Recherche

Une religieuse dans les rues de Caracas ce jeudi 9 janvier 2025. Une religieuse dans les rues de Caracas ce jeudi 9 janvier 2025.  (ANSA)

Venezuela: les évêques disent «Non» à la persécution pour des raisons politiques

La présidence de la Conférence épiscopale vénézuélienne appelle au respect de la volonté populaire exprimée le 28 juillet ; elle exhorte à surmonter la tentation de rester indifférent aux événements nationaux et à ne pas utiliser la persécution pour des raisons politiques.

Vatican News

La présidence de l'épiscopat vénézuélien a publié une déclaration le 9 janvier «au début d'une année marquée par de nombreuses questions et préoccupations sur l'avenir de notre nation, mais aussi, pour nous catholiques, une année sainte», disent-ils.

Le Venezuela est sous tension. La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado vient de se faire arrêter. Entrée en clandestinité après la repression de cet été, elle avait appelé à manifester ce jeudi avant l'investiture de Nicolas Maduro qui se tiendra à l’Assemblée nationale à Caracas demain, jeudi 10 janvier. Plusieurs villes ont été quadrillées par les forces armées, tandis que son adversaire à la présidentielle du 28 juillet qui revendique comme lui la victoire, Edmundo Gonzales Urrutia exilé depuis septembre en Espagne, a annoncé son intention de revenir dans le pays pour prêter serment en tant que président.

Défendre le choix des électeurs

«Comme nous l'avons déjà dit, le peuple vénézuélien, dans l'exercice de la souveraineté garantie par la Constitution (article 5), a exprimé, par sa participation et son vote aux élections présidentielles du 28 juillet, son choix clair et décisif en faveur de la démocratie. Cette décision doit être respectée», a déclaré la déclaration des évêques.

Sans se justifier en raison, dit-elle, d’un piratage informatique, la Commission électorale a donné Nicolas Maduro vainqueur de l'élection avec 52% des suffrages mais l’opposition revendique donc aussi la victoire. Elle pourrait avoir obtenu 67% des votes selon des procès-verbaux en sa possession et validés par la fondation Carter.

Dans leur message, les évêques réitèrent leur engagement «à accompagner le peuple vénézuélien dans ses joies et ses souffrances, et à contribuer, par l'action évangélisatrice quotidienne, à faire régner dans notre pays le respect de la dignité de la personne, la vérité, la justice, l'état de droit, la liberté et la paix».

Faire primer le bien commun 

Ils appellent «à faire passer le bien commun avant les intérêts particuliers ou partisans, à surmonter la tentation de rester indifférents aux événements nationaux et à l'utilisation de la persécution pour des raisons politiques, et à apporter, chacun à partir de ses possibilités et de ses responsabilités, les réponses à la situation difficile que nous vivons aujourd'hui».

Ce jeudi, le Pape François a tourné ses pensées vers le Venezuela, lors de ses vœux adressés au corps diplomatique accrédités près le Saint-Siège: «Je pense au Venezuela et à la grave crise politique dans laquelle il se débat. Elle ne pourra être surmontée que par une adhésion sincère aux valeurs de vérité, de justice et de liberté, par le respect de la vie, de la dignité et des droits de chaque personne - y compris celles qui ont été arrêtées à cause des événements de ces derniers mois -, par le rejet de toute forme de violence et, espérons-le, par l'ouverture de négociations de bonne foi et visant le bien commun du pays».

Cet été, 28 personnes ont été tuées lors de la répression exercée par le régime à l’encontre de ceux qui contestaient la réélection de Nicolas Maduro. Le gouvernement avait affirmé avoir fait arrêter 2400 personnes. Aujourd’hui 1800 prisonniers politiques seraient encore détenus, dont maintenant Maria Corina Machado.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

09 janvier 2025, 18:53