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Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou, accueillant les reliques de Sainte Thérèse de Lisieux à Cotonou (Bénin), le 26 décembre 2024. Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou, accueillant les reliques de Sainte Thérèse de Lisieux à Cotonou (Bénin), le 26 décembre 2024. 

Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux au Bénin

Le 25 décembre sont arrivées à Cotonou, la capitale économique du Bénin, les reliques de sainte Thérèse de Lisieux. C’est pour «honorer l’aspect missionnaire de la vocation de sainte Thérèse» que ce voyage, qui se poursuivra sur les autres continents, s’effectue. Une tournée dans tous les diocèses et séminaires est prévue dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Être «évangélisé un peu plus», telle est l’attente générale des fidèles béninois, qui ont un grand lien avec cette sainte moderne.

Juste Hlannon - Cotonou

Arrivées le 25 décembre et accueillies le 26 décembre par Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou et président de la Conférence épiscopale du Bénin, les reliques de sainte Thérèse feront le tour des dix diocèses du pays ainsi que des séminaires jusqu’au 24 février 2025, date à laquelle, elles retourneront à Lisieux.

Un voyage pour honorer l’aspect missionnaire de la sainte

C’est la troisième fois que des reliques de sainte Thérèse arrivent au Bénin. La première fois, c’était en 2004 ; cela avait été réitéré dix ans après, en 2014. Cette troisième visite intervient dans le contexte du centenaire de la canonisation de cette grande mystique française du XIXe siècle, canonisée le 17 mai 1925 par le Pape Pie XI puis déclarée Docteure de l’Église le 19 octobre 1997 par le Pape Jean-Paul II, qui la consacrait en même temps patronne des missions.

«Cette année (…), Lisieux a voulu honorer l’aspect missionnaire de la vocation de sainte Thérèse en la faisant voyager dans le monde entier», a expliqué le père Justin Agossoukpèvi, coordonnateur de la commission chargée de l’organisation du passage des reliques au Bénin. Pour ce, il avait été décidé qu’un pays par continent recevrait la visite de ses reliques. «Et le Bénin a été choisi» en Afrique, a exalté le sulpicien incardiné à l’archidiocèse de Cotonou.  


Le Bénin a toujours eu un grand lien avec Thérèse de Lisieux

«Le Bénin a toujours eu un grand lien avec sainte Thérèse de Lisieux», a déclaré avec exultation le père Agossoukpèvi . Pour preuve, l’ecclésiastique a évoqué, entre autres, le fait que «la première communauté religieuse au monde entier qui a été placée sous le patronage et la protection de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est l’Institut des Oblates catéchistes petites servantes des pauvres», fondée au Bénin le 19 mars 1914 par le père Émile Barril de la Société des missions africaines (Sma).

En cette année jubilaire 2025 qui coïncide avec le 70e anniversaire de l’érection de l’archidiocèse de Cotonou, le père Agossoukpèvi estime que «c’est une grâce et une chance pour le Bénin d’être compté parmi les premiers pays à accueillir ces reliques de sainte Thérèse, modèle incontestable de l’espérance». Mais de quel message la sainte française est-elle porteuse à l’Afrique d’aujourd’hui?

Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux, vénérées au Bénin.
Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux, vénérées au Bénin.

L’importance de la vie de famille dans l’éducation d’un jeune

Le père Emmanuel Schwab, recteur du sanctuaire de Lisieux, qui accompagne ces reliques a fait remarquer «comment une fille comme Thérèse, très tôt, a eu une vie de prière, une vie spirituelle, très tôt aime Jésus», d’où «l’importance de la vie de famille dans l’éducation d’un jeune, l’importance de ce que l’enfant ou le jeune apprend de ses parents», a exhorté le prêtre français. Par ailleurs, dans un monde de plus en plus sécularisé, le père Schwab recommande aux jeunes de «sortir de l’idée que, parce qu’on est jeune, parce qu’on est adolescent, on envoie Dieu balader».

Pour sa part, le père Agossoukpèvi estime que ce qui peut, dans la vie de sainte Thérèse inspirer le chrétien béninois et africain d’aujourd’hui, c’est «ce qu’on appelle chez elle ‘‘la petite voie’’: l’esprit d’humilité et de simplicité». «Évitons tout ce qui est roublardise, tout ce qui est duplicité ou fausseté ; tout ce qui est coups bas», exhortera-t-il.


Savoir se dépouiller pour le pays et non pas dépouiller le pays

La charité, voilà un autre aspect la perfection religieuse de Thérèse de Lisieux mis en évidence par le père Agossoukpèvi dans la présentation qu’il a faite de l’une des saintes les plus populaires du temps moderne.  Ainsi, il a exhorté à «lutter contre l’esprit du ‘‘chacun pour soi’’». «L’un des exemples qui va montrer que nous nous aimons, c’est d’accepter d’épouser l’esprit d’abnégation et de lutter contre l’esprit du ‘‘chacun pour soi’’», disait-il. «Savoir se dépouiller pour le pays et non pas dépouiller le pays», a-t-il martelé, souhaitant que «ce séjour de la sainte dans le pays» aide les Béninois à s'«évangéliser un peu plus». 

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03 janvier 2025, 12:30