Narthex de la cathédrale de Rabat dans laquelle sera ouvert le Jubilé 2025. Narthex de la cathédrale de Rabat dans laquelle sera ouvert le Jubilé 2025.  

À Rabat, les catholiques se préparent à entrer dans l'année du Jubilé

L'Année Sainte sera officiellement ouverte ce dimanche 29 décembre lors d'une messe solennelle dans la cathédrale qui accueillit le Pape François lors de son voyage apostolique de 2019.

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

L'année jubilaire résonne aussi au Maroc, dans l'archidiocèse de Rabat, la capitale du Royaume. Ce dimanche 29 décembre, à l'invitation de l'archevêque de la ville, le cardinal Cristóbal López Romero, la cathédrale inaugurera le Jubilé de l'Espérance, solennellement ouvert pour les chrétiens de la ville et tous les pèlerins de passage avec l'ouverture symbolique d'une porte. «On a pris le temps de la décorer, elle est toute habillée de vert. L’archevêque sera présent sur le parvis et puis on accueillera toutes les personnes», explique le père Daniel Nourissat, curé de la cathédrale depuis 2018.

Lors de la messe au cours de laquelle sera lue un extrait de Spes non confondit, la bulle d'indiction du Jubilé du Pape François du 9 mai dernier, le cardinal Lopez se rendra auprès du baptistère, installé dans une niche de la cathédrale, accompagné des délégués des paroisses de Rabat, pour y accrocher des panneaux où seront écrites les intentions des fidèles pour ce Jubilé de l'espérance. 

Une année jubilaire dans l'esprit d'une Église "en sortie"

«L'espérance, c'est le chemin de beaucoup de personnes qui vivent là, qui sont en migration d'une manière ou d'une autre», rappelle le père Nourissat, prêtre fidei donum du diocèse de Dijon, qui vit au Maroc depuis 19 ans et curé de la cathédrale depuis 2018. Cela va des familles européennes présentes quelques années, ou bien les étudiants de l'institut œcuménique Al Mowafaqa, véritable pont interreligieux entre le christianisme et l'islam marocain ou encore les ressortissants de pays africains, des migrants qui composent une part importante de la communauté catholique locale. 

«Pour notre Église, l’espérance de cette année jubilaire se développe autour de deux axes, donnés par l'archevêque», poursuit le père Nourissat. «D'abord essayer de multiplier les communautés ecclésiales de base pour qu'il y ait de la proximité entre les personnes, pour que l’on apprenne par exemple à mieux à se connaître et à s'aimer dans le même quartier. Et puis continuer à développer le dialogue interculturel et interreligieux». Un axe qui correspond au visage de cette petite Église marocaine "en sortie" que le Pape François avait encouragé lors de sa visite à Rabat en 2019.

L'intérieur de la cathédrale de Rabat, avant l'ouverture de l'année jubilaire.
L'intérieur de la cathédrale de Rabat, avant l'ouverture de l'année jubilaire.

C'est d'ailleurs dans cette dynamique du voyage apostolique de François dans le royaume chérifien que s'inscrit ce Jubilé selon le curé de la cathédrale, qui avait déjà vécu le Jubilé de la Miséricorde en 2016 comme une grâce. «Cette année jubilaire m'a marqué et j'ai pris l'habitude depuis dans la prière eucharistique, de changer le mot "tout puissant" par "miséricordieux"» confie le père Nourissat. Avec ce nouveau jubilé, ce sont de nouvelles promesses de fécondité qui s'ouvrent pour la communauté catholique de Rabat, toujours plus intégrée dans une société marocaine tolérante. «J’ai été surpris il y a quelques jours d’entendre une fonctionnaire marocaine me souhaiter "Joyeux Noël", confie le curé de la cathédrale de Rabat. C'est un signe que vraiment progresse le respect et l'estime mutuelle. Et ça, c'est vraiment mon espérance».

Père Daniel Nourrissat, curée de la cathérale de Rabat

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28 décembre 2024, 13:19