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Conférence de presse de présentation du Congrès théologique international, mardi 3 décembre 2024. Conférence de presse de présentation du Congrès théologique international, mardi 3 décembre 2024. 

Congrès international de Rome: la théologie en dialogue avec le monde

Du 9 au 10 décembre prochain, se tient à l'Université pontificale du Latran, le Congrès théologique international placé sous le thème «Héritage et imagination». Au total 500 théologiens venant de différentes parties du monde y participent. «La théologie, au sein de l'Église, doit reprendre sa fonction d'aide à l'approfondissement de l'expérience chrétienne de chacun», a déclaré le cardinal Tolentino de Mendonça, au cours de la conférence de presse de présentation de l’évènement.

Federico Piana - Cité du Vatican

Le Congrès théologique international "Héritage et imagination", qui se tiendra les 9 et 10 décembre prochain à l'Université pontificale du Latran, peut être qualifié d'historique. Historique parce que cet événement, promu par le dicastère pour la Culture et l'Éducation et présenté mardi 3 décembre dans la Salle de presse du Saint-Siège, accueillera 500 théologiens du monde entier. Pour la première fois de manière systématique, il permettra un dialogue et une comparaison entre la pensée strictement théologique et celle des connaissances plus larges liées, par exemple, au monde de la culture, de la littérature, du cinéma et de la physique théorique. Il suivra un modèle d'écoute de type synodal, dont la méthode d'organisation de la confrontation, réalisée dans l'interaction la plus large et la plus libre entre tous les participants, sera également suivie.

Des objectifs distincts

Le Congrès, qui s'ouvrira le 9 décembre par une audience avec le Pape François, a plusieurs objectifs. Il s'agit, a résumé le cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la Culture et l'Education «de mettre les théologiens en position d'être entendus et de s'écouter mutuellement; de reconnaître l'importance de la théologie dans la vie de l'Église; de recevoir des propositions qui mettent en œuvre ce qui est demandé dans le proème de la Constitution apostolique Veritatis gaudium, avec les répercussions qui en découlent sur les programmes d'études. S'interroger sur le "où", le "comment" et le "pourquoi" de la théologie; réaffirmer l'apport fondamental de la théologie dans l'ensemble du système scientifique et dans la recherche universitaire; s'opposer à l'occultation culturelle dont souffre la théologie, en soulignant sa contribution spécifique à la création de nouveaux paradigmes de rationalité; reconnaître mutuellement la pertinence des lieux géographiques, académiques, ecclésiaux et culturels où s'élabore et s'enseigne la théologie».

Nouvelles langues

En marge de la conférence de presse avec les médias du Vatican, le cardinal a expliqué que «la théologie, au sein de l'Église, doit reprendre sa fonction d'aide à l'approfondissement de l'expérience chrétienne de chacun. L'Église ne peut pas vivre avec un déficit de théologie: elle en a aussi besoin pour son action pastorale, pour penser son être dans le monde. Et elle doit chercher un langage toujours nouveau, toujours plus incisif, pour parler de la foi à l'homme d'aujourd'hui». Se mettre à l'écoute du monde, pour le congrès, signifie confier réflexions et expériences à des experts issus de sept aires géographiques et ecclésiales différentes qui seront, cette fois-ci, véritablement protagonistes: Afrique, Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Océanie, Églises orientales. Et tout cela n'est pas une simple formalité ou une platitude vide de sens.

Mgr Pagazzi: «Le “où” de la théologie est important»

Car, comme l'a souligné Mgr Giovanni Cesare Pagazzi, secrétaire du dicastère pour la Culture et l'Éducation, le «lieu» de formation de la pensée théologique n'est pas un fait secondaire à négliger. Les lieux sont essentiels, une grande partie de notre identité est marquée par notre lieu de naissance: c'est une chose de naître en Afrique et une autre de naître en Italie. Il est intéressant de noter que les premiers disciples de Jésus, selon l'Évangile de Jean, ne demandent pas au Seigneur qui tu es, mais où tu vis, maître. Ainsi, si le lieu est déterminant pour chaque personne, il l'est aussi pour cette forme de pensée et d'affection qu'est la «théologie». Il est toutefois important qu'aucun «où» ne l'emporte sur l'autre. Et le congrès, a ajouté Mgr Pagazzi, ne sera pas le lieu où le «où» s'impose, mais l'occasion où des personnes provenant de «où» uniques et identifiés peuvent se rencontrer et retourner dans leur pays avec une mentalité encore plus catholique et mondiale.

Le regard féminin

Isabella Bruckner, jeune théologienne à la vision large du monde, n'a pas hésité lors de la conférence de presse, à définir l'événement auquel elle devra assister, comme une véritable expérience d'ouverture: «Parce qu'en théorie, nous avons compris que les conditions dans lesquelles naissent nos théologies sont différentes, mais en faire l'expérience concrète, c'est autre chose. Et ici, l'expérience concrète se fera précisément par des rencontres personnelles et directes».

Le théologien Piero Coda, secrétaire général de la Commission théologique internationale, a également parlé d'une bouffée d'air frais, affirmant que ce congrès «vise à répondre à certaines questions radicales qui se posent non seulement dans la sphère ecclésiale, mais aussi dans le monde culturel au sens large: la théologie a-t-elle un avenir? La théologie a-t-elle un engagement dans la vie de l'Église, dans la construction d'une culture véritablement au service de la vérité, de la paix et de la fraternité universelle?». C’est pourquoi, répondre à ces questions est un défi nécessaire et passionnant, a-t-il conclu.


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04 décembre 2024, 12:36