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Durant la messe de la Nativité à Bethléem, le 25 décembre 2024. Durant la messe de la Nativité à Bethléem, le 25 décembre 2024.  

Jubilé en Terre Sainte, le cardinal Pizzaballa invite à garder confiance en la paix

Après Gaza et Bethléem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, a célébré la messe de la Sainte Famille en la basilique de l’Annonciation, à Nazareth, dimanche 29 décembre. En communion avec Rome et la décision du Pape d’ouvrir l’année jubilaire dans les diocèses ce jour-là, la Terre Sainte endolorie est ainsi entrée dans cette année particulière de grâces qu’elle implore.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Au cœur de l’année jubilaire, l’espérance est la vertu théologale la plus touchée par les maux du monde actuel dont la Terre Sainte se fait un cruel miroir. Dans la ville de l’enfance du Christ, le cardinal Pierbattista Pizzaballa a relié l’espérance à la foi en Dieu, la seule à même de «nous conduire à avoir un regard qui nous dépasse». Exposant un triptyque fait de confiance, de patience et d’action, le patriarche latin a estimé qu'en leur absence, «nous sommes tous prisonniers de la guerre et de ses conséquences». 

L’espérance exige la patience

L’amitié divine, soit la confiance et la confidence avec Dieu, amène comme conséquence naturelle «au regard confiant envers notre prochain». Mais l'espérance a aussi besoin de patience. Selon le cardinal italien, la patience sans l'espérance n'est «qu'une dure résignation à un destin contre lequel il est inutile de lutter». «L'espérance sans la patience est une tromperie, car elle nous fait croire que nous obtiendrons ce que nous désirons sans l'effort de vivre», a-t-il affirmé, rappelant l’exigence «de savoir attendre» en lieu et place des immédiatetés contemporaines.

 

«Nous vivons une époque qui ne sait pas attendre, qui veut tout, tout de suite, qui ne sait pas séparer dans le temps le désir d'un bien et sa réalisation. Nous voulons la paix tout de suite. Nous voulons la fin de la douleur tout de suite. Nous voulons la solution à nos problèmes maintenant, et nous ne nous résignons pas à l'idée qu'il faut attendre, patiemment, mais sans se résigner», a développé le patriarche latin de Jérusalem, conseillant d’éclairer l’attente, sous-jacente à l’espérance, par l’action.

Et de reconnaître combien «le temps présent, avec toutes ses difficultés, n'empêche pas l'action, le désir de construire quelque chose de beau, de collaborer à la construction d'un édifice solide d'amitié, de solidarité, d'amour». Le cardinal Pizzaballa a cité l’Évangile de Luc: «Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements» et insisté sur cette certitude, «que rien ne nous séparera de l'amour de Dieu», propre à la spiritualité de la garde. 

“Nous voulons la solution à nos problèmes maintenant, et nous ne nous résignons pas à l'idée qu'il faut attendre, patiemment, mais sans se résigner.”

«D'une manière ou d'une autre, nous sommes tous prisonniers»

Alors qu’à l’occasion du Jubilé, selon la Bible, paix et justice doivent être promues en vertu d’un renouveau spirituel, personnel et communautaire, le patriarche a rappelé le sort des prisonniers de guerre «de tous les côtés», assimilant chacun de nous à l’un d’entre eux. «D'une manière ou d'une autre, nous sommes tous prisonniers de cette guerre et de ses conséquences. La haine, le ressentiment et la peur bloquent nos relations, notre confiance les uns envers les autres», a-t-il regretté, déplorant le manque de courage, de confiance et donc d’espérance envers Dieu, autrui et l’avenir. Et le cardinal de souhaiter pour le jubilé que Dieu rouvre les cœurs «à la confiance et à l’espérance» pour obtenir, un jour, la paix à laquelle tous aspirent.

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30 décembre 2024, 10:00