Église à Ghazanchi, un village arménien. Église à Ghazanchi, un village arménien.  

À Rome et Genève, les Églises chrétiennes mobilisées pour l’Arménie

À la veille de l’ouverture des négociations climatiques de la COP29 en Azerbaïdjan, une prière œcuménique a eu lieu dimanche en l’église arménienne Saint-Nicolas de Rome, convoquée par Karékine II, Catholicos de tous les Arméniens, et soutenue par le Conseil œcuménique des Églises. La célébration romaine, organisée par le représentant de l’Église arménienne près le Saint-Siège et le Collège pontifical arménien, visait à sensibiliser et à prier pour les prisonniers détenus à Bakou.

Delphine Allaire - Cité du Vatican

Près de la fontaine de Trevi, l'événement a rassemblé des diplomates et des membres de la communauté œcuménique de Rome. Parmi les invités figuraient des ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, des représentants du gouvernement italien et des membres de différentes confessions chrétiennes, réunis pour unir leurs voix dans «un plaidoyer collectif en faveur de la justice et de la liberté».

L'archevêque Ian Ernest, représentant personnel de l'archevêque de Canterbury près le Saint-Siège, a souligné dans son homélie l'importance de l'unité entre toutes les confessions face à la souffrance et à l'injustice. L'archevêque anglican a rappelé aux participants leur responsabilité commune dans la recherche de la paix et de l'humanité, renforçant les liens profonds qui unissent les Églises chrétiennes dans les moments difficiles.

À la fin de l'office, l'archevêque Khajag Barsamian, représentant de l'Église arménienne apostolique auprès du Saint-Siège pour l'Europe occidentale, a reconnu l'importance de la nature œcuménique du service, déclarant que «pendant cette prière, nous sommes unis dans nos voix et nos esprits à travers les dénominations, incarnant l'essence de notre foi partagée dans la poursuite de la justice, de l'humanité et de la paix». L’archevêque orthodoxe a considéré ce rassemblement œcuménique, non comme «un seul acte de dévotion», mais «un puissant catalyseur de changement».

Œcuménisme et questions humanitaires

Cette prière œcuménique à l'église arménienne Saint-Nicolas-de-Tolentino a non seulement mis en lumière le besoin urgent de justice pour les personnes emprisonnées, mais a également renforcé le rôle du dialogue œcuménique dans la résolution des problèmes humanitaires. Également suivi par le Conseil œcuménique des Églises (COE) à Genève, ce 10 novembre fut une journée de prière pour l'Arménie au niveau mondial. 

Un an après la conquête militaire du Haut-Karabagh en septembre 2023, 23 prisonniers de guerre, dont huit anciens responsables du Haut-Karabagh, sont détenus dans les geôles de Bakou. «Nous espérons sincèrement que cet effort spirituel contribuera à faire connaître cette crise humanitaire persistante, et permettra de concevoir une solution pacifique, fondée sur la vérité et la justice», avait déclaré Karékine II en amont du rassemblement. 

Selon le COE, la COP29 offre une occasion unique de plaider pour la libération sans condition des 23 otages arméniens et des journalistes et prisonniers politiques azerbaïdjanais incarcérés. Le président du Comité central du COE, l’évêque protestant allemand Heinrich Bedford-Strohm, a rappelé combien l’Arménie a besoin de nos prières: «La foi chrétienne accompagne le peuple arménien depuis les débuts de l’Église apostolique arménienne en 301. Or, l’avenir s’avère incertain.»

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11 novembre 2024, 12:35