Mgr Inácio Saúre, archevêque de Nampula, dans le nord du Mozambique, et président de la Conférence épiscopale de ce pays. Mgr Inácio Saúre, archevêque de Nampula, dans le nord du Mozambique, et président de la Conférence épiscopale de ce pays. 

L'épiscopat du Mozambique réitère son appel au calme et à la paix

Une nouvelle journée de manifestations a eu lieu, jeudi 7 novembre, à l’appel du principal leader de l’opposition, Venâncio Mondlane, arrivé deuxième à la présidentielle du 9 octobre. A Maputo, les craintes de débordements sont réelles, le gouvernement a déployé les forces de l'ordre. L’Église, quant à elle, a appelé à une mobilisation pacifique et à un retour au calme.

Augustine Asta - Cité du Vatican

Au Mozambique, les violences post-électorales ont déjà fait 18 morts et les manifestations se poursuivent depuis la publication des résultats des élections générales qui ont eu lieu le 9 octobre dernier, ainsi que l'annonce de la victoire du camp présidentiel. L'élection de Daniel Chapo, issu du parti Frelimo, est toujours contestée par le candidat arrivé deuxième, Venâncio Mondlane, qui a appelé ses partisans à manifester et «paralyser» le pays.

L’appel de l’Église

Dans ce contexte marqué par les violences et les manifestations, les évêques mozambicains ont lancé un nouvel appel au calme. «Ce que l'Église peut faire en Mozambique, c'est de réitérer l'appel à la paix, c'est à dire à la réconciliation des Mozambicains, au respect de la vérité, la vérité des élections, la vérité sur la vie du pays et le respect de la liberté à la manifestation pacifique», a déclaré Mgr Inácio Saúre, archevêque de Nampula, dans le nord du Mozambique, et président de la Conférence épiscopale mozambicaine. Aussi, il a appelé «tous les manifestants», et «tous ceux et celles qui veulent participer aux manifestations», à ne pas se laisser «entraîner par la violence et les vengeances». Car, les manifestations précédentes avaient «été toujours marquées par la violence et des morts».

L'Église prône la paix et la réconciliation

Face à la menace du gouvernement d’envoyer l’armée pour mettre fin aux contestations, Mgr Inácio Saúre plaide pour la recherche d’autres voies pacifiques pour remettre sur pied le processus démocratique. «Ce n'est pas la force de l'armée qui va calmer les manifestations. Au contraire, ce sera tout simplement pour causer encore plus de morts, et les manifestations pourront quand même continuer parce que le peuple est très agité, le peuple veut aller vers la position de la vérité», a-t-il précisé. Il faut «encourager toutes les parties prenantes à entamer un dialogue franc et sincère, avec pour unique désir de retrouver la paix au Mozambique».

L’archevêque de Nampula estime, en outre, que «le peuple veut une vraie réconciliation entre mozambicains». Et «au sein de l’Église, a-t-il dit, nous sommes toujours pour la culture de la paix, la culture de la vérité, la culture de la réconciliation entre les frères et sœurs».


L’engagement politique et social de l’Église mozambicaine

Par ailleurs, dans une déclaration rendue publique mardi 22 octobre, les évêques catholiques du Mozambique ont dénoncé les irrégularités des élections générales. Dans ce document, l'épiscopat mozambicain a déploré les violences qui ont caractérisé la période post-électorale. «Comme Église, nous pensons que les résultats des élections ne sont pas crédibles. Et pour cela, nous, comme Église, nous tenons toujours à appeler pour que soit remise la vérité électorale». Et, «c'est cette remise de vérité qui permettra aux Mozambicains de se réconcilier vraiment», a affirmé Mgr Inácio Saúre.

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07 novembre 2024, 15:24