Béatification de José Torres Padilla: prêtre fidèle, ami des pauvres et des itinérants
Edoardo Giribaldi - Cité du Vatican
«Hier, le père Joseph Torres Padilla, cofondateur de la Congrégation des Sœurs de la Compagnie de la Croix, a été proclamé bienheureux à Séville», a déclaré François. «Il a vécu dans l'Espagne du XIXe siècle et s'est distingué comme prêtre confesseur et guide spirituel, témoignant d'une grande charité envers les nécessiteux», a poursuivi le Pape, souhaitant «que son exemple soutienne avant tout les prêtres dans leur ministère». Le Saint-Père a invité les pèlerins à applaudir le nouveau bienheureux.
Intimité avec le Seigneur et proximité avec les nécessiteux
«Une sorte de prêteur à fonds perdus», pour ses œuvres de charité gratuite. «Un chanoine étrange, avec pour amis des vagabonds et des vendeurs ambulants», pour sa proximité avec les nécessiteux dans les quartiers les plus compliqués de Séville, là où peu d'autres osaient aller. Une «profonde unité avec le Seigneur», source première de sa «force intérieure». C’est en ces traits que le cardinal Marcello Semeraro a décrit la figure de José Torres Padilla dans l'homélie de la messe de béatification célébrée samedi 9 novembre dans la cathédrale de Séville (Espagne).
Le torrent d'eau raconté par Ézéchiel
Le préfet du dicastère pour la Cause des saints a établi un parallèle entre le prêtre espagnol et un commentaire d'Isidore de Séville sur le texte choisi pour la liturgie, tiré du livre du prophète Ézéchiel. «De dessous le seuil du temple coulait un torrent d'eau», a souligné le cardinal, en expliquant le double sens de l'image: «le baptême, qui est l'eau qui désaltère et restaure tous ceux qui ont soif», mais aussi «considérant que la vision prophétique parle d'une eau qui coule du côté droit du temple», une référence «au côté ouvert du Christ crucifié» d'où «le sang et l'eau ont coulé».
Être «contemplatif dans l'action»
Cette image d'un torrent «qui vivifie, renouvelle et produit beaucoup de fruits, j'aime la référer au nouveau bienheureux José Torres Padilla», a déclaré le cardinal Semeraro, qui l’a décrit comme un «prêtre toujours fidèle» et «prêt à se donner, à sortir de lui-même pour aller avec charité vers les autres». Une qualité qui fait ressortir chez le prêtre espagnol «l'unité de vie» et «la contemplation dans l'action».
Étude, méditation et service concret
Le préfet du dicastère pour la Cause des saints a, ensuite, passé en revue divers traits de la personnalité du bienheureux Torres Padilla, comme sa capacité à combiner la prière et l'étude: «Il passait deux heures à étudier et trois heures à méditer sur ce qu'il avait étudié». Cela ne l'empêchait pas de consacrer autant de moments de sa journée au service des plus démunis. Il soutenait financièrement ceux qui souhaitaient devenir prêtres et les «jeunes femmes ayant une vocation», pour lesquelles, en cas de «danger», il ne manquait pas de chercher «une famille qui les accueillerait».
Du «mauvais côté» de Séville
Une vie vécue «dans la pauvreté» - il ne portait qu'une seule «soutane rapiécée» - et proche des nécessiteux et des malades, souvent reléguée dans les quartiers du «mauvais côté» du Guadalquivir, le fleuve qui divise Séville, où régnait la «délinquance». Pourtant, le prêtre espagnol s'y rendait sans crainte, nettoyant et rangeant leurs lits.
Le «chef-d'œuvre» du bienheureux Torres Padilla
Du bienheureux Torres Padilla, le cardinal Semeraro évoque aussi sa «direction spirituelle», qui a répandu sa «réputation de sainteté» au point de lui valoir le surnom de «El Santero». Parmi les bénéficiaires de cette «contagion» salutaire figure sainte Angèle de la Croix, qui fonda l'Institut des Sœurs de la Croix sous la direction du prêtre espagnol. Ce fut son «chef-d'œuvre».
«La sainteté incite à la rencontre»
«La sainteté incite à la rencontre», tel est le dernier concept exprimé par le cardinal. Une unité qui reflète l'unité divine et qui, réaffirmant les mots du Pape François, est «la matrice du lien entre nous, chrétiens» et «une fournaise ardente d'amour» capable de brûler «nos égoïsmes, nos préjugés, nos divisions intérieures et extérieures». Une expérience qui est la «certitude» d'une «communion - finale - avec Dieu».
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