Martin Scorsese signe une série sur la vie de huit saints emblématiques
Vianney Gilliot – Cité du Vatican
Dans cette nouvelle production, Martin Scorsese revient avec un projet qu’il annonce comme plus intime par rapport à ses œuvres précédentes. Dans une série de 8 épisodes, il souhaite mettre l’accent sur l’aspect humain de ces figures qui ont marqué l’histoire de l’Église, des saints qui ne sont pas divinisés mais bien mis face à leurs épreuves et aux combats qu’ils ont eu à traverser.
«Pas de Saint sans passé, pas de pécheur sans avenir»
A travers les huit saints présentés, c’est toute l’Histoire de l’Église qui est traversée, de saint Jean-Baptiste en passant par saint Thomas Becket, saint François d’Assise ou sainte Jeanne d’Arc, sans oublier plus près de nous saint Maximilien Kolbe. Les épisodes se découpent en deux parties. La première est centrée sur la vie du saint, la seconde prend la forme d’un dialogue entre le réalisateur et des invités comme des prêtres, des religieux ou des laïcs.
En passant son enfance dans l’ancienne cathédrale de New York, Scorsese s’est souvent questionné sur le puissant édifice et sur les statues qu’il y voyait :«je me demandais ce qu’est un saint, si c’est quelque chose de surnaturel, ou si, au fond, ils étaient humains comme nous», explique-t-il dans une interview accordée au journal américain National Catholic Reporter.
Dans un échange sur le thème de la conversion des saints d’un épisode, le père jésuite, James Martin, invité par Martin Scorsese commente à propos des saints: «C’étaient des êtres humains qui pêchaient de temps à autre. Vous connaissez ce vieux dicton: “Pas de saint sans passé, pas de pécheur sans avenir”».
Des «vies d’avant» qui parlent à notre temps
Le réalisateur explique dans un entretien accordé à Fox Nations que «certains cherchent la religion dans la politique, la justice ou la méditation, mais je crois que les saints montrent une forme radicale d’amour et de rédemption. Ce type d’amour nécessite d’exposer sa vulnérabilité et de risquer l’échec, l’embarras, le rejet».
L’exemple le plus récent de saint Maximilien Kolbe qui a pris la place, en camp de concentration, d’un père de famille désigné pour être condamné à mourir de faim, donne ainsi un aperçu du don de soi que le chrétien peut donner, jusqu’à donner sa propre vie par charité. Les deux premiers épisodes sortis le 17 novembre sont accessibles aux Etats-Unis et la suite sera mise en ligne progressivement courant 2025.
Une fibre spirituelle de plus en plus marquée dans sa filmographie
La foi est très présente dans la filmographie du réalisateur américain qui prépare aussi un long métrage sur la vie de Jésus. Lors de sa rencontre avec le Pape François en janvier 2024, Martin Scorsese avait expliqué que celui-ci se concentrera sur la prédication du Christ durant sa vie publique.
Après la sortie de son film «Silence» en 2016, qui relate les persécutions des chrétiens dans le Japon du XVII ème siècle, après l’évangélisation de l’archipel par les missions jésuites, le réalisateur expliquait au National Catholic Register: «Ma voie a été, et est le catholicisme. Après de nombreuses années à penser à d’autres choses, à bricoler ici et là, je suis plus à l’aise en tant que catholique».
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