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Barbelés entourant une prison fédérale américaine. Barbelés entourant une prison fédérale américaine.  

Aux États-Unis, l’Église lance une nouvelle campagne contre la peine de mort

Les évêques demandent aux catholiques d’interpeller le président Biden, afin que le catholique pratiquant profite de son dernier mois à la tête des États-Unis pour commuer les condamnations à mort jugées au niveau fédéral en peines de prison à vie. Dimanche, le Pape priait le Seigneur pour qu’il sauve de la mort les 40 détenus concernés.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

«Alors que le président Biden s’apprête à quitter ses fonctions, s’il vous plaît pressez-le de commuer tous les peines capitales jugées au niveau fédéral en peine de prison à vie avant la fin de son mandat». La Conférence épiscopale américaine interpelle ainsi ses concitoyens. Sur internet, les catholiques américains sont invités de manière particulière à signer un formulaire adressé à Joe Biden, lui réclamant une grâce présidentielle pour les 40 détenus qui se trouvent aujourd’hui dans les couloirs de la mort de prisons fédérales (contre 1600 condamnés à mort par la justice des 51 États).

En sauvant ces vies, «le président Biden a une extraordinaire opportunité de faire avancer la cause des droits de l’homme», écrivent les évêques en cette Journée où les Nations unies invitent à célébrer la signature le 10 décembre 1948 de la Déclaration universelles des droits de l’homme.  

Un long combat pour l'Église

Le combat de l’Église américaine pour l’abolition de la peine de mort n’est pas récent, puisque l’USCCB votait pour son abolition en 1974; vote qui fera l’objet d’une déclaration formelle six ans plus tard, la Cour suprême des États Unis ayant autorisé la reprise des exécutions.

Les raisons d’hier sont, écrivent-ils, toujours valables aujourd’hui: les délais de procédures sont longs; le risque d’erreurs est à prendre en compte; l'exécution de la peine de mort entraîne une «angoisse importante et évitable» pour toutes les personnes concernées, et la peine capitale est «appliquée de manière injuste et discriminatoire». Les évêques soulignent également que toute exécution «éteint» les possibilités de réforme et de réhabilitation.

Rédemption

Lors de sa campagne présidentielle, le candidat Biden de 2020 avait proposé une réforme judiciaire pour que le système se focalise davantage sur «la rédemption», et à son arrivée au bureau ovale, il fut à ce titre interpellé par les évêques. En 2021, l’USCCB lui demandait déjà de commuer les peines de mort en prison à perpétuité.


L'appel du Pape

Cette nouvelle campagne des évêques intervient au lendemain d’un appel du Pape lancé dimanche, après la prière de l’Angélus. «De mon cœur, me vient le souhait de vous demander de prier pour les détenus qui aux États-Unis sont dans le couloir de la mort. Pensons à ces frères et sœurs et demandons au Seigneur la grâce de les sauver de la mort» lançait François, sans doute informé des initiatives des catholiques Outre-Atlantique.

Un geste historique pour l'Année Sainte

En novembre, le Catholic Mobilizing Network, un réseau luttant pour l’abolition de la peine de mort, avait le premier interpelé Joe Biden, soulignant combien ce dernier avait une opportunité unique pour que les États-Unis offrent au monde un signe tangible d’espérance. «Si le président Biden devait poser ce geste, cela aurait un écho non pas seulement dans notre pays mais dans le monde entier, et l’Année Sainte est le moment parfait pour que ce président catholique accomplisse ce geste historique», estimait Krisanne Vaillancourt Murphy, la directrice du CMN interrogée par la rédaction anglophone de Vatican News.

Dans la bulle d’indiction du Jubilé 2025, le Pape demande en effet l’abolition de la peine capitale. François avait déjà fait modifié en 2018 l’article 2267 du Catéchisme de l’Église catholique, qui stipule désormais le rejet total de cette pratique jugée contraire à la dignité humaine.

La campagne pour l’abolition des exécutions capitales est d’autant plus pressante que la passation de pouvoir qui se rapproche, et que lors des six derniers mois du précédent mandat présidentiel de Donald Trump, 13 condamnés au niveau fédéral avaient été exécutés.

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10 décembre 2024, 13:22