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Marche des Femmes de Bukavu, le 8 mars 2024  pour dénoncer les violations dont sont elles sont victimes  Marche des Femmes de Bukavu, le 8 mars 2024 pour dénoncer les violations dont sont elles sont victimes  

RDC: la CDJP protège les femmes accusées de sorcellerie

À la suite d'un récent cas d’homicide d’une femme accusée de sorcellerie à Kabare au Sud-Kivu, le président de la commission Justice et Paix de Bukavu, le père Justin Nkunzi, a choisi de sensibiliser la communauté sur l'impact dévastateur de ces actes déplorables qui ciblent injustement les femmes vulnérables, dans le cadre des 16 jours de campagne mondiale contre les violences de genre intitulée«Riposter et se reconstruire après les violences».

Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican

Dans une interview accordée à Radio Vatican, le président de la commission diocésaine Justice et Paix de Bukavu, commentant le meurtre le 19 novembre dernier près d’un cimetière à Kabare d’une femme accusée de sorcellerie, souligne l’urgence de cette campagne pour épargner les vies humaines. «Nous avions cru que l'heure a sonné pour que nous allions là-bas, comme un pèlerinage d'une Église synodale… pour rencontrer les chefs traditionnels, rencontrer tous les leaders d'opinion et leur dire que plus jamais ça» affirme-t-il, tout en dénonçant ces pratiques contraires à la loi, à la coutume, aux mœurs et à la Parole de Dieu.

La justice populaire et son impact dévastateur sont pointés du doigt

Le père Nkunzi explique cette démarche par le fait de devoir interpeller les politiciens et dirigeants communautaires sur leurs responsabilités pour protéger la vie, surtout la vie menacée des personnes vulnérables et du troisième âge. «Et je crois que c'est une responsabilité commune, poursuit le père Nkunzi, une responsabilité de la communauté, mais surtout de nous autres qui croyons en Dieu. Il faut que Dieu rende vigilant ceux qui chantent le nom du Seigneur pour qu'ils ne soient pas complices du malheur de leurs propres frères.»

Mettre les femmes comme ligne de mire pour la mobilisation

Pour y parvenir, la CDJP a mis en première ligne les femmes venant de plusieurs confessions religieuses ainsi que de la société civile en vue de rappeler leur rôle fondamental dans la société, comme mères, éducatrices et piliers des familles, qui méritent respect et protection. Le président de la Commission diocésaine Justice et Paix de Bukavu a conclu son message en réaffirmant son engagement pour la défense de la vie humaine: «Aussi longtemps qu'une larme d'une maman sera versée, cela aura du prix à nos yeux. Aussi longtemps qu'une maman sera dans une condition où ses droits sont niés, bafoués, il faut que toute la communauté se mobilise», a-t-il conclu.

 

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09 décembre 2024, 17:12