Ouverture de l'assemblée annuelle de la Conférence épiscopale du Tchad

Edouard Takadji -N’Djaména

L’annonce a été faite mardi 3 décembre par Mgr Edmond Djitangar, archevêque de N’Djaména, président de la Conférence des évêques du Tchad (CET). Cette première session devait, comme d’habitude, examiner les différents aspects de la vie de l’Eglise au Tchad, a fait savoir Mgr Djitangar. «Comme de coutume, nous allons pendant deux semaines exercer notre collégialité dans l’examen de différents aspects de la vie de notre Eglise Famille de Dieu qui s’enracine progressivement au Tchad. Nous évaluerons le progrès de l’évangélisation dans le contexte social et économique de notre pays», a affirmé le prélat. C’était après une matinée de prière et de méditation sur «La dignité humaine», que les travaux ont été lancés, au siège même  de la conférence épiscopal, à N’Djamena. Cette première phase des travaux devra être suivi par une seconde session qui sera initiée le 13 décembre prochain et qui aboutira au «Message de Noël 2024», a fait savoir le président de la conférence épiscopale.

Un esprit de disponibilité à l’Esprit

De façon concrète, a fait comprendre Mgr Djitangar, l’assemblée épiscopale procède par une étude des dossiers qui leur sont soumis par les collaborateurs, notamment les différentes commissions et secrétariats établis au sein de la conférence épiscopale. Le répertoire touche essentiellement aux «questions importantes de la vie des institutions et les autres institutions ecclésiales ou celles de l’Eglise Universelle». D’où l’importance pour les évêques de considérer toute chose dans un esprit de prière et de disponibilité à l’action du Saint-Esprit. «Nous …faisons [tout] dans un esprit de disponibilité à l’écoute de ce que l’Esprit de Dieu dit à notre Eglise Famille de Dieu qui est au Tchad. C’est pourquoi, nous avons commencé cette assemblée par un temps de prière et à l’instant par le chant de l’invocation à l’Esprit Saint, le ‘Veni Créator Spritus’», a souligné l’archevêque de N’Djaména.

Une assemblée qui se déroule dans un contexte particulier

Dans son adresse, le président de la Conférence des évêques du Tchad a décrit le contexte sociopolitique dans lequel cette assemblée se tient, évoquant les crises multiformes que traverse leur pays: inondations, attentats terroristes et toutes les conséquences humanitaires et économiques que ces fléaux entrainent. L’archevêque de N’Djaména a aussi fait mention du scrutin en cours au Tchad, regrettant le manque de dialogue et le combat pour des intérêts égoïstes qui semble animer leurs concitoyens. «Du point de vue politique, notre assemblée se situe dans le contexte des élections législatives, régionales et communales censées redonner à notre pays les institutions démocratiques stables. Mais nous ne comprenons toujours pas pourquoi les Tchadiens sont incapables de s’accepter, de dialoguer sans esprit de domination et de ne rechercher que l’intérêt national commun», a fait savoir le prélat.

Les évêques du Tchad réunis en assemblée pleinière, mardi 03 décembre - photo d'illustration

Selon Mgr Djitanga, «à défaut d’un dialogue réel des leaders politiques, on avance par tâtonnements ou par fuite en avant et les ratés du processus de normalisation de la vie publique s’accumulent et conduisent à des impasses». Le prélat a, à cette occasion, évoquer le rôle prophétique dont sont chargés les évêques. «Nous pasteurs, nous ne pouvons rester de simples spectateurs de ce qui se passe. Nous avons le devoir d’éclairer continuellement la conscience de ceux de citoyens qui croient comme nous que tout n’est pas perdu et que dans des engagements courageux continueront à œuvrer pour sauver ce qui peut l’être», a déclaré le prélat. Par ailleurs, le président de la CET a fait savoir que cette pépinière s’investira dans les questions du développement intégral dans leur pays. «Nous aurons à réfléchir sur un mode d’approche d’un développement humain intégral qui fasse une bonne place à l’esprit créatif et à l’ingéniosité pour renforcer la résilience de nos communautés face aux nombreux défis », a-t-il dit.

2025: contemplation de l’amour humain et divin réunis en Jésus

L’actuelle assemblée plénière des évêques du Tchad se situe entre la récente conclusion du Synode sur la synodalité, dont la phase terminale a eu lieu au mois d’octobre dernier, et l’entrée le 24 décembre prochain, avec l’Eglise Universelle, dans une année jubilaire. C’est l’occasion pour Mgr Djitangar de rendre grâce à Dieu pour toutes les grâces qu’il accordera au monde en cette année sainte et d’évoquer le mystère de l’incarnation qui sera contemplés tout au long de cette année qui est le 2025ème anniversaire de la première venue de Jésus-Christ, Dieu fait homme. «Nous aurons à contempler tout au long de cette année, l’amour humain et divin réunis en Jésus Christ le Seigneur», a déclaré le prélat. Ç’a aussi été est un moment pour le prélat de faire une projection sur deux autres grands rendez-vous auquel s’attend l’Eglise du Tchad pour les années à venir. «Nous aurons aussi à partager un temps fort de communion ecclésiale avec les confrères des autres Eglises de la région d’Afrique Centrale (ACERAC) que nous accueillerons en janvier 2026 (…) Cette rencontre sera une première étape de la préparation de la grande célébration du centenaire de la fondation de l’Eglise Catholique au Tchad que nous célébrons en 2029», a annoncé l’Archevêque de N’Djamena.