l’issue de ce synode soit pour la plus grande gloire de Dieu et pour notre salut à tous; que l'Église soit «Église de tous et de tout le monde». Enfin, je demanderais aux auditeurs de s'approprier le présent document, afin que chacun, dans un esprit synodal, apporte sa contribution, si minime soit-elle. C'est une grande opportunité que nous offre ce synode pour nous sentir comme Église et marcher ensemble comme Église.
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