Un milliardaire aux portes du pouvoir à Prague
Entretien – La République tchèque vit actuellement dans un paradoxe : l’économie nationale n’a jamais été aussi bonne, le chômage est quasi nul mais les Tchèques sont exaspérés par leur classe politique. Ce mécontentement profite à un candidat en particulier et à son parti : Andrej Babis et son mouvement, ANO (qui veut «oui» en tchèque). Favori des sondages, Andrej Babis, 63 ans, est un milliardaire qui a fait fortune dans l’agro-alimentaire. Ancien ministre des Finances de 2013 à mai 2017, il a dû quitter le gouvernement après avoir été accusé d’affaires et de transactions douteuses. Lundi 9 octobre, il a été inculpé par la police dans une affaire de fraude présumée aux fonds européens. Le candidat au poste de Premier ministre a toujours nié les faits qui lui sont reprochés.
Ces ennuis judiciaires ne l’empêchent donc pas de faire la course en tête. Si sa victoire ne semble pas faire de doute, reste une inconnue : le résultat des extrêmes, notamment de l’extrême-droite et de l’inclassable parti Pirate. Ils pourraient jouer les trouble-fêtes dans le paysage politique et changer la donne pour la formation d’une coalition. Il parait en effet difficile à ANO et à Andrej Babis de remporter la majorité absolue des sièges.
Lukas Macek, directeur du campus européen de Sciences Po Paris à Dijon, revient avec Xavier Sartre sur la figure controversée d’Andrej Babis et sur les peurs envers les migrants et les craintes liées à la sécurité qui agitent la société tchèque.
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